Succéder à la perfection d'un album aussi irréprochable qu'
Eliminator, album qui aura conquis très largement un public fort de ses qualités de compositions, de ses riffs gras, de ses ambiances chaudes et enfumés, de ses accents bluesy subtilement disséminés et fort de tant d'autres atouts encore qu'il serait ici trop longs d'énumérer. Telle était la lourde tâche qui incombait, en cette année 1985, à ce nouveau méfait, baptisé
Afterburner, des texans de
ZZ Top.
D'emblée, le premier sentiment né de l'écoute de ce nouvel opus est déconcertant. Bien que s'inscrivant indubitablement dans la même veine de ce
Hard Rock si particulier brillamment défendu sur son prédécesseur, ce nouveau chapitre insiste, en effet, plus que de raisons sur ces éléments synthétiques, ces gimmicks électro, ces interventions technologiques modernes qui parsemaient subtilement
Eliminator. De fait des titres tels que I Got a
Message ou encore, par exemple,
Velcro Fly sont étonnants de prime abord. Mais reconnaissons aussi que si l'équilibre trouvé autrefois par le groupe est ici rompus, il ne l'est pas suffisamment pour crier à la trahison. L'esprit si caractéristique du groupe défendu, notamment, par l'épaisseur si remarquable de ces riffs de guitares et par cette voix si remarquablement singulière, étant toujours bien présent.
Le propos de ce manifeste aura aussi, de surcroit, bénéficié d'un traitement sonore un peu différent qui s'inscrit parfaitement dans la volonté compréhensible du groupe d'atteindre une certaine modernité et une rondeur plus abordable. Toutefois en ôtant de cette âpreté propre à son passé récent, il se prive un peu de ce charme délicieux qui faisait aussi, en partis, la beauté de son propos. Dommage.
A l'évidence, surpasser
Eliminator aura, incontestablement, été un impératif trop inaccessible pour ce nouvel opus. Il n'en aura pas pour autant démérité nous offrant quelques moments de bravoure tout à fait savoureux. Qui pourrait, en effet, rester insensible aux vertus de morceaux aussi plaisants que
Sleeping Bag ou
Stages? Qui pourrait résister aux riffs aussi efficaces que ceux de Woke Up with Wood ou Dipping Low (In The Lap Of Luxury)? Ou à un rodéo aussi entrainant que celui de
Can't Stop Rockin'? Ou à
Planet of Women? Certainement pas votre humble serviteur.
Impossible d'évoquer ce disque sans parler de
Rough Boys. Cette ballade aura, en effet, contribué à faire grandir la légende du trio auprès d'une frange moins connaisseuse et plus large. Ce qui, conjugué à tout les autres petits signes prompt à tenter de séduire ce nouveau public et de fait à s'éloigner d'un autre plus expert, aura sans doute contribué au désarroi ressentis par ce dernier.
Afterburner, aura sans aucun doute pâtis de l'aura d'un grand frère bien plus efficace et aboutis. Il aura aussi été la victime honteuse, auprès de certains, de cette volonté affiché de séduire plus largement. Vivant dans l'ombre proche d'un passé révolus, il n'en demeure pas moins pétri de qualités tout à fait acceptables pour satisfaire les attentes d'une assemblée exigeante. Une assistance qui, par ailleurs, aurait sans doute été moins difficile à son encontre si elle avait pu savoir ce qui l'attendait par la suite. Mais, bien évidemment, ceci est une autre histoire.
Quoi qu'il en soit rendons donc grâce à cet album qui, quoiqu'en disent et quoi qu'en pensent certains, à défaut d'être inoubliable, est vraiment séduisant.
Exact Lamikawet.
Le Turbo de Judas nous a quand même bien surpris à l'époque non?
Pour le dvd des barbus (toute petite barbe en 80 d'ailleurs!), le son est parfait. Le jeu de scène est assez simpliste, c'est marrant. Quant au chant, c'est Gibbons qui assure la plupart du boulot. La grande classe.
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