Ecliptica - Revisited 15th Anniversary Edition

Liste des groupes Power Mélodique Sonata Arctica Ecliptica - Revisited 15th Anniversary Edition
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12/20
Nom du groupe Sonata Arctica
Nom de l'album Ecliptica - Revisited 15th Anniversary Edition
Type Compilation
Date de parution 24 Octobre 2014
Labels Nuclear Blast
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1. Blank File
2. My Land
3. 8th Commandment
4. Replica
5. Kingdom for a Heart
6. Fullmoon
7. Letter to Dana
8. Unopened
9. Picturing the Past
10. Destruction Preventer
11. I Can't Dance
Bonustrack (Japanese Edition)
12. I'm Haunted

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Sonata Arctica


Chronique @ Eternalis

02 Novembre 2014

Les Finlandais ne nous avaient pas habitués à être aussi passéistes [...]

L’appréciation négative d’un album peut tenir à plusieurs points. Elle peut venir de carences techniques ou sonores, d’une déception comparativement à l’œuvre passée d’un artiste ou de l’attente générée par la sortie en question. Pire encore, elle peut provenir d’une création proprement mauvaise, comme cela arrive chez chaque artiste au moins une fois dans sa carrière. Parfois, la seule sensation qui ressortira d’une découverte sera un fort sentiment d’inutilité. C’est justement ce qui prédomine avec Sonata Arctica ici.

Continuant son opération rachat auprès de certains fans (ceux de la première heure) et poursuivant son rejet de la face progressive si unique que Tony Kakko avait développée sur les fantastiques "Unia" et "The Days of Grays", Sonata Arctica revient avec un réenregistrement de son premier opus culte "Ecliptica", complètement rejoué et réinterprété pour les quinze ans de l’album.
D’emblée, ce qui surprend, c’est l’utilité de la démarche qui semble bien faible, voire complètement nulle. Edguy avait bien tenté la démarche mais nous parlions d’un "The Savage Poetry" qui n’était alors qu’une demo où les musiciens n’étaient que des adolescents ne maitrisant qu’à moitié leur instrument et ayant enregistré dans des conditions pittoresques (la différence entre la version 1995 et 2000 étant gigantesque). Ce n’est pas le cas chez Sonata puisque, bien que très jeune lors de la sortie d’"Ecliptica" en 1999, le groupe possédait déjà un bagage énorme et surtout disposait d’une excellente production, pleine de fraîcheur, d’impertinence et d’innocence qui correspondait parfaitement à l’époque.
Nous pouvons alors penser à Gamma Ray ou Helloween qui ont réenregistré des titres après des changements majeurs de line-up, ce qui n’est pas non plus le cas ici (bien que le line-up soit différent, Tony reste quasi seul maître à bord). Alors pourquoi ? Pourquoi toucher à un disque qui, sans être parfait, se révèle un parfait instantané d’une époque dorée, d’un essor parfait symbole d’un premier disque qui, aujourd’hui encore, fait rêver bon nombre de jeunes groupes en herbe ?

Le (très) décevant "Pariah’s Child" signait déjà un retour aux sources faussement réussi puisqu’il annonçait un retour à un speed metal dépourvu de sa moelle, de sa folie et de sa niaque tout en délaissant l’aspect féérique et enchanteur des opus précédents. Dès lors, pourquoi refaire du speed si le cœur n’y est pas et ne pas continuer sur des tempos plus lents et orchestraux dans lesquels Sonata excelle désormais ? Tony n’aime plus forcément cela, ni le composer ni le chanter (et ça s’entend) et ce n’est rendre justice au style que de se forcer. Alors pourquoi ? Les fans ? Le label ? C’est étonnant de la part d’un groupe semblant si libre de ses mouvements…

Car si parler de ce nouvel "Ecliptica" est douloureux, c’est qu’il ressortira comme un massacre pour bon nombre ayant connu l’époque où Sonata Arctica demeurait au sommet du power speed néo-classique. Il n’en reste que l’ossature car l’innocence frêle, la douce folie d’un groupe d’à peine 20 ans voulant bouffer le monde, a disparu. Nous sommes plutôt face à des professionnels chevronnés ayant perdu la flamme et la passion et le plus beau symbole de cette chute est bel et bien Tony Kakko. Son registre vocal ne correspond effectivement plus du tout à des compositions telles que "8th Commandment", "Blank File" ou "Picturing the Past". Cherchant constamment à poser le rythme, à ralentir les lignes vocales, à les doubler ou les multiplier, il en perd à presque chaque fois l’impact premier et l’énergie qui découlait de la version originale.
Musicalement, les changements sont d’ailleurs très minces, si ce n’est sur certains soli où Elias s’est réapproprié certaines parties (notamment le solo magnifié et impérial de "Destruction Preventer", encore plus destructeur ou celui de "Fullmoon", sensiblement différent) ou encore certaines parties de claviers plus denses (jouées à l’époque par Tony lui-même). Mais globalement, ce n’est pas ici que nous verrons de gros changements, ce qui renforce cette impression d’inutilité notoire (on se souvient d’un "Frozen Candle" complètement différent chez Edguy lors du réenregistrement, ou encore d’un "Heading for Tomorrow" métamorphosé avec Kai Hansen au chant…rien de tout cela ici).

Tony semble fatigué et n’y croit plus. Ce n’est donc pas une surprise d’entendre que c’est sur les ballades que le résultat est impressionnant, même meilleur que sur les originaux. Comment ne pas succomber à ce nouveau "Replica" ? Le vocaliste est transfiguré, vit la chanson de toute sa sensibilité et sa maitrise vocale permet de varier entre les instants de pure tendresse et certains passages plus éraillés et agressifs. Les interventions solistes paraissent plus justes, plus émotionnelles et moins stéréotypées qu’avant. A tel point que la composition aurait, dans cette version, pu apparaître sur "The Days of Grays" ou "Stones Grow Her Name" que cela n’aurait pas été étonnant. "Letter to Dana" opère le même traitement et trouve ainsi une seconde vie, plus adulte et mélancolique, plus dure quelque part, portée à bout de bras par l’interprétation sans faille d’un Tony impérial et magnifique.
Il semble évident que le cerveau finlandais n’est désormais plus à son aise dans le genre de ses débuts, qu’il n’a plus la flamme et le voir faire cet album aujourd’hui suscite beaucoup d’interprétation (en plus du fait qu’"Ecliptica" n’en avait pas besoin). Est-ce Nuclear Blast qui, comme la rumeur l’a indiqué, fait pression sur le groupe car ils perdent des fans dans leur nouvelle direction ? Mais où est l’honnêteté là-dedans ? Combien n’ont pas été déçus à l’écoute de ce nouveau "Kingdom of the Heart" sans âme, comme récité docilement sur un prompteur (et où, pour une fois, les modifications ne sont pas fameuses car alourdissent ce titre si léger initialement).

Le groupe rate même le coche sur "Destruction Preventer", qui aurait pu être fabuleux avec une Orientation nouvelle. Malheureusement, on reste très proche de la version initiale, sans puissance supplémentaire (pourquoi ne pas avoir ajouté des chœurs plus massifs ? Des parties orchestrales ? A quoi bon rester si proche de l’original si le but est de le réinterpréter ?) ni réelles idées. Tony multiplie à outrance les lignes vocales mais en perd l’intensité originale (la mollesse du refrain…) qui donnait furieