Nourris à la scène new-yorkaise (
Suffocation,
Baphomet) qui ensanglante les oreilles métalliques depuis les late 80’s / early 90’s, les jeunes John Gallagher,
Jason Netherton et Nick Speleos originaires du Maryland décident à leur tour de monter une entité Death
Metal en 1991. Sous le doux pseudonyme de
Dying Fetus, le trio compose quelques morceaux de Death
Metal gras et bourrin au possible et file chez Steve Carr enregistrer sa première démo au Hit and Run Studio. Ce premier méfait putride se nomme
Bathe in Entrails (1993), titre en parfaite adéquation avec le patronyme du groupe.
Gallagher évolue ici au poste de batteur par défaut, en effet le bonhomme est plutôt guitariste de formation, mais étant le seul à pouvoir dépanner sur cet instrument il s’y colle, laissant Speleos gérer la partie rythmique, mais se réserve tout de même la mise en boite des soli sur la démo. Celui ouvrant le disque sur la chanson éponyme de
Bathe in Entrails montre la grande influence de
James Murphy sur le bonhomme, en revanche la suite est moins fine, enchaînant une succession de rythmiques féroces soutenus par les grognements de
Jason et surtout le guttural ultra grave de Nick.
Ce Death
Metal lourd sans concession n’est pourtant pas des plus classiques, le trio laissant transparaître quelques influences Hardcore inhabituelles dans le Death
Metal. On note aussi un niveau instrumental respectable qui rapproche
Dying Fetus de formations comme
Suffocation ou
Broken Hope.
Grotesque Impalement distille parfaitement tous les éléments énoncés, débutant sur quelques riffs incisifs et relativement techniques et enchaînant sur une redoutable partie Mosh à se balancer la tête après les murs.
Le trio de Annapolis a pourtant du mal à être régulier sur la durée et a tendance à s’éparpiller dans ses multiples influences, celle de
Cannibal Corpse (période Butchered at Birth Tearing) sur Tearing
Inside the Womb est appréciable, mais la fin du titre un peu pataude n’est pas des plus judicieuses. De plus malgré les efforts, on sent bien que John n’est pas un batteur exceptionnel et qu’il ne fait que dépanner ici, pourtant un charme indéniable exhale de ses compositions, le fameux côté authentique de la jeunesse, mais aussi un jeu de guitare catchy vérifiable sur l’entraînant
Nocturnal Crucifixion ou encore le convaincant
Grotesque Impalement.
Encore imparfait et se cherchant encore une ligne de conduite claire entre maîtrise technique / Hardcore et Death brutal,
Dying Fetus sème pourtant les graines d’un Death
Metal particulier avec
Bathe in Entrails. Ce style servira bien sûr de fondations aux meilleurs disques de Death / Hardcore (
Dying Fetus /
Misery Index /
Skinless), mais inspirera aussi le Death ultra guttural des
Devourment /
Waking The Cadaver, ainsi que la partie mélodique dégénérée des
All Shall Perish et compagnie.
Le potentiel n’est pas encore très bien exploité sur
Bathe in Entrails mais il est bien présent, les coups de maîtres viendront plus tard.
BG
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