"Mais que nous ont-ils fait encore?"
Telle est la question que nous nous posons à chaque album de
Samael. A chacune de leur composition, une nouvelle ambiance, un nouveau son et un nouveau concept apparaissent. Après le Black
Metal bien cru de leur début, et leur
Passage vers quelque chose de plus électronique, à quoi devons-nous donc nous attendre? La réponse sonne comme un oxymore...ce groupe de Black nous sort là un album purement électronique.
C'est réellement la dernière chose à laquelle on aurait pensé, et la découverte est assez surprenante. Je suis sûre que plus d'un auditeur s'est fait la remarque en écoutant le premier titre éponyme de "
Era One" : rien que la mélodie au piano et les simples électroniques nous mettent sur la voix. Une intro ambiante peut-être? Râté. Ce titre est le reflet de l'album en lui-même. Dîtes adieu aux guitares et basses, vous n'en entendrez pas. Dîtes (re)bonjour aux claviers et samples qui alimentent cette composition.
Il faut savoir qu'il s'agit d'un double album, l'un se nommant "
Era One", et l'autre "Lesson in Magic", album qui clot le contrat chez
Century Media, après quelques problèmes chez le label.
Samael a donc décidé de partir vers quelque chose de plus personnel, et très expérimental, tout en gardant les éléments qui font le charme de leur musique.
"
Era One" nous fait entrer dans une ère nouvelle où froideur et électronique sont les maître mots. Le chant de Vorph est extrêmement envoutant et bien grave, chanté et non crié, pas agressif du tout mais parfois saccadé, se liant avec aisance aux claviers aux mille et un son. "Universal Soul" fonctionne un peu comme une introduction à la découverte d'un monde régit par les sciences et les mathématiques d'où les paroles très scientifiques et même philosophiques. Sur ce titre, l'électronique semble imiter le vrombissement des réacteurs tandis que la boîte à rythme, faisant office de batterie, est utilisée sans excès. "Sounds Of Galaxies" est totalement hypnotisant, le couplet est chanté et joué à l'infini, on est littéralement assomés par des claviers bien puissants et cosmiques, un chant assez incisif et limite robotique, et une boîte à rythme écrasante. Les effets donnent réellement l'impression de se trouver ailleurs que sur Terre.
Il est toujours possible de retomber sur notre chere planète, la preuve avec les titres "
Beyond" et "
Home", totalement instrumentaux et marqués par le mélange électro/musique orientale, d'où les percussions, et les instruments étrangers comme le didgeridoo. "Voyage" propose un tour du monde, ambiances arabisantes en prime, refrain accrocheur...pour le coup, Xy s'est vraiment transformé en sampler hors pair, et Vorph nous offre un chant clair, loin d'être grave ni faux, il est même très atmosphérique. Le titre de fin "Koh-I-Noor" sonne réellement comme une fin, planante à souhait, résolument électronique et magnifique, guidée par une seule phrase de Vorph, apportant un côté intimiste et mélancolique.
"Lesson in Magic", l'autre CD, nous montre que
Samael excelle aussi bien dans l'instrumental.
Pas de chant, juste de la musique, ambiante et froide. Ecrasante même, on est submergés par tous ces arrangements électroniques et ces claviers qui n'en font qu'à leur tête et nous plongent dans un abîme infini. "One with Everything" et "
Silent Words" sont les plus cosmiques et pourraient bien être présents dans un film de SF tant ils sont sublimes. "
Red Unction" est un retour vers les mondes orientaux, parsemés de bruitages très énigmatiques et de samples. Le dernier titre "Wealth and
Fortune", est plutôt expérimental, les différents instruments arrivent petit à petit pour former un ensemble bien compact. Ca part un peu dans tous les sens, on ne sait plus du tout où on est, les sons sont trop nombreux. Très étrange.
Bon opus en somme, faîtes ce voyage intersidéral. Cet album ne dénature pas du tout l'identité de
Samael, au contraire, même si on est loin de
Ceremony of Opposites, ou même
Passage, les éléments de base sont toujours présents : froideur, mystère et la petite pointe de philosophie. "
Era One" pourrait être décrit comme étant l'ultime fin de "
Reign of Light", son paroxysme...
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