Reign of Light

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17/20
Nom du groupe Samael
Nom de l'album Reign of Light
Type Album
Date de parution 11 Octobre 2004
Style MusicalMetal Industriel
Membres possèdant cet album284

Tracklist

1.
 Moongate
 03:30
2.
 Inch'Allah
 03:30
3.
 High Above
 03:57
4.
 Reign of Light
 03:50
5.
 On Earth
 04:03
6.
 Telepath
 03:35
7.
 Oriental Dawn
 04:24
8.
 As the Sun
 03:39
9.
 Further
 03:59
10.
 Heliopolis
 03:56
11.
 Door of Celestial Peace
 04:05

Durée totale : 42:28

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Samael


Chronique @ Matai

28 Novembre 2009
Il aura fallu 5 années à Samael pour sortir Reign of Light après un Eternal magnifique, confirmant le Passage du groupe vers un style plus électro, qui s'était effectué avec leur album monument dénommé Passage. 5 années dans lesquelles le groupe avait préféré faire un break et faire vivre leur dernier album, après beaucoup de tournées dans toute l'Europe, le départ de leur second guitariste Kaos, et quelques déboires avec leur label du moment, Century Media.
Les petits soucis réglés, Samael revient donc sur le devant de la scène avec un album tout neuf, signé chez Bargain Records ; un nouveau guitariste, Makro, tout droit venu de Fourth Reich, groupe dans lequel il avait joué avec le bassiste Mas de Samael, et surtout, un nouvel univers.

Il a toujours été intéressant de voir l'évolution du groupe à travers les albums, passant d'un Black Metal bien cru avec Blood Ritual à quelque chose de plus dark et électro sur Passage, pour enfin arriver à Reign of Light. Et avec cet album, le Règne de la Lumière a commencé! On ne sera pas étonnés par l'allure de la pochette. Samael, depuis leur album Passage, nous offre des merveilles de pochettes, très spatiales: si ce n'est pas une lune, la vue de la planète Terre (Exodus), une croix dans l'espace (Eternal), c'est une éclipse de soleil, apportant donc pour une fois un côté lumineux, ce qui nous amène à nous demander si cette luminosité se faire ressentir dans les compos.

Eh bien, la vérité est qu'on se retrouve décidément très loin des origines de Samael. Cet album, dans toute sa splendeur, n'est pas sombre, ni haineux, et ne possède pas cette idéologie sataniste que le groupe avait à leur début. Reign of Light détient tout une partie philosophique, concernant la recherche de soi et la remise en question de soi-même, sur "Telepath" par exemple, ainsi qu'une partie humaniste, bien présente sur le titre "On Earth".

Quant à la musique, le groupe nous embarque dans une ambiance orientale et très chaleureuse, reprenant de-ci de-là les éléments clés retrouvés dans Eternal et Passage, à savoir la fameuse boîte à rythme et les claviers, qui apportent une pâte particulière au groupe.
Il est en effet sûr que Samael ait été influencé par des ambiances arabisantes et même hindoues, en intégrant dans leurs compositions des percussions, des chants féminins arabes, et même un sitar, engageant le musicien Sami pour le coup. On peut donc retrouver cette touche en particulier avec les titres "Moongate", "Heliopolis" et "High Above", mais "Moongate" est l'exemple type: percussions et sitar pendant l'intro, et tout démarre, mélange sublime de tous les instruments, claviers, guitares et basse avec ces éléments là. Rendu plutôt impressionnant, apportant quelque chose de résolument exotique, chaleureux et innovant.
Outre ces ambiances arabisantes, l'album est aussi tourné vers quelque chose d'assez atmosphérique, pour notre plus grand plaisir. Des breaks ultra planants, apportés grâce aux claviers, très puissants, et aux jeux de guitares, nous permettent de nous retrouver dans une autre dimension et de passer d'une ambiance à l'autre avec aisance, sans brutalité mais mélodicité, ce qui nous rappelle l'album précédent Eternal, les piliers atmosphériques de Reign of Light étant "Oriental Dawn", "Further", et le sublimissime "Door of Celestial Peace". Ce titre détient la faculté de nous laisser sur place après son écoute, vu qu'il clôt l'album. Il est extrêmement planant, et encore le mot est faible. Les guitares sont littéralement en communion, faisant même un duo en plein milieu, les claviers en arrière plan nous font vibrer avec des sons symphoniques, et le chant est très calme et posé: au final, notre âme est empli d'un sentiment inexplicable. On en veut encore. « High Above » encore, outre la mélodie arabisante, s’ouvre avec un bon coup de basse, et Vorph nous chuchote quelques phrases d’une façon plus qu’intime : c’est comme s’il se situait tout près de nous, prêt à nous confier ses secrets, tandis que les claviers imitent le souffle du vent.
Nous pouvons retrouver une nouvelle pointe d'originalité grâce à la présence de voix saturées et de claviers ultra-arabisants dans les titres "Inch' Allah" et "Telepath", deux titres qu'on a pu retrouver dans le single sorti avant la sortie de Reign of Light. Ce type de voix n'avait jamais eu sa place dans les compos de Samael, hors ici, ça fait réellement mouche, car ça accompagne le rythme rapide et soutenu de ces titres. A dire vrai, c'est ce type de voix qui apporte le côté agressif, et non la musique, qui reste très mélodique, les guitares restant calmes et timides.
Toujours à propos du chant, qui est impeccable et bien juste, et même souvent saccadé, il faut noter que Vorph s’essaie à un son quelque peu déplaisant, une sorte de raclement de gorge, limite semblable à un chien qui aboie, étrange, mais de mon côté ça ne passe pas trop. Le fait est que le chanteur ait pris cette (mauvaise) habitude, et par conséquent, on peut retrouver dans à peu près chaque titre ce type de raclement, en l’occurrence dans le titre éponyme, « Reign of Light » : pas le meilleur morceau de l’album, plutôt fade à mon goût et bien trop électronique, les guitares sont quelques peu noyées par ce surplus de synthés. Bien qu’entraînant, l’émotion n’est pas au rendez-vous.
Dernière nouveauté chez Samael avec le titre « As the Sun » : une bonne rythmique, mais un style plus Rap, au niveau du chant, mais aussi des arrangements musicaux et des samples, trop omniprésents, ce qui donne un effet assez scratchy, peu agréable.

On ne va pas se plaindre, deux titres bancals pour quarante-cinq minutes, c’est tout de même raisonnable. L’album est très bon, il nous rend heureux à la fin de l’écoute, ce qui est une bonne chose. En plus, il n’est pas du tout répétitif, et c’est ce qui est plaisant quand on écoute un album de Samael. Chaque titre est différent et suit une continuité. Aucune impression de déjà vu, ce qui est parfait.
Il est dans votre devoir d’écouter l’album, même si les fans de la première heure y retrouveront quelque chose de trop lumineux et mélodique. Mais le règne de la lumière est arrivé, on est bien loin du Blood Ritual, le rituel sanglant des débuts. Plongez-vous donc dans un univers chaleureux et exotique, vous ne serez pas déçus.

4 Commentaires

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jejehand - 18 Janvier 2010: Pour ma part le "Passage-Eternal-Reign of Light" est le trio gagnant de Samael, cet album est une merveille : il est complétement unique en son genre !! Et ça, j'aime !
Celldweller55 - 11 Avril 2011: J'ai pas accroché tant que ça à Eternal mais cet album est franchement unique, les sonorités electro et orientales sont parfaitement dosées, les pistes sont d'une longueur convenable et très travaillées, bref une bonne surprise. J'ai quelques difficultés avec le chant parfois par contre, mais ça reste personnel.
Skullface35 - 08 Décembre 2011: Je me suis trouvé cette album au furet du nord a 6e, et franchement juste énorme! j'ai adore et je l'écoute encore en ce moment, trés bonne chro!!
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Chronique @ Eternalis

28 Janvier 2009
Dans les ténèbres suisses et l’égérie du malin, Samael règne en monarque. Sous le couvert d’un art musical languissant, noir et malsain, leur intégrité musicale les a auréolés d’une aura culte par les groupes eux-mêmes, fiers de s’inspirer ouvertement de la musique si unique et spécifique de Vorph et Xy.
"Ceremony of Opposites" avait permis d’assoir définitivement une notoriété que les membres ne cherchaient probablement pas, simplement en quête d’une vérité et d’un occultisme différant radicalement de la masse satanique et démoniaque scandinave. Une recherche misanthropique et solitaire, qui leur aura permis de rester uniques pendant les vingt ans que représente leur carrière.

Cinq ans après un "Eternal" ayant défrayé la chronique, cet album, symbole du Passage vers la lumière et la connaissance par l’ajout de claviers, loin d’être intempestifs mais néanmoins déstabilisants pour les adorateurs de noirceur pure.
Cinq ans après cet "Eternal", Samael n’a pas terminé son évolution et ne semble pas prêt de manquer d’inspiration.
Résolument anticonformiste, voir même quelques peu provocateur envers des fans un peu trop conservateurs, Samael signe un opus d’une grande subtilité, d’une richesse sans pareille et probablement empreinte d’une plus grande ouverture d’esprit.

Guitares dissonantes, influences orientales, ligne vocale saccadée étrange, voici en quelques mots le menu de "Moongate", étonnant premier morceau de ce règne de la lumière.
Mais c’est "Inch Allah" qui va très loin dans l’expérimentation. Débutant par une ligne électronique qui ne quittera jamais le morceau, les guitares étouffantes et syncopées écrasent l’auditeur avec une netteté impressionnante, sans jamais laisser de côté les claviers, n’ayant jamais autant demandé d’espace. Le chant de Vorph se fera implacable, martial et abyssal, agissant comme un des uniques réels points de repères avec les débuts des suisses.

