Le phénomène
Mercyful Fate n'est plus. Ce groupe danois extrêmement prometteur fut victime des éternelles divergences musicales parasitant et ayant raison de bon nombre de combos. Ces divergences portent la plupart du temps sur des détails évolutifs qui créent des querelles disproportionnées ; sauf que cette fois, les désirs d'évolution allaient jusqu'à vouloir faire du pop rock pour Hank Shermann, l'un des deux maîtres artificiers du Destin Miséricordieux. Celui-ci s'en alla former
Fate, pour faire de la pop, donc. Le reste du groupe (sauf le batteur) décida de continuer dans la voie tracée par
Mercyful Fate ; étant donné que
King Diamond en était le symbole visuel (à l'accoutrement ridicule d'ailleurs), il sembla logique pour tout le monde de donner son nom au groupe ainsi formé.
Musicalement, cela se rapproche donc beaucoup de
Mercyful Fate et textuellement, le satanisme a pour ainsi dire disparu. Les thèmes abordés ont un rapport étroit avec le lugubre, le macabre, mais sont plus matures : même si
Charon et
Halloween montrent l'inverse, la chouette petite histoire d'horreur développée sur The Candle / The Jonah / The
Portrait / Dressed In White /
Haunted prouve que le Roi de Carreau en a fini avec ses paroles de sataniste de bistrot. Mieux, il n'hésite pas à faire le clown sur
No Presents For Christmas, single paru pendant Noël, peu de temps avant la sortie de l'album. Les compos de ce "
Fatal Portrait" sont plus directes, riffs bétons appuyant chants suraigus du
King (vraiment grandioses sur The
Portrait ou Lurking In The
Dark) et nombreux soli pêchus de Denner et LaRocque (un peu moins à son aise étant un nouveau venu, remplaçant un premier choix du nom de Floyd
Constantine, trop fêtard au goût de
King). Bref, cela vaut largement cent fois toute la soupe true metal actuelle.
Ce premier album de
King Diamond tient toutes ses promesses et a dû rassurer les fans de
Mercyful Fate, même si une légère évolution a pu désorienter les adeptes de
Satan. Le "mini horror story concept" ici présent sera le déclic pour les albums futurs, qui développeront des histoires entières à faire verdir de jalousie la momie de Tales From
The Crypt. Enfin, d'un point de vue musical, "
Fatal Portrait" entre sans aucune difficulté dans les classiques du heavy metal des 80's.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire