Enfin ! Trop vite oubliés après un
Stop at Nothing qui avait divisé les fans entre ceux qui regrettaient l'époque de
Killing on Adrenaline et ceux qui glorifiaient le nouveau son du groupe, simplifié et synthétique, les gars de
Dying Fetus ont fait peau neuve. Accompagné de l'ex-
Sadistic Torment (comme autrefois Sparky Voyles et Vince Matthews) Sean Beasley à la basse et au chant et de Trey Williams à la batterie, John Gallagher a remis les compteurs à zéro pour nous offrir une galette qui condense le meilleur des deux périodes.
D'abord en termes de complexité, puisqu'on revient un tant soit peu aux structures anciennes, mais épurées, conservant l'aspect dans-ta-face de
Stop at Nothing. Disons-le tout de suite, ce n'est toujours pas avec
War of Attrition qu'on constatera une révolution dans la musique de
Dying Fetus. Mais des évolutions bienvenues, la galette n'en manque pas. Au premier rang un son lui aussi bien trouvé, puisque tout aussi clair et puissant que sur le précédent album, mais beaucoup moins synthétique. La batterie, surtout retrouve un peu de couleurs avec une double moins dopée aux hormones, plus naturelle, même si la caisse claire reste parfois un peu artificielle.
Autre équilibre bien établi, les parties lourdes autour desquelles les chansons sont construites sont devenues plus pachydermiques que jamais, gavées d'un groove démentiel, bien dans la lignée de la mythique One Shot One
Kill. A vrai dire les changements intervenus dans le groupe l'ont finalement été pour le mieux, puisque tout ici sent la musique bien travaillée et bien calibrée pour le fan moyen. L'intégriste des débuts, forcément, ne sera toujours pas satisfait, et le hardcore kid qui avait foncé sur le précédent album sera étonné de retrouver des accents old school dans la mixture. Mais pour le fan de Death de base, tel que votre serviteur, tout ceci fleure bon la brutalité bien ordonnée.
Concrètement, cet album commence sur les chapeaux de roue avec le titre Homicidal
Retribution, gratifié d'un clip tout ce qu'il y a de plus délicieux dans le genre "couloir de la mort sous entendu parce qu'on avait pas les moyens d'être réalistes". Le hit de l'album, donc, avec déjà la partie groovante centrale constituée d'un riff qui ouvre et ferme le ban, avec au milieu une sorte de tuerie headbangante qui ne saurait laisser indifférent tout amoureux du gros riff lourdingue qui tasse les cervicales, gros chant guttural inclus. Et on enchaîne avec l'intro de
Fate of the Condemned, la partie centrale de Raping the System, le premier couplet d'Insidious Repression, celui d'
Ancient Rivalry, qui chacun à son tour met un coup de burin supplémentaire sur la nuque de l'auditeur.
La recette est somme toute restée la même, et elle marche encore.
Dying Fetus nous livre une sorte de
Destroy the Opposition bis, avec le même défaut principal de manquer de la folie homicide des premiers albums, mais en mieux maîtrisé, mieux calé, plus carré, plus brutal, bref dans la même lignée mais tout en mieux. Les riffs assassins, la batterie très présente mais point trop en avant, et un double chant viscéral très bien alterné (bien que Beasly manque par moments de puissance, bien compensé en cela par l'organe toujours aussi bourrin de Gallagher), tout ceci fait un bien fou pour un groupe que certains avaient enterré. Et même, par moments, comme l'intro de Unadulterated
Hatred, on retrouve l'ancien
Dying Fetus qui refait son apparition.
Certes, tout ceci est trop peu pour l'intégriste qui ne jure que par
Purification Through Violence (ce en quoi, fondamentalement, il n'a pas tort). Mais après deux albums en demi teinte, il est bel et bon de voir que la barre a été rétablie, et qu'à défaut de nous pondre une oeuvre originale, novatrice ou même étonnante,
Dying Fetus est toujours capable de nous sortir un putain de bon album de Death
Metal corisé. Un album dont on écoute surtout le premier titre dans les premiers temps, mais qui se découvre au fur et à mesure qu'on avance dans les écoutes, jusqu'à devenir un bon squatteur de platine.
passant du growl tres grave a gallagher a celui ecorché de beasley
enorme
DYING FETUS continue à régner en maître dans leur style, point barre!
La technicité est de mise ainsi que les paroles engagées et l'ambiance monstrueuse.
Mais enfin, quelqu'un pourra-t-il me dire pourquoi il y a toujours 8 titres dans leurs albums?
Merci pour la chro tonio ;)
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire