A Heartless Portrait - The Orphéan Testament

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17/20
Nom du groupe Evergrey
Nom de l'album A Heartless Portrait - The Orphéan Testament
Type Album
Date de parution 20 Mai 2022
Style MusicalPower Progressif
Membres possèdant cet album39

Tracklist

1.
 Save Us
 04:45
2.
 Midwinter Calls
 05:06
3.
 Ominous
 06:10
4.
 Call Out the Dark
 04:23
5.
 The Orphéan Testament
 06:30
6.
 Reawakening
 04:15
7.
 The Great Unwashed
 06:03
8.
 Heartless
 05:09
9.
 Blindfolded
 04:13
10.
 Wildfires
 03:40

Durée totale : 50:14

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Evergrey


Chronique @ Eternalis

10 Juin 2022

Laissez vous envahir par ce plaisir immense d’écouter l’un des groupes en activité les plus talentueux du metal prog

On ne va pas refaire l’histoire d’Evergrey à chaque nouvelle chronique. Les albums se suivent désormais et se ressemblent, non pas dans leur forme ou leur musicalité mais dans la continuité de leur excellence et de leur profondeur.
Si les suédois ont longtemps erré dans l’ombre, terré parmi les seconds couteaux, il ne fait plus aucun doute désormais sur le fait qu’ils font dorénavant partie du summum du power progressif, si ce n’est leur ultime joyau.
Huit ans après un “Hymns for the Broken” ayant tout changé pour eux, à peine un an suite à un très puissant et sombre "Escape of the Phoenix" amputé de sa tournée par la pandémie et quelques semaines après Nectar de Silent Skies, Tom Englund est déjà de retour avec le treizième opus de la formation : "A Heartless Portress : An Orphean Testament."

On retrouve une fois de plus les thèmes chers à Tom. L’amour, la perte, la difficulté de passer à autre chose, le temps qui passe et les émotions humaines qui transcendent les sens.
Cinquième album avec la même équipe, Evergrey ne change pas non plus l’équipe de production puisque Jacob Hansen est encore aux manettes pour concocter une fois n’est pas coutume un son démentiel, dense, riche et pétant littéralement aux oreilles. Si "Save Us" avait déjà été dévoilé, il a la charge d’ouvrir l’album dans une véritable noirceur, une lourdeur connue mais toujours surprenante de la part des suédois qui passent d’un couplet aux riffs comme des rasoirs à un refrain mélancolique de toute beauté, simplement amplifié par des chœurs impressionnants (confectionnés à partir de chants des fans). Le solo de Tom puis d’Henrik Danhage sont comme toujours des modèles de mélodie pour l’un et de dextérité pour l’autre. Un titre fort, quoique très traditionnel pour le groupe (quand le génie devient un critère de normalité).

"Midwinter Calls", toujours ponctué par ces chœurs si imposants, virevolte autour d’un riff très haché et de claviers lumineux comme Rikard Zander nous en avait déjà proposé sur beaucoup de titres du précédent disque. On ressent une noirceur véritable de ces deux morceaux, comme celle d’une âme brisée, en quête de rédemption, abandonnant l’agressivité du précédent pour retourner dans les tourments de "The Atlantic". Le solo est une merveille mélodique avant que le titre ne reprenne le refrain pour se clôturer sur ces chœurs à couper le souffle. Assurément, le niveau d’exigence des musiciens, même si le précédent est encore très frais, n’a pas bougé d’un iota. Pourtant, c’est sur un morceau comme "Ominous" qu’Evergrey va encore parvenir à nous surprendre, à sortir de son propre sentier tracé année après année. Un titre prog, complexe, pur et d’une grande sensibilité (dire que Tom est un chanteur hors normes est désormais un euphémisme …). Les claviers de Rikard sont merveilleux de densité, la batterie de Jonas Ekdahl est d’une immense intelligence dans son placement, toujours très dynamique et technique sans pour autant sortir de son giron rythmique. Et il y a cette ambiance, véhiculée par la prestation habitée d’un vocaliste en état de grâce depuis désormais plus de dix ans (ce passage à capella après le solo). Difficile de ne pas succomber à l’appel presque oriental de "The Great Unwashed", Tom s’y faisant plus rugueux et possédé malgré un refrain sonnant comme une caresse sur une plaie à vif. Attardons-nous quelques instants sur cette partie solo, presque seule, sans autre instruments hormis des nappes de claviers. Déchirant le spectre sonore, un lent accompagnement quasiment tribal de Jonas le rend encore plus intense, faisant de cet instant l’un des très grands moments de l’album. L’un de ceux qui surprend, sur lesquels on lève la tête à la première écoute, surpris et ému d’encore réussir à trouver des idées fraîches malgré tous ces albums à son palmarès.
Cependant, cet album comporte également son lot de titres taillés pour la scène, dans le pur genre Evergrey, pour déverser son lot de puissance et de riffs qui dévorent littéralement l’espace. Nous aurons un "The Orphean Testament" qui déstabilise initialement par son trop grand rappel à "Nocturnal Eternal" (notamment sur le refrain) ou encore le surpuissant "Blindfolded" au riff technique et résonnant comme un rappel aux moments très sombres de "The Storm Within" (comme "My Allied Ocean" par exemple). La maîtrise technique est toujours impressionnante et démontre avant tout qu’Evergrey sait parfois se délester de certaines ambiances pour revenir aux fondamentaux d’un metal en acier trempé plus “in your face”. Plus surprenant, les suédois vont aussi parfois pencher vers un côté plus mélodique, plus accessible et sucré comme sur le magnifique "Call out the Dark" où les claviers ont la part belle. Le titre nous gratifie notamment d’un sublime refrain qu’il est très difficile de ne pas chantonner dans la journée sans s’en rendre compte tant il est mémorisable, efficace et simplement beau. C’est également sans compter sur "Reawakening", voluptueux dans ses arrangements et aérien dans sa ligne vocale. Ce genre de morceau conforte l’excellente dynamique de l’album, peut-être moins cohérent que les précédents mais dévoilant tous les aspects du combo et peut-être plus pensé comme une revue de tout ce qu’ils sont capables de faire.

Cette treizième offrande est une réussite de plus à mettre au crédit d’Evergrey. Non pas que nous souhaiterions être déçu mais cette continuité et cette excellence constante reste impressionnante sur la durée. Moins surprenant et probablement rentrant dans un certain confort, les suédois n’en restent pas moins les maîtres incontestés de leur art. Du côté du visuel en revanche, il est intéressant de noter l'empreinte très sombre de l'artwork ainsi que des clips, presque dérangeants et beaucoup plus dark que ce à quoi le quintette avait pu nous habitués dans un passé plus contemplatif.
Nous manquons de superlatifs. Alors écoutez, simplement. Et laissez vous envahir par ce plaisir immense d’écouter l’un des groupes en activité les plus talentueux du metal progressif.

7 Commentaires

16 J'aime

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Evergrey69 - 15 Juin 2022:

Parfaite chronique comme toujours !!!

 
MOTORJAYMZ - 15 Juin 2022:

Chronique top niveau !

 
Madness77 - 18 Juin 2022:

Excellente chronique, evergrey est un groupe qui ne m'a jamais déçu. Par contre si je le trouve très bon ce Heartless portrait je le trouve un poil moins bon que le précédent. Moi j'aurai mis 15 ou 16 ce qui est déjà excellent comme note.

King_Triton - 28 Novembre 2022:

J'ai eu la chance de les voir cette année dans une petite salle d'environ 120 personnes ( aberrant vu l'immense talent du groupe quand on y pense )  et je peux vous dire que les nouveaux titres tels que Call out the Dark et son refrain entrainant ou Save Us passent super bien en Live.  Bel album, toujours en dessous d'Hyms for the Broken selon moi mais ça reste toujours bien plaisant à écouter. ( Le groupe devra cependant se méfier de "l'effet Sabaton" ( mélodies déjà entendues...etc ) 

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