Après seulement une représentation scénique Nick Speleos quitte le groupe, ce qui se révèlera être un petit mal pour un grand bien puisque John Gallagher réintègre sa position naturelle de guitariste. Il fait appel à Brian Latta (ami du groupe) en tant que second gratteux et à Bob Gelton pour la batterie. De retour au Hit and Run Studio, le désormais quatuor du Maryland met en boite 4 nouveaux titres, proposant avec
Infatuation with Malevolence (
1994) une démo dans la lignée du Death lourd et brutal de la première.
Dès le départ de Eviscerated Offspring l’apport d’un véritable batteur est clair, celui-ci s’avérant évidemment plus précis et rapide qu’un Gallagher intérimaire à ce poste. Speleos ayant mis les voiles, la dualité vocale est assurée désormais par Netherton et Gallagher (qui touche vraiment à tout), la grain grave de John n’a pas grand chose à envier à celui de son prédécesseur, allié au chant plus hargneux / Hardcore de
Jason, on tient là ce qui deviendra la marque de fabrique du combo.
Plus structurées, plus solides, les compositions de
Dying Fetus ont gagné en maturité, le tout sans perdre la sauvagerie d’origine, Your
Blood is my Wine assomme d’entrée avec un riff entêtant, avant de partir sur des plans dissonants suivis d’un tapis de double pédale qui accompagnent des rythmiques bétons et des accélérations épidermiques de Bob Gelton, maîtrisant les blast-bites (ben quoi ?) mieux que son infortuné prédécesseur. Le bon en avant technique des musiciens est non négligeable : la quadruple montée de manche à 3 :12 fait mal aux doigts rien qu’à l’entendre. On trouve même une instrumentale incongrue, Visualize Permanent
Damnation est en fait un solo très Heavy proche de l’intro de
Metal Meltdown de
Judas Priest, comme quoi les bourrins peuvent avoir un côté raffiné parfois.
La production de Steve Carr a aussi progressé : plus précise, elle s’est adaptée aux morceaux incisifs de la bande du Maryland. Même si les influences sont parfois encore un peu encombrantes (…
And the Weak Shall be Crushed à 2 :23, on jugerait un riff de
Suffocation), l’exécution des titres est redoutable et la machine
Dying Fetus commence doucement à se roder, on sent que les gars devront encore mettre quelques centaines de kilomètres au compteur pour tirer la capacité maximum, mais on avance.
Infatuation with Malevolence a été pressé en CD en 1995 par
Wild Rags, avec en bonus l’autre démo
Bathe in Entrails, et pour les 20 ans du groupe Relapse propose une réédition du produit (avec quelques live bonus datant de fin 90’s et une version démo de
Nocturnal Crucifixion, titre figurant sur l’album
Purification Through Violence) qui s’avère indispensable pour les archéologues du brutal Death.
BG
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