Tout fan de musique qui se respecte sait qu’un nouvel album de
Deftones nécessite au minimum une semaine d’apprivoisement pour être jugé à sa juste valeur. Surtout que le public à l’habitude depuis les débuts du groupe de
Sacramento d’être surpris un peu plus à chaque sortie, loin de tout code, de toute prévisibilité, loin de tout de ce qui se fait d’autre dans la musique. Oui,
Deftones est unique en son genre, c’est pourquoi il fait partie de ces artistes qu’on aime ou qu’on déteste, sans demi-mesure.
Gore est le huitième rejeton du quintet, succédant au terrible
Koi No Yokan, qui n’avait pas fait l’unanimité en raison d’un son plus léger mais qui pour ma part, fait partie du top 3 de sa discographie (rien que pour «Swerve City» et «
Entombed») . Produit par le groupe lui-même et co-produit par Matt
Hyde, qui a déjà bossé avec
Monster Magnet,
Fu Manchu et
Hatebreed,
Gore est une nouvelle fois le fruit de confrontations entre Stephen Carpenter et Chino Moreno pour savoir dans quelle direction orienter l’album, le premier s’estimant être le seul noyau metal restant de la bande, le second étant un mordu d’electro/new-wave/ambient, dont les nombreux side-projects et collaborations ne suffisent visiblement pas. Toujours autant d’appréhension donc de la part des fans qui se jettent sur la moindre interview en rapport avec l’album à venir, et toujours se soulagement en écoutant les premiers singles.
Pour ne pas tourner davantage autour du pot,
Gore est, à l’instar de
Diamond Eyes, un album plutôt rapide à cerner, qui se bonifie au fur et à mesure des écoutes. Le premier détail qui surprend est cette production plus rock, pour ne pas dire «à l’arrache», supprimant pour le coup une puissance dans les morceaux qui nous était familière. Le mix réducteur du couple basse/batterie est d’ailleurs le point noir qui m’empêche de ressentir les gros frissons habituels, ceci dit attention, les morceaux sont d’une qualité telle qu’il est évident qu’on à affaire à du bon
Deftones.
Plus varié que jamais (encore plus que
Saturday Night Wrist),
Gore pourrait donner l’impression que le groupe s’est paumé dans son orientation, mais l’efficacité des morceaux en fait un album plus cohérent qu’il n’y parait. «Prayers/Triangles» entame l’aventure sobrement avec un refrain au chant un peu trop poussif avant qu’«
Acid Hologram» nous confirme que Stephen Carpenter a eu son mot à dire pendant la composition (contrairement à ce qu’il a affirmé dans certaines interviews). Un air de
Koi No Yokan plane sur ces deux premiers morceaux avant que la suite ne nous renvoie au
Deftones rentre-dedans de
Diamond Eyes («
Doomed User») ou au mysticisme de
Saturday Night Wrist («Geometric Headdress», «Hearts/Wire»). Première partie d’album agréable, mais je dirais que les choses sérieuses débutent avec l’excellent «Pittura Infamante», qui signe le retour d’un riff-qui-tue comme nerf central d’une chanson de
Deftones. Parce qu’on les aime, ces morceaux directs, malgré tout, ils se doivent d’être encore présents, personne n’a oublié ce que procurent «My Own Summer» ou «Be Quiet and
Drive», il ne faut pas se leurrer. «
Xenon» et «(L)MIRL» (le seul morceau avec la basse bien présente, hélas) sont également du pur
Deftones aérien/puissant, avec des mélodies dont on se lasse difficilement. «
Gore» est le morceau badass que tout le monde attendait, avec un son de gratte de dix-huit tonnes, des cris dans le couplet et un refrain entrainant (on peut tenter un rapprochement avec «CMND/CTRL» sur
Diamond Eyes). Sur «
Phantom Bride»,
Jerry Cantrell a été invité pour poser un solo qui, en ce qui me concerne, est bien… pourri. Pardon d’être aussi expéditif, mais déjà qu’un solo dans
Deftones, c’est chose compliquée, mais alors une espèce d’enchainement de tirés de cordes à la noix avec un son aussi garage, c’est gâcher un morceau qui aurait pu être beau, qui en plus nous gratifie d’une ultime minute pachydermique. Bref, nous avons là l’unique morceau à côté de la plaque de l’album, avec un invité pourtant prestigieux, dommage. Rien de bien grave puisque nous arrivons à la pépite de
Gore, «Rubicon», qui illustre à perfection l’attirance que peuvent avoir des personnes pour
Deftones, à savoir des gros riffs mélodiques et un chant qui véhicule des émotions sans trop en faire. Ils n'auraient clairement pas pu faire un meilleur final, un vrai bijou.
