I Saw the World's End - Hangman's Hymn MMXXV

Liste des groupes Black Avantgardiste Sigh I Saw the World's End - Hangman's Hymn MMXXV
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16/20
Nom du groupe Sigh
Nom de l'album I Saw the World's End - Hangman's Hymn MMXXV
Type Album
Date de parution 13 Juin 2025
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1.
 Introitus / Kyrie (MMXXV Rerecorded)
 04:30
2.
 Inked in Blood (MMXXV Rerecorded)
 03:13
3.
 Me-Devil (MMXXV Rerecorded)
 03:19
4.
 Dies Irae (MMXXV Rerecorded)
 00:40
5.
 The Master Malice (MMXXV Rerecorded)
 04:46
6.
 The Memories As a Sinner (MMXXV Rerecorded)
 03:30
7.
 Death with Dishonor (MMXXV Rerecorded)
 03:08
8.
 In Devil's Arms (MMXXV Rerecorded)
 04:32
9.
 Overture (MMXXV Rerecorded)
 01:14
10.
 Rex Tremendae / I Saw the World's End (MMXXV Rerecorded)
 05:18
11.
 Salvation in Flame / Confutatis (MMXXV Rerecorded)
 05:22
12.
 Finale: Hangman's Hymn / In Paradisum / Das Ende (MMXXV Rerecorded)
 04:47

Durée totale : 44:19

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Sigh


Chronique @ Bakounine

01 Août 2025

Hangman's Hymn, réenregistré, comme injecté d'un cocktail "amphétamines-psilocybine"

Quand un groupe réenregistre un de ses albums, ce n’est pas toujours bon signe, ça peut parfois donner une nouvelle énergie à un album à laquelle la production ne rendait pas hommage, ça peut parfois moderniser le son voire remettre au goût du jour ou du style actuel du groupe une production souvent ancienne… ça peut aussi parfois être l’occasion d’un joli foutage de gueule, plus lucratif qu’intéressant voire en drainer toute la magie. Et c’est le moment de ne pas citer les Cavalera…
Dans le contexte de cet album, il y a quelque chose de particulier, d’une part parce que l’album objet de la refonte n’est pas tout à fait un album de début de carrière, puisqu’il s’agit de "Hangman’s Hymn", leur septième album, et d’autre part puisque cet album originel n’a pas particulièrement été critiqué à l’époque, en faisant même plutôt un succès avec des titres comme « Me-Devil » et « Introitus/Kyrie » qui sont des classiques du groupe.

D’un autre côté, Sigh n’a jamais réellement eu pour habitude de faire comme tout le monde… D’un black metal très venomien, ils ont très vite viré vers un côté très expérimental, devenant un des ténors du genre, au côté des Norvégiens de Solefald, Dodheimsgard ou encore Arcturus, notamment via le mythique « Imaginary Soniscape », où Mirai Kawashima, l’emblématique leader-chanteur, commencera à oublier toute idée de barrière dans ses inspirations et ses envolées au clavier.

Pourquoi donc réenregistrer "Hangman’s Hymn" ? Eh bien peut-être parce qu’effectivement, en termes de son, cet album a une place à part dans la seconde partie de carrière du groupe : plus abrasif et plus thrash, plus sombre aussi (peut-être tout simplement plus black metal) que les albums temporellement avoisinants. Ça a d’ailleurs été ma porte d’entrée pour le groupe et il est probablement beaucoup plus simple d’écouter celui-ci si on ne connait pas le groupe, que les œuvres objectivement plus jusqu’au-boutistes du combo. De l’avis de Miraï, s’il est très fier des compositions, il aurait la sensation que de nombreux éléments auraient pu être meilleurs, et donc a voulu réaliser cet enregistrement.

"I Saw the World’s End", sous-titré « Hangman’s Hymn MMXXV » pour ne pas tromper sur la marchandise, a donc été réenregistré, avec quelques acquis des dernières années : une pochette sublime d’Eliran Kantor (qui en fait globalement une sur deux du groupe, les meilleures qui plus est) reprenant les trois êtres en capuche de la version originale, sur une scène de mariage, Mike Heller (Fear Factory notamment) à la batterie studio, et Lasse Lammert au mastering, les deux ayant déjà officié sur Shiki, le très réussi petit dernier. Le guitariste virtuose Nozomu Wakaï qui a rejoint le groupe en live depuis 3 ans se voit offrir sa première apparition studio, récupérant également la basse, pour soutenir Miraï et sa compagne le dr. Mikkanibal (voix claviers, pour l’un, voix saxophone pour l’autre).
A la première écoute, on a de suite une sensation un peu bipolaire, il n’y a pas de doute, c’est bien "Hangman’s Hymn", tous les morceaux sont là, avec les riffs originels, la voix de Miraï, et puis l’ordre des 12 morceaux est le même avec ces trois parties de 4 morceaux, la première avec les « tubes », la seconde un peu plus étrange et la dernière plus solennelle.

En revanche, on est tout de suite frappé, presque percuté par le fait que le groupe a réellement voulu en faire plus partout, c’est une sorte de cocktail d’énergie et de virtuosité, un peu épileptogène, renouant avec le côté jusqu’au-boutiste du groupe.
Ce phénomène est particulièrement marqué sur la batterie, où Mike Heller, rivalise de virtuosité, avec des roulements et des descentes de toms en pagaille, là où le jeu de Junichi Harashima sur l’original, sans être pauvre était bien plus « métronomique ». L’accent sur ce jeu de batterie se rit à frôler les frontières du « too much », et effectivement certains passages irriteront probablement certains auditeurs. Les arrangements symphoniques sont enrichis d’une variabilité de son (notamment avec un peu plus de cuivres réels) et surtout sont audibles en fond sur certains passages riffés de l’œuvre. Les sons de guitare sont également diversifiés et le talent de Nozomu Wakaï nous gratifiera de quelques renforcements sur la virtuosité des soli, particulièrement sur l’introduction de « The Memories as a Sinner ». Enfin, la basse est également franchement mise en avant, notamment sur « The Master’s Malice » où elle prend des sonorités presque "korniennes".
Logiquement, avec cet afflux de volonté divers et ce foisonnement de technicité rajoutée, certes assumé, il y a un revers de la médaille.
Certes, l’album a un coté pompeux et scintillant qui correspond bien à une certaine dimension de l’œuvre de Sigh, néanmoins cela modifie clairement le ressenti par rapport à l’original, qui d’un esprit un peu à part, plus sombre et inquiétant, en ressort beaucoup plus expérimental et kitsch, au sens non négatif du terme.
Le corollaire de ce boost de tous les instruments qui fait que les parties « black thrash » sont beaucoup moins sombres et sobres, est que, mécaniquement, les passages symphoniques au clavier ressortent plus noyés et moins majestueux que sur l’original limitant leur impact, qui était pour beaucoup dans le rendu des compositions.

Que retenir in fine de "I Saw the World’s End" ! Eh bien plutôt du bon, puisqu’elle apporte une autre lecture à cet album charnière dans la carrière du groupe.
Le choix de coller à leur identité expérimentale en injectant cet album plus sobre avec un cocktail « amphétamines-psilocybine », change sa dimension d’une folie néfaste délirante quasi religieuse à une folie plus gadget, exubérante et délicieusement chatouilleuse. Il fera probablement merveille dans les oreilles des expérimentés déjà fans, en revanche, la version originale demeurera probablement une meilleure porte d’entrée pour le fan de metal extrême vers le côté déjanté du groupe.
En aucun cas indispensable ni nécessaire, cette version 2025 de "Hangman’s Hymn" n’en est pas moins intéressante, intelligente, créative et fichtrement jubilatoire.

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