Un album de
Deftones est toujours un petit événement, le groupe sortant des albums tout les 4/5 ans environ.
Autant dire que l'annonce d'un album est toujours une chose très attendue.
Groupe culte dans le petit monde du néo métal,
Deftones a lancé le genre aux cotés de
Korn avec une musique simple, accrocheuse et rentre dedans. De quoi ravir à l'époque une majorité de fans lassés du métal grandiloquent rempli de solos (les débuts du black/death mis a part).
Dès lors, les connaisseurs ne se posent qu'une question: quelle sera la couleur de l'album?
En effet si
Deftones a provoqué bon nombre de pit avec ses deux premiers albums,
White Pony était venu bousculer les idées reçues en proposant un album rempli de rock aquatique, planant, étonnant mais orgasmique. Depuis le groupe se décompose, chacun œuvrant de son coté, pour se retrouver le temps d'un album, d'une tournée et vague sur des albums assez travaillés dont les arrangements montrent pas mal de mise en œuvre et s'en dégage une très grande ambiance.
Toujours est-il que l'on se demande à chaque fois si
Deftones va reculer dans les années 90 et nous ressortir du bon gros
Seven Words ou continuer dans sa lancée expérimentale. D'autres rêvent d'un deuxième
White Pony.
La preview du premier single Rocket States clarifiait les choses. Chino nous gâtait une fois de plus de sa voix angélique avec une instru très répétitive, comme d'accoutumée. Le schéma est là. Répétitif mais efficace, une recette qui marche (mal)heureusement toujours.
L'album s'ouvre sur la chanson éponyme qui pour ma part est une des meilleures dans leur genre, avec Change ou
Hole in the heart. Chino nous perce le cœur avec sa voix triste et crié sur ces quelques phrases de refrain. Les titres défilent et les deux premiers passent déjà bien, Royal renfermant à mon humble avis une petite bombe qui éclatera en live.
C'est très court me direz vous mais passé ces deux titres il n'y malheureusement pas lieu d'étaler trois paragraphes, ce qui ne veut pas dire pour autant que l'intérêt de l'album s'arrête là.
Diamond Eyes, Royal (LA chanson donc incisive de l'album), Rocket States, Beauty School (et son superbe refrain),
Sextape,
Risk (plus dynamique et entrainante) sont là les titres qui se démarquent de l'album part soit leur rythme cassant d'avec les autres soit par une bonne composition et un chanteur qui nous transporte sur une plage, petite ballade de fin de journée (ou detresse, c'est selon)
Je ferais juste ici une petite parenthèse pour la perle, la sublime "
Sextape" qui figure sur cet opus.
A l'époque de
White Pony, nos chères oreilles déjà très bien garnies par tout les titres atteignaient un paroxysme avec la dernière chanson de l'album "Pink Maggit". Véritable ambiance digne d'un Pink Floyd plus moderne. Et ici,
Sextape joue ce rôle à la perfection.
20 secondes de silence pour un micro-riff avec un écho, la voix nonchalante de Chino se mêle, ça parle d'océan, d'être en dehors de soi-même. Le batterie se fait plus présente, la guitare sature et Chino se fait plus lointain. Tonight est le maitre mot qui resonne dans cette chanson.
4 minutes paradisiaques, le tout mid-tempo...digne d'une OST de
Silent Hill.
Parenthèse faite sur ce titre car il rassemble tout le ressenti de cet album: le vide, l'infini. Il est également pour moi la signification même de ce groupe (du moins la signification par rapport à tout leurs albums depuis
White Pony), on n'écoute pas
Deftones, on se noie dedans, un plongeon gigantesque dans un océan de regard, de pensée et de douceur. Oui douceur vous avez bien lu. Cette chanson aurait fait excellente figure en fin d'album.
Avis aux amateurs, aux fans, vous êtes prévenus pour ce titre.
Le reste surfe sur une ambiance mystérieuse et étrange, comme si le style n'était pas clairement défini. Les tempo sont généralement lents et la voix de Chino se colle là dessus, comme pour crier une tristesse infinie. Ce qui donne une atmosphère aussi bétonné qu'un malabar mâché. Car même si on reconnaitra aisément que Chino maitrise parfaitement sa voix claire (les nombreux live nous le prouvent), ça ne suffit pas à tirer le tout vers le haut, vers un très bon album des
Deftones.
Eh oui, on est en droit de se dire que dans la discographie du groupe,
White Pony a marqué les fans mais aussi le groupe lui-même. A tel point que peut être, ils ont voulu par la suite copier les schémas, les modes de cet album, jusqu'à maintenant encore.
Ce n'est qu'une simple hypothèse personnelle mais toujours est-il que
White Pony était un nouveau départ et depuis, les albums se succèdent en copiant l'ambiance de cet album avec quelques touches d'expérimentations en plus. Ce coté venant très certainement du guitariste du groupe qui ne cache pas son admiration pour le groupe
Meshuggah.
Le temps est loin derrière ce groupe (
White Pony date de 2000), on se laissera toujours bercer par les titres cités (et le clip magnifique de
Diamond Eyes) mais
Deftones s'auto-flagelle en proposant trop de titres ambigus et changeant, où à l'inverse trop statique car l'album
Adrenaline avait son lot de variétés. A trop vouloir expérimenter voilà ce qui arrive. Le milieu de l'album sonne comme une grosse sieste (à voir si c'est un défaut ou non) et on est réveillé par
Risk pour se ré-endormir ensuite.
Moins de blabla et plus de rentre dedans auraient été accueillis avec joie.
Reste à voir comment cet opus s'incrustera dans la set list que le groupe proposera aux "hellfestiens".
Je fais partie des rares fans qui ont été sublimés et émerveillés par Saturday Night Wrist, que je considère comme le plus sensuel et le plus touchant des albums qu'ils ont pu faire, mais aussi malheuresement le plus sous-estimé. Forcément après un album si marquant pour moi, aux premières écoutes de Diamond Eyes, j'ai vraiment eu du mal au début. Fini la grosse production du précédent et place à quelque chose de plus brut et direct, fini la grandiloquence et place à du plus simple.
J'ai mis du temps à l'apprécier, et je ne l'ai jamais complètement apprécié à vrai dire. Pas un mauvais album, mais certainement le moins bon de leur discographie. Il me fait beaucoup penser à l'éponyme pour son côté brut et plus direct, mais la jeunesse et la puissance en moins. Oui, le seul album de Deftones avec lequel j'ai eu du mal.
Sinon j'aime bien les termes utilisés dans la chronique pour décrire l'album.
Ce groupe est assez difficile d'écoute mais quand on rentre dans leur univers, on ne peux plus en sortir.
C'est mon album favori du groupe bien que peut être plus facile d'accès que les autres.
Je lui trouve des similitudes avec l'album "This is War" des 30 seconds to mars.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire