For Those That Wish to Exist

Liste des groupes Metalcore Architects For Those That Wish to Exist
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16/20
Nom du groupe Architects
Nom de l'album For Those That Wish to Exist
Type Album
Date de parution 26 Fevrier 2021
Style MusicalMetalcore
Membres possèdant cet album45

Tracklist

1.
 Do You Dream of Armageddon?
 01:38
2.
 Black Lungs
 03:51
3.
 Giving Blood
 03:32
4.
 Discourse Is Dead
 03:46
5.
 Dead Butterflies
 04:02
6.
 An Ordinary Extinction
 04:07
7.
 Impermanence (ft. Winston McCall of Parkway Drive)
 04:02
8.
 Flight Without Feathers
 03:48
9.
 Little Wonder (ft. Mike Kerr of Royal Blood)
 03:47
10.
 Animals
 04:04
11.
 Libertine
 04:01
12.
 Goliath (ft. Simon Neil of Biffy Clyro)
 04:17
13.
 Demi God
 04:26
14.
 Meteor
 04:01
15.
 Dying Is Absolutely Safe
 04:59

Durée totale : 58:21

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Architects


Chronique @ Eternalis

05 Mars 2021

"For those that Wish to Exist" pourrait bien être une pierre angulaire.

« Tirons notre courage de notre désespoir même »
Sénèque

Architects aura été touché par le destin, la fatalité, depuis ses débuts.
Des débuts prometteurs mais qui s’engluaient dans une mouvance les rendant trop anecdotiques, trop proche de ce qu’il fallait être à ce moment-là, trop proches d’idoles encore trop référentielles pour s’en écarter adroitement. Néanmoins, une ascension inévitable avait lieu et le public répondait présent. Je ne referais pas l’histoire tragique de Tom Searle ici mais sa maladie, puis son décès, inondèrent forcément et avec force les albums qui coexistaient avec ces évènements. "Lost Forever Lost Together" annonçait déjà un virage plus adulte, plus chanté et des vibrations s’éloignant d’un metalcore bien trop traditionnel et juvénile. "All Our Gods Have Abandoned Us" exprimait toute la rage de la situation, le dépit et le cri de haine d’hommes qui voyaient leur ami et compositeur principal perdre petit à petit ce combat. La musique habitait une noirceur inhabituelle, une mélancolie sourde qui s’insinuait de façon presque malsaine dans la brutalité de leur musique qui frappait bien plus au cœur et à l’âme, n’ayant jamais semblé aussi vraie. "Holy Hell", son successeur, évoquait la difficulté du deuil, de l’après et la colère, voire la rancœur, suintait encore par chaque pore de l’album. Sam Carter différenciait de plus en plus le groupe par son chant résolument unique, sa façon si particulière de « chanter » ses cris, d’apporter de la mélodie dans les hurlements et de multiplier les arrangements et les harmonies.

Quatre ans ont désormais passé. Si personne n’a oublié, c’est un propos plus large, plus universel et conférant encore plus au vertige, auquel Architects s’est adonné pour "For Those That Wish to Exist" : l’humanité toute entière. Il ne s’agit plus d’évoquer la perte d’un unique être chère, mais notre lente destruction, inévitable aux yeux de certains. Et les britanniques se posent cette question : que peuvent faire ceux qui ne veulent pas baisser les bras ? Ceux qui pourront dire qu’ils ont tout tenté ? Que rien n’est encore fini. Un concept ambitieux, porté par un artwork sublime, contemplatif et dans la lignée conceptuelle des précédents opus, même si nous avons affaire ici à une photographie et non une peinture.
Et musicalement, dans tout ça ?

La principale différence se situe dans l’approche de l’album. Si l’intensité est toujours présente, elle se situe à un autre niveau. Du metalcore, il n’y en a plus que des bribes, pour désormais se focaliser sur une musique plus progressive, bien plus cinématographique, moins agressive mais plus habitée que jamais. "Do You Dream of Armageddon ?" sert d’introduction et l’on pense débuter une bande-son de film dans l’approche des samples, ce chant clair sublime (les progrès encore de Sam ...) et les explosions qui accueillent "Black Lungs" qui part pied au plancher. La production est absolument énorme, parfaite et surpuissante mais s’avère personnelle et colle parfaitement au disque. Le premier riff est sec et la batterie est tranchante comme un rasoir. Le refrain accueille rapidement du chant clair, contemplatif et posé mais jamais niais ou facile car il est plein de fatalité, d’espoirs perdus, de rêves brisés (« There’s no doubt that the end is coming, ‘Cause this world is dying in our arms »). Ce titre pourrait être un parfait résumé des différentes émotions que sera l’album, étonnamment long (quinze titres) et varié, constamment écartelé entre mélancolie, rage, espoir, abattement et volonté d’innover, d’expérimenter.

"Giving Blood", très catchy, surprend par sa structure et la place prépondérante de la batterie dans le développement rythmique de la chanson. La ligne vocale des couplets n’est ni claire ni véritablement hurlée et Sam semble simplement pouvoir tout faire avec sa voix. Le refrain est assez simple à fredonner même si on sent qu’il n’a pas été taillé pour être scandé en live, que le groupe n’a pas pensé son album pour la scène mais comme un exutoire créatif en studio. C’est ainsi que Architects a osé créer des titres comme le magnifique "Dead Butterfly" (et son sublime clip filmé au Royal Albert Hall de Londres), dont le texte a été écrit par Dan Searle (le frère de Tom) et prend aux tripes. Le groupe n’a jamais été aussi prog, aucun hurlement et pas de riffs syncopés mais une progression aux synthés presque orchestrale et une musique qui se rapproche plus du prog moderne que du metalcore. Si ces évolutions ne plairont pas à tous, elles sont le signe que le groupe ne se refuse rien et cherche à clairement sortir de ses zones de confort. Car juste après explose un "An Ordinary Extinction" qui nous écrase avec son riff pesant et ses samples apocalyptiques ... pourtant vite rattraper par du chant clair et une ambiance entre inévitable destruction et volonté de résilience face à l’inéluctable. Le break démontre que l’intensité musicale n’est pas qu’une histoire de rapidité et de violence puisqu’il s’agit d’un des instants les forts de l’album à mon sens, sans qu’il soit le plus agressif. Une agressivité qui ressurgira comme un démon sur "Impermanence", notamment par la présence de Winston McCall (Parkway Drive). Le titre est lourd, suffocant mais laisse une fenêtre d’espoir, encore une fois grâce à un énorme boulot sur les arrangements et les claviers (la plupart par Alex Dean, le bassiste). Mais le breakdown de Winston apporte une violence incroyable et presque salvatrice, plus typique metalcore mais presque indispensable dans cet album beaucoup plus mélodique. Son chant, très grave (et parfois lassant sur un disque complet) se marie à merveille à la composition.
Plus que jamais, Architects avec "For Those That Wish to Exist" se libère de ses chaines et de ses influences parfois trop pesantes qu’ont pu être Gojira, Meshuggah ou justement Parkway Drive. Pour un "Discourse is Dead" racé et typé, reconnaissable mais indispensable pour consolider l’édifice de cet album, nous trouverons un "Flight without Feathers" impensable il y a quelques années, comme une mélopée quasiment acoustique et planante, démontrant à quel point Sam Carter est devenu un chanteur impressionnant dans tous les domaines. Difficile également de ne pas évoquer un "Animals" ayant explosé les records sur les plateformes de streaming, parfaite synthèse du passé et du présent. Un riff à couper au hachoir, un couplet planant, un refrain mélodique et un break que l’on croirait sorti d’un film de Christopher Nolan (ces samples hurlants comme des cuivres désarticulés). Et toujours ce jeu de batterie d’une richesse surprenante, bien loin des clichés d’un jeu core où la double et la caisse claire sont seuls maitres.

On pourra se montrer tatillon (cela vient avec l’excellence et l’exigence qu’elle nous réclame) en regrettant une dernière partie d’album s’essoufflant un peu, ou retrouvant ses anciens amours ("Demi God", le brutal "Libertine"). "Goliath" aurait pu être écrite il y a quelques années mais avec l’interprétation actuelle tant elle sonne comme du core anglais (quelques incursions vocales font même ressentir l’ombre de Bullet for my Valentine), bien que Simon Neil (Biffy Clyro) apporte un aspect rock assez étrange à la composition.
Cependant, fidèle à l’esprit de différenciation irrévérente confié à cet album, c’est sur une nouvelle surprise que ce termine ce disque. "Dying is Absolutly Safe" (le titre résonant déjà comme une douce ironie pour eux ...) est un titre acoustique porté par un chant clair à nu et d’une pureté confondante. Dans l’esprit, on se souvient de ce qu’avait réalisé The End avec "...And Always" pour clôturer "Elementary". C’est simplement beau, osé mais presque logique, comme un ultime lâché prisé, une ultime poussée vers l’acceptation de la fin, qu’elle soit personnelle ou collective. Le passage au piano, se poursuivant ensuite aux synthés rappelle également le sublime "Constellations" (sur "A Flash Flood of Colour") d’Enter Shikari, d’autres britanniques bien connus pour ne rien faire comme les autres.

Ainsi s’achève un neuvième album attendu, qui décevra inévitablement les uniques adeptes du metalcore mais qui ouvrira également les portes d’un nouveau public aux anglais. S’il n’est pas le plus intense et peut-être pas le plus symbolique, tant les deux précédents opus étaient chargés en symbolique et d’une intensité folle (notamment "All Our Gods Have Abandoned Us"), ce nouvel opus est clairement le plus riche, le plus osé et le plus créatif des albums d’Architects. Débarrassé de certains démons du passé, le quintette peut désormais voir l’avenir devant lui et continuer à apporter de nouvelles pierres à un édifice qui commence à devenir de plus en plus massif avec le temps. Et "For Those That Wish to Exist" pourrait bien en être la pierre angulaire.

3 Commentaires

8 J'aime

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David_Bordg - 05 Mars 2021:

Maturité.

Groaw - 05 Mars 2021:

Mouais, mouais, mouais.

Autant je te rejoins sur l'esprit créatif et prises de risques sur cet album, autant sur le contenu, après plusieurs écoutes, je ne suis pas vraiment convaincu de l'ensemble. C'est assez long (16 titres, ça se fait ressentir), une bonne partie des morceaux est vraiment dispensable, à l'instar de Meteor ou de Dying Is Absolutely Safe (pour le dernier, je le trouve pas foncièrement mauvais mais ce n'est pas vraiment ce que j'attends d'Architects) et je n'ai pas toujours la sensation que le groupe souligne véritablement ses influences. Parfois même, j'ai eu l'impression de musiciens qui jouaient une facette de la facilité et de la banalité. J'aime bien certaines comparaisons que tu as eu mais ce qui est amusant, c'est que j'ai l'avis presque inverse du tien, à savoir que j'admire nettement plus les aspects pesants que mélodiques des formations que tu as cité. Après, c'est sans doute mon amour de la musique core qui parle.

Je ne pense pas que je ferai de contre-chronique, parce que je suis vraiment en retard sur mes autres travaux et surtout, parce que je ne risque pas de faire un écrit aussi riche que le tien. Et au final, l'album ne m'a pas plus inspiré que ça et m'a quelque peu déçu. Sans doute que j'en attendais beaucoup (trop ?).

Goneo - 06 Mars 2021:

On est presque dans du rock alt avec ce nouvel album. On ne les reconnais presque pas sur certain morceaux (Demi God) . J'ai beaucoup de mal à l'écouté entier, trop long... puis on reste sur le même tempo. Cela se rapproche pas mal de groupe comme Linkin park, Asking Alexandria, ou Bring me the Horizon, I prevail...

C'est assez bizarre, car il me gonfle assez vite, mais si je prends une chanson et que je l'écoute à par, bin.. la plupart son de sacrée tubes. Ya vraiment de très bonnes compos.

J'aurais vraiment enlevé, Meteor, flight without feathers et Little wonder.  Je ne sais pas trop comment le noté, j'aime bien en écouté une chanson comme ça,... peut être un peu trop pop rock pour moi.

Merci pour la chro.

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