Pour succéder au légendaire
Tres Hombres,
ZZ Top a choisi un mode opératoire qui semblait désuet depuis quelques années, l’album moitié live/moitié studio, très en vogue dans les années 60 (avec le fameux
Wheels Of Fire de Cream). Si la musique du trio, malgré un côté roots texan fort, a toujours baigné dans le hard rock, l’intensité et la puissance sonore sont ici sensiblement augmentés et font de ce
Fandango l’album le plus « bourrin » du groupe, certains critiques ayant même parlé de heavy blues.
La partie live s’ouvre sur le séduisant et imparable Thunderbird, dans un esprit rock ‘n’ roll on ne peut plus affirmé et d’une intensité déjà énorme, laissant place ensuite à la reprise du grand classique
Jailhouse Rock, rendu célèbre par Elvis Presley. Si ce titre a été repris maintes fois depuis la fin des années 50, il est ici vraiment sublimé par l’efficacité et la puissance rythmique du double Z qui le marque incontestablement de son empreinte (seul Queen réussira quelques années plus tard à jouer
Jailhouse Rock avec une telle intensité). La partie live se conclut par le spectaculaire Backdoor Medley, long de plus de 9 minutes et empruntant un morceau de Mellow
Down Easy de Willie Dixon. Durant ce medley, le trio chauffe l’assistance avec une énergie incroyable, le batteur menant un rythme endiablé rappelant le skank beat des punks, c’est dire. Après une telle gifle, la partie studio se devait de frapper aussi fort en terme de puissance, et le groupe ne s’accorde aucun répit, balançant sans pitié des tueries hard blues soit survoltées et rapides comme
Heard It on the X, soit plus lourdes et fracassantes comme
Nasty Dogs
And Funky
Kings, qui n’est pas sans rappeler Just Got Paid, et où le jeu véloce et dynamique de Billy Gibbons fait merveille. Celui-ci sait aussi s’illustrer dans des domaines plus raffinés comme en témoigne le blues pur souche Blue Jean Blues, qui annonce fortement les albums d’un certain Stevie Ray Vaughan. Autre retour aux sources, Mexican
Blackbird est un délicieux country rock bien texan qui se laisse savourer sans modération, et ce grâce à une mélodie classique mais efficace et une voix grave absolument irrésistible. L’album se conclut sur un nouveau grand classique,
Tush, dont le riff est devenu, avec celui de
La Grange, l’une des signatures du groupe, et où Gibbons se distingue de nouveau par son solo de grande qualité.
Synthétisant quasiment toutes les qualités de
ZZ Top, y compris une présence sur scène hors pair,
Fandango constitue un nouveau sommet de la première période du groupe, et demeure encore l’album le plus dévastateur et le plus lourd de leur carrière. Même si le côté roots, plus présent sur les 3 albums précédents, peut parfois manquer, l’efficacité et la férocité des titres proposés ici compense largement ce manque, d’autant plus que la face plus country blues refera surface dans la suite discographique du double Z.
Quel dommage que le groupe n'ai pas conservé son style , en nous infligeant à partir d'Eliminator , un Hard-Rock "customisé" sans grand intérêt .
Cet album a été reédité avec des titres "live" en bonus . Indispensable aux fans du trio barbu .
Un album un peu court, surtout si on enlève les 3 titres Live, dommage car les moreaux studios sont superbes
16/20
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