Surprenant de maitrise et de subtilité dans
Degüello,
ZZ Top revient 2 ans plus tard avec
El Loco, sorte de compromis entre les débuts rock ‘n’ roll bluesy explosif et le
Degüello soft (et bluesy aussi bien sur). De plus en plus barbus, les trois texans réussissent un joli coup avec cet album, entrant dans les années 80 du bon pied, toujours avec cette volonté de défier les âges et cet esprit roots que l’on aime tant. On retrouve dans
El Loco ce southern rock énergique qui faisait a gloire du groupe dans
Tres Hombres et
Fandango, avec Tube
Snake Boogie, assez boogie justement, et dotée d’un excellent solo bien R&R, du grand art signé ZZ. Dans le même genre, et plus typée
Fandango, on trouve Don’t Tease Me et Party On The Patio, la pêche est là et l’efficacité est redoutable.
Plus Degüello, on trouve
Ten Foot Pole, assez sweet, chantée par un Billy Gibbons à la voix on ne peut plus grave. Pearl Necklace est aussi un peu typée
Degüello, guitare clean, très bon solo, et l’un des meilleurs titres du groupe, grâce notamment à un refrain accrocheur. L’album surprend aussi par ses titres plus mélodiques et qui rappellent Eric Clapton, comme la très belle
Leila (comme par hasard) par exemple, un peu inhabituel jusqu’alors, mais ça deviendra une habitude par la suite (en attendant l’immense
Rough Boy en 1985). Les compositions de
El Loco brillent par leur énergie retrouvée et malgré tout leur simplicité et leur ingéniosité héritée de
Degüello, ce qui donne un
ZZ Top de grand cru, qui nous offre ici un album doté de titres efficaces qui s’inscrivent dans les classiques, et d’autre plus posés qui montrent à quel point la qualité et la maitrise sont une fois de plus au rendez-vous. Malgré un look extravagant qui pourrait laisser croire à une superficialité musicale, le talent du trio se fait bien au contraire sentir dans chacune des compositions, que ce soit dans le blues, le rock ‘n’ roll ou dans des styles plus funky.
Manque d'originalité, manque de groove, manque de Blues, manque de... pas mal de trucs.
On est loin, bien loin des Fandango, Tres Hombres et consorts.
A l'image de 38 Special, les années 80 marquent le déclin des poilus !
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