Après près de 3 ans d’absence et une tournée gigantesque,
ZZ Top revient en 1979 avec son 6ème album, qui aura la rude tâche de succéder à des monstres tels
Tres Hombres et
Fandango. Si ce dernier avait montré un groupe plus orienté hard rock, tout en restant dans sa tradition bluesy,
Degüello lui prône le retour à un blues rock ‘n’ roll plus épuré, sans distorsion et soft dans l’ensemble. En bref le groupe met en pause les hymnes survoltés de la trempe des
Tush ou Beer Drinkers &
Hell Raisers et pose le jeu, ce qui donne un album tranquille, très axé sur le côté blues et les années 50, un cadeau du ciel en cette période propice à la disco.
Si
Degüello ne contient pas de vrai tube, il est d’une cohérence implacable, chaque titre est un vrai récital dans son genre. She Loves My Automobile par exemple est un vrai bonheur, du bon rock ‘n’ roll à l’ancienne, assez soft au niveau son, comme dans les années 50-60. Hi Fi
Mama est aussi dans ce rock ‘n’ roll roots, mais un peu plus énergique et efficace, du pur ZZ comme on l’aime. D’un autre côté on a des titres soft, avec un zeste de funk dans l’air, comme
Cheap Sunglasses ou
I Thank You, tranquilles, bien huilées, la guitare est frôlée pour obtenir ce son si délicat, un vrai bonheur. I’m Bad I’m Nationwide est un peu à la jonction du rock ’n’ roll et des titres soft, très bonne, elle fera partie des classiques du groupe, seul vrai titre qui s’est démarqué dans cet album très homogène. Le blues connait son heure de gloire avec l’immense et sublime A Fool For Your Stockings, hymne bluesy simplement génial et percutant, là c’est la grand classe. On termine avec la petite ballade Esther Be
The One qui sonne très Clapton avec une mélodie et un refrain bien sympas, histoire de conclure cet album résolument hors du temps par un titre encore très roots.
Le retour des doubles Z ne s’est pas fait n’importe comment, loin d’assumer son rôle prédominant dans le monde du rock, le groupe préfère offrir à ses fans un album qui fait un grand pas vers les années 50-60, sans trop se prendre la tête sur les ventes, le but était de jouer ce qu’il aime le plus. Et tant pis pour ceux qui attendaient un album plus costaud, le contenu est d’une qualité irréprochable et le touché de Gibbons toujours aussi parfait. Alors que le hard rock s’est taillé une place prédominante depuis les débuts du groupe, celui-ci préfère tourner le dos aux guitares saturées quelques instants pour dévoiler toutes ses subtilités, une réussite totale qui montrera le groupe sous un autre jour et qui révèlera l’étendue de son talent.
Merveilleux cet album ! A chaque fois que je l'écoute, c'est le pied. La classe pour moi cet opus. Il n'a pas pris une ride.
Ce Deguello est dans la lignée de Tejas.
16/20
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