Assez étrangement, d'aucuns considèrent ce
Recycler comme une pâle copie de son prédécesseur qu'ils considéraient déjà comme un mauvais ersatz de son précurseur. Cette observation peut paraitre singulière puisque, à l'évidence, si les différences qui existent entre ces trois albums ne sont pas toujours spectaculaires, elles sont pourtant bien réelles. Et quand bien même d'ailleurs ces considérations seraient elles acceptables, et encore, en mesurant ce qui sépare un
Afterburner (1985) d'un
Eliminator (1983), elles sont presque farfelus lorsqu'on compare ce
Recycler à n'importe lequel des deux autres.
Revenu à une forme plus traditionnelle de ce Heavy Boogie Blues, le trio texan nous propose, en effet ici, un ensemble où ses gimmicks électro et ses passages singuliers et synthétique sont si succincts qu'ils en deviennent presque anecdotiques. Tant et si bien d'ailleurs, qu'assez paradoxalement, cet opus nous offre une vision musicale s'inscrivant davantage dans la continuité d'un
Eliminator, que dans celle d'un
Afterburner.
Malheureusement, si les défauts de ce manifeste ne sont pas vraiment ceux évoqué par cette analogie inepte consistant à la comparer à ces prédécesseurs, ils n'en demeurent pas moins existants pour autant. Le véritable souci de ce plaidoyer réside, en réalité, dans ce manque cruel d'inspiration qu'il nous donne à entendre. Démarrant sous de sombres augures faisant naitre les pires crainte au son d'un moyen
Concrete and Steel, l'album se complait ensuite dans une routine monotone peinant à tenir l'auditeur en haleine. Le désastre pourrait même être complet si des morceaux tels que l'excellent My
Head in Mississipi à l'atmosphère délicieusement Blues Boogie, tels que
Give It Up qui, avec ces synthés prégnants, est, peu ou prou, le seul rescapé d'une époque révolus, ou tels que Burger Man. Autant de pistes insuffisantes à éteindre complètement l'incendie menaçant de détruire l'illustre Ford 33
Eliminator rouge.
Ce qui fera, en définitive, la renommé de ce disque, et qui soufflera le brasier laissant le véhicule en piteuse état, sera ce
Doubleback miraculeux. Partis intégrante de la bande originale du film de Robert Zemeckis sortis en 1990, Back to the Future Part III (Retour vers le Futur III), le morceau profite du succès de ce troisième volet prenant place à l'époque du
Far-West et retraçant les épopées rocambolesques de Marty McFly et d'Emmett Brown alias Doc. Billy Gibbons et ses complices feront même une apparition remarquée dans ce long métrage. Au-delà de cette publicité inespérée, cette chanson demeure, elle aussi, l'une de celles susceptibles de redonner un peu d'éclat à une œuvre aussi terne.
La conclusion qui s'impose concernant ce disque est donc assez terrible. Loin du faste et de la verve d'antan, il conclue maladroitement une trilogie, et une décennie, où
ZZ Top aura alterné, tour à tour, le remarquable, le moins bon et, avec ce
Recycler, le pire.
Merci pour la chronique.
J'ai racheté l'album tout récemment et il passe de mieux en mieux. Franchement une bonne surprise.
Je me demande bien pourquoi je l'ai dégaé vite fait à sa sortie, sachant que j'avais beaucoup aimé "Afterburner". Peut être parce que "Doubleback" ne m'avait pas trop emballé (je crois me souvenir que le titre était dans le film "Retour vers le futur 3").
Ah "Retour vers le futur", quel pied cette trilogie.
- "Souriez Sheriff, c'est la fête"
- "La seule fête où tu m'verras sourire Tannen, c'est lorsque ta tête se balançera au bout d'une corde !"
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