Escape of the Phoenix

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17/20
Nom du groupe Evergrey
Nom de l'album Escape of the Phoenix
Type Album
Date de parution 26 Fevrier 2021
Labels AFM Records
Enregistré à Jacob Hansen Studios
Style MusicalPower Progressif
Membres possèdant cet album65

Tracklist

1.
 Forever Outsider
 04:09
2.
 Where August Mourns
 05:31
3.
 Stories
 06:40
4.
 A Dandellion Cipher
 04:34
5.
 The Beholder
 05:49
6.
 In the Absence of Sun
 06:07
7.
 Eternal Nocturnal
 04:34
8.
 Escape of the Phoenix
 04:11
9.
 You from You
 05:18
10.
 Leaden Saints
 05:56
11.
 Run
 05:51

Bonus
12.
 The Darkness in You (Digipack Version)
 05:36

Durée totale : 01:04:16

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Evergrey


Chronique @ Eternalis

19 Fevrier 2021

Un de ces opus qu'on ressortira pour contempler son sublime artwork et ressentir sa musique profondément viscérale[...]

Evergrey est un groupe atypique au parcours résolument pas comme les autres. Appelé à devenir un grand nom du prog à ses débuts "In Search of Truth" notamment, puis "Recreation Day", les suédois sont tombés dans un relatif anonymat ne leur conférant qu’un succès d’estime auprès des fans. Il était loin le temps où les appelait à devenir les nouveaux Dream Theater quand "Torn" ou "Glorious Collision" résonnèrent dans une discrétion confondante, ajouté à de multiples changements de line up qui n’aidèrent pas à fidéliser un public. "Hymns for the Broken" répara un tort trop longtemps resté présent, à savoir une reconnaissance du public et des médias. Chef d’œuvre du prog parmi les chef d’œuvres, même si cela n’empêche pas Tom S.Englund de dormir la nuit, il propulsa néanmoins Evergrey dans une autre dimension, avec plusieurs tournées en tête d’affiche et un statut bien plus imposant, faisant du groupe un chef de file chez AFM Records.
"The Storm Within" continua dans cette lancée avec le fabuleux "The Atlantic" il y a deux ans, nouvelle œuvre impressionnante de perfection, à la puissance incommensurable et à l’émotion débordante.

La trilogie conceptuelle sur la perte et la solitude étant terminée du côté de Tom, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre avec "Escape of the Phoenix". Douzième opus, les suédois, toujours au line up inchangé depuis "Hymns for the Broken", s’attaquent à un sujet au combien important par les temps qui courent : à savoir le libre arbitre, la liberté de choisir et le destin qui s’impose à chacun. Sous la métaphore d’un phénix renaissant inlassablement de ses cendres, Tom se pose la question d’un oiseau qui ne souhaiterait pas revenir, qui aurait envie de baisser les bras, de ne pas faire ce que la bienséance lui demande, de simplement sombrer là où chacun veut nous voir rebondir.
Un sujet une fois de plus difficile et un véritable appel à la mélancolie avec laquelle ils savent si bien nous transporter. Si le label déclare que l’album serait un « The Atlantic en plus metal » (à se demander s’ils écoutent les albums parfois ou s’il est résolument indispensable de balancer des phrases toutes faites sans fondements), "Escape of the Phoenix" est un opus bien plus mélancolique que son prédécesseur, mais aussi plus lumineux.
"The Atlantic" avait surpris par sa rudesse, sa noirceur et la gravité de ses riffs, parfois presque extrême. Le nouveau-né est plus ouvert, plus mélodique même s’il ne renie jamais sa puissance, notamment par l’intermédiaire d’une production colossale une nouvelle fois estampillée Jacob Hansen (pour la 4e fois d’affilé).

"Forever Outsider" ouvre le bal directement sur un riff très direct, loin des ouvertures progressives des trois opus précédents. Quelques secondes et le ton est donné. Un riff lourd, un Tom toujours en état de grâce, Jonas Ekdahl impressionnant derrière les futs mais surtout cette sensation, prégnante, dès les premiers instants d’écouter le nouvel Evergrey. Impossible de se tromper tant le son, le style et l’interprétation est reconnaissable entre mille, preuve que les suédois ont désormais une identité totalement assimilable et qu’on ne peut les confondre. Quelques interludes aux claviers apparaissent ici et là, ne sachant pas encore que la principale différence avec ses prédécesseurs sera l’importance des claviers de Rikard Zander qui prendront de multiples formes et sonorités mais apporteront indubitablement une créativité infinie à l’ensemble.
"Where August Mourn" démontre ce fait très vite, par ces sons un peu cybernétiques (sans tomber dans les clichés) et l’interprétation habitée de Tom. Le refrain, même s’il est empreint d’une profonde tristesse, possède néanmoins en lui une lumière bienveillante, une étincelle d’espoir que ne possédait que très rarement son prédécesseur. "Stories", qui suit, est le parfait exemple du talent des suédois. Tom y est bouleversant de sincérité, le morceau raconte une quantité indéfinissable de choses en à peine sept minutes et passe par de multiples états. Tantôt piano-voix, tantôt habité par un riff lourd et très sombre (évoquant "All I Have") mais possédant toujours cette parcelle d’espoir. Le refrain est une merveille pas forcément simple d’accès, le titre ayant besoin d’un certain nombre d’écoutes pour se laisser apprécier. Mais il y a surtout ces soli … merveilleux de poésie (si je vous dis que j’ai pensé à "Deep Peace" de vous-savez-qui, vous pouvez imaginer la portée de cet instant …), du premier nageant dans un océan de silence au second qui se lance après une percée vocale de Tom, œuvrant dans un tapping finalement simple mais d’une luminosité pouvant évoquer l’introduction merveilleuse de "Archaic Rage".
Les mots peuvent paraitre réducteurs et viennent à manquer tant Evergrey joue sur la corde sensible et dans une musicalité d’une sincérité totale. Les premières écoutes, d’ailleurs, plus musicales qu’émotionnelles (quand on scrute tous les détails) peuvent décevoir car Evergrey fait avant tout du Evergrey et ne révolutionne en ce sens par son expression. Mais une fois que ceci est consommé et que l’émotion fait son œuvre, force est de constater que l’album est d’une richesse impressionnante et qu’il prend aux tripes d’une façon aussi viscérale qu’intense.

La balance s’équilibre naturellement entre des brulots power prog racés ("Eternal Nocturnal", "Dandelion Cipher"), des instants de pure mélancolie ("In the Absence of Sun") ou des titres déchirants comme seul Evergrey est capable de le faire ("You from You", transcendé par un chanteur parfait du début à la fin). On serait tenté d’écrire un pavé sur chaque titre puisque chacun le mériterait. On serait tenté de parler d’un titre éponyme au riff dévastateur et à la structure très technique (ce jeu de batterie encore sur les breaks). On pourrait tout autant traiter d’un "The Beholder" qui fait parler de lui pour la présence de James Labrie (qui est finalement anecdotique tant la voix de Tom est plus présente dans le spectre du mix) mais qui le devrait plus pour l’inventivité de ses claviers et lourdeur d’un riff pachydermique. Ou encore de ce "Run" terminal qui, dans ses claviers sent la fin, l’urgence et procure une sensation de finitude parfaite pour une conclusion.
On dira, finalement, qu’"Escape of the Phoenix" est un nouveau très grand album de la part des suédois. Un disque qu’on serait tenté de qualifier de rare même si cela pourrait prêter à sourire quand on sait quelle trilogie vient de nous livrer le groupe. C’est une parfaite continuité musicale d’un artiste restant au sommet de son art, qui parle au cœur et à l’âme bien plus qu’à la tête et au cerveau. Un de ces opus dans lequel on replongera souvent, que l’on ressortira pour contempler son sublime artwork, pour lire ses textes infiniment humain et ressentir sa musique profondément viscérale. Masterpiece.

12 Commentaires

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RockJensen - 25 Fevrier 2021:

Un groupe qui m'a épaté sur "In Search Of Truth", "Solitude Dominance Tragedy" et plus récemment "Hymn For The Broken" que j'ai trouvé incroyable. On se prend les mélodies et les émotions en pleine figure. J'appréçie grandement le chant authentique, complétement habité de Tom qui a indéniablement un talent rare.

Ta chronique m'incite encore davantage à vite découvrir cet album qui s'annonçait être une petite tuerie avec les 3 premiers morceaux présentés il y a peu. Evergrey on fire!

edenswordrummer - 27 Fevrier 2021:

Troisième écoute...un album bourré de feelings, de groove et de lumières. Il y a un travail sur le chant gigantesque dans cet album, même pour du Evergrey, à chaque écoute, on découvre une nouvelle subtilité et un nouveau sens. Sincèrement, mon album préféré du groupe, un peu devant Hymn For The Broken, c'est que mon avis mais je trouve cet album beaucoup plus lumineux. Gros coup de coeur pour "The Beholder" et le travail sur les harmonies entre les deux voix sur le pont. Tu n'as pas relevé ce point Eternalis, leur duo ne t'as pas touché outre-mesure ? Merci pour la chronique en tout cas, je la trouve très juste. 

pielafo - 27 Fevrier 2021:

Ah y a des titres vraiment tres puissants la dessus, mais d'autres ou j'ai encore un peu de mal pour le moment. Le chant de Tom est juste phénoménal ici, et meme meilleur a mon sens que sur tous ces prédécesseurs ou il y avait déja un sacré level. 

Bien vu pour the Beholder, j'ai adoré ce morceau aussi en particulier, avec cette rhytmique lourdissime qui te souleve des montagnes et meme Labrie s'en sort vraiment bien et transcende le titre a mon sens, étonnament meme. Et le suivant In The Absence Of Silence, beau a pleurer des oceans putain. Il y a de grandes choses, tres tres grandes meme sur ce disque, mais d'autres qui marchent un peu moins. A Dandellion Cipher par exemple, j'ai pas trouvé ça dingue. Le refrain est pas foufou a mon sens. Je pense pour le moment que je le préfere a Storm, mais je pense que The Atlantic et Hymns restent a un niveau au dessus. Mais ces deux la apres sont vraiment précieux donc, la déception est juste tellement relative a mort. 

Theoldmansaid666 - 04 Septembre 2021:

Attention chef d'oeuvre de plus pour ce magnifique groupe !

Plus dur à appréhender que son précédent, "The Escape of the Phoenix" est un magnifique album.
Quel magnifique groupe avec un Leader Tom's Englund hors norme. 
Ce mec est fabuleux, mais cela ne remet en rien la qualité de tous les autres musiciens du groupe, notamment une rythmique exceptionnelle et des solii alternant à merveille progressif et pur métal.
Excellent !!!!!!

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