A quoi pouvait-on s'attendre après les brutaux
Purification Through Violence et
Killing on Adrenaline ?
Réponse 1: à des reprises des Strokes.
Réponse 2: patron, la même !
Evidemment la bonne réponse est la seconde. Sur cet album
Dying Fetus fige la forme de sa musique. Certains appellent ça "l'album de la maturité", d'autres disent "c'est toujours pareil". Choisis ton camp, camarade.
Or donc ce qui est à noter sur cette galette, c'est que c'est la dernière avec les futurs
Misery Index. Netherton, Talley et Voyles rempilent pour leur dernier
Dying Fetus. Sans surprises donc ce
Destroy the Opposition ressemble beaucoup aux deux précédents.
Tout d'abord notons que si le groupe est toujours aussi influencé par
Suffocation dans ses structures et ses passages rapides, il a désormais acquis de haute lutte son originalité. Notamment dans ces passages mid tempos groovy, où les riffs syncopés et les attaques vocales à deux chanteurs font merveilles.
Ensuite il faut noter toutefois que la technique a encore gagné un peu de place dans le style du groupe. Mieux maîtrisé que les précédents,
Destroy the Opposition cherche l'efficacité et rien d'autre. C'est surtout la batterie qui est ici propulsée en avant par le jeu magistral de Talley. Mais les guitaristes ne sont pas en reste et nombreux sont les passages où harmoniques et sweeping font bon ménage.
Même recette en plus raffinée, donc, mais aussi début des problèmes, comme le montre le départ de trois des membres, laissant Gallagher tout seul pour faire face aux critiques. Car si dans
Misery Index les rythmiques groovy et sautillantes seront beaucoup plus discrètes, elles sont encore dans cet album primordiales chez
Dying Fetus. Et c'est là que le bât blesse.
Ces passages injustement définis comme "Hardcore" font plutôt penser... à du rap ! D'où les abondantes critiques contre Gallagher qui attise la chose dans les interviews. Pourtant il ne faut pas exagérer : son chant guttural est rapide et scandé par moments, mais il reste d'une brutalité agréable à l'oreille. Ce qui est plus gênant c'est que ces passages sont toujours amenés de la même manière et se ressemblent tous entre eux. D'où une impression de répétitivité au long de l'album chaque fois que la machine à groove se met en marche.
Alors certes, c'est le mélange de Death/Grind technique "Suffocatien" et de parties mid tempo groovantes qui fait l'originalité du groupe. Mais sur cet album le mélange prend moins bien que sur les deux précédents. Le son de
Destroy the Opposition n'y est pas pour rien. Puissant et clair, il lui manque le petit grain qui sur
Purification Through Violence rendaient les riffs de grattes complètement jouissifs. Et surtout la formule ayant vieillie la pointe de folie brutale qui apparaissait avant a ici disparue.
Reste donc un album de
Dying Fetus très bien maîtrisé, dans la lignée des précédents, mais un peu décevant par rapport à eux. La formule est désormais parfaitement au point, mais elle trouve par la même ses limites comme le montre le départ de la future horde
Misery Index, laissant le pauvre Gallagher seul aux commandes, forcé de reconstituer une formation autour de lui pour continuer avec
Stop at Nothing dans la même lignée, la virtuosité dans l'enchaînement des riffs en moins...
Il n'empêche que des titres comme
Epidemic of
Hate ou For Us or Against font partie des meilleurs composés par la bande. Une bonne note s'impose donc.
Fabien.
Le meilleur compromis entre l'énergie grind et la puissance death.
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