Le dérangeant et extrêmement sombre départ de "On Earth" ravive la flamme des sentiments black metal, malgré une expression opiniâtrement différente. Ce titre résonne autant comme l’utopie que le désespoir d’une communion humaine autour d’un seul et même point : notre propre vie. Une symbolique en proie à une incapacité de réalité que dénonce ouvertement Samael, cet entêtement à nous autodétruire plus qu’à vivre.
La sentence semble tomber sur "Telepath" composé autour de claviers solennels et imposants, rythmé par une boite à rythme aliénante et répétitive ainsi que ce chant profond, ample et retenu, comme étouffé par sa propre existence, victime d’un éloignement sonore nous aspirant dans sa dimension ténébreuse. Un des grands chapitres de cet album.

"As The Sun" également, presque entièrement vocal sur de nombreux Passages, à l’extrême limite du monde électronique conférant un aspect novateur, moderne mais toujours ancré dans le monde musical propre à Samael (c’est sans doute ce que l’on appelle un exploit ?). Les samples sont omniprésents, prennent le pas sur les guitares tandis que le chant d’une noirceur (comme d’habitude) sans pareille déploie une atmosphère de peur autour de lui. Quelques Passages fusions expérimentaux continueront de nous enfoncer dans la perversion de la diversité sonore.
"Reign of Light" est réellement une production labyrinthique pourtant frappé du sceau de la simplicité (d’écoute notamment !) et d’une plus grande accessibilité, sans jamais délaissé la musicalité et éclairant de son aura noir les recoins d’une scène dark ambient. Une symbiose subtile, varié et aéré ne tombant jamais dans une réelle violence mais dans une opacité de tous les instants, à l’instar d’"Heliopolis" redéfinissant les contours du groupe avec les influences du soleil levant plus en avant que jamais (la guitare introductrice).
Je n’émettrais de doutes que sur l’inutile épilogue "Door Of Celestial Peace", largement en dessous du reste.

Samael se renouvelle sans cesse, ne pouvant donc souffrir d’un quelconque essoufflement. Et dans des ténèbres qu’il côtoie depuis toujours, lui-seul aperçoit et comprend cette étincelle de lumière au loin, une lumière possédant autant sa dynastie que son règne, une lumière que l’on nomme communément l’humanité.

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Matai - 15 Novembre 2009: Bonne chronique. Toutefois je ne suis pas d'accord sur ta vision du dernier titre, 'Door of Celestial Peace'. Au contraire je trouve qu'il clot magistralement l'album, de part son côté froid, et de part son ambiance atmosphérique et lente, en gros, un titre planant à souhait, et un chant super modulé. On entend bien aussi l'union des deux guitares, encore plus que les autres titres (ce qui nous rappelle qu'il y a en effet deux guitaristes. Enfin après chacun ses goûts. En tout cas ce que tu dis de l'album vaut bien un 18/20.
Goneo - 08 Avril 2010: Pour ma part, contrairement aux précédents albums celui-ci ma rien fait ressentir, rien n'a vraiment retenu mon attention, j'ai trouvé plutôt ça vide. 8/20
blackiss - 13 Novembre 2010: Premier méfait que j'écoute pour la maison Samael, et j'ai été agréablement surpris. Bonne Chronique, keep up the good work.
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Commentaire @ Kivan

11 Fevrier 2009
5 ans après EternalSamael nous revient enfin avec leur nouvel album tant attendu, et ce « Reign of Light » semble bien dans la continuité évolutive de Samael, qui ayant débuté dans le black, se rapproche désormais de plus en plus d’un metal électronique et atmosphérique.
En effet, jamais la musique de Samel n’aura été aussi électronique que sur ce Reign of Light, synthé omniprésent, utilisation de boite à rythme (certes pas nouveau) et nombreux samples éclectiques aux atmosphères diverses, la musique de Samael se décrit désormais par des ambiances très présentes, souvent un brin arabisantes, mais aussi, ou plutôt, mais surtout, par des refrains beaucoup plus travaillés, certes plus calmes que ce que nous avions pu avoir sur Passages, mais cette fois plus entraînants et mélodiques.
Il reste cependant pour les nostalgique comme moi de Passages des titres plus dans cette trempe, comme le morceau « Reign of Light » qui sonne l’apothéose de l’album…
Vorphalack au chant est toujours aussi excellent, et sa voix tant charismatique toujours aussi imprégnée de cette rage toute contenue, entre le black metal et le chant clair, il excelle tout particulièrement sur Telepath, également un des meilleurs titres de l’album.
Plus mélodique et entraînant, Samael est de ces groupes qui ne cessent d’évoluer et dont chaque album est riche en nouveautés et d’une musique belle, mélodieuse entraînante et violente à la fois.

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