En dépit de quelques points noirs qui nous empêchent de parler de tuerie, comme le mix faible encore un peu dur à digérer et le manque de morceaux marquants sur le long terme,
Gore demeure un très bon album de
Deftones car varié sans jamais entrer dans l’incohérence. Le temps nous fait accepter l’omniprésence du couple Carpenter/Moreno -d’ailleurs, si une (
Jason) bonne âme avait le temps de m’éclaircir sur l’utilité de Frank Delgado, je lui serais très redevable- car après tout, ce qui compte avec ce groupe, c’est le résultat.
SF.
Fan de Deftones depuis des années, j'ai pris mon pied avec les derniers albums du combo de sacramento Diamond eyes et Koi ...
Comme tout bon fan qui se respectent j'attendais celui la comme un gosse la veille de noel. Manque de bol au lieu d'avoir eu le super joué d'enfer que j'attendais, j'ai l'impression d'avoir eu le pull a mamie qui gratte ...
Le virage atmosphérique pris par le groupe ne m'a jamais dérangé bien au contraire, j'ai pu trainer ma bulle pendant des années avec les précédents albums. Mais la .. la magie n'opére qu'un bref instant, la ligne mélodique de "prayers" est très sympa mais la voix de chino notament sur le refrain ne colle pas vraiment et l'immersion est a moitié réussi.
"Doomed user" permet de rétablir un peu les choses et de nous dire "AHH ca y est on y vient"
Heart and wires LE morceau de l'album est parfait, tout colle parfaitement, la mélodie est magnifique, la voix de chino nous transporte pendant 5 min de bonheur.
Mais voila le soufflet retombe assez vite, aucune autre piste n'a la puissance ou l'atmosphere fantastique de "Hearts wire, on écoute les autres puis on se dit
"merde on a deja la moitié, ca sent moyen.
"Gore" à l'honneur de redistribuer les cartes, Un riffs a nous éclater les servicales sur le refrain, et des couplets calmes laissant l'auditeur accroché au paroles du prophete.
Mais voila c'est cool, ça envoi, mais c'est trop convenu, la structure est classique de chez classique, dommage pour un morceau qui aurait pu réconcilier n'importe quel barbus avec le groupe.
Et malheureusement derriere LE titre le plus attendu après l'annonce d'une collaboration avec Jerry Cantrell accouche d'une souris morte et je te rejoins la dessus ... Pourri.
Voila, pour conclure, malheureusement sur moi ca ne fonctionne pas et j'en suis le premier déçu. L'impression que certaine pistes ne sont pas assez travaillé, que la petite guerre d'orientation entre chino et sthepen qui, autrefois, était bénéfique au groupe avec "Digital Bath" déjà à l'époque white pony, puis "Royal" "Beauty school" sur diamond eyes et son titre éponyme.
Bien sur il y'en a d'autre je ne cite que mes morceaux favoris ^^, mais la à part un tire vraiment "intouchable", le reste aurait pu etre plus mélodieux ou plus nerveux suivant les titres.
Je ne dis absolumennt pas que mon avis est bon, si vous avez kiffé tant mieux, vous avez de la chance et j'aimerais etre autant enthousiaste que vous, mais voila après 2 écoutes chez moi ca ne passe pas.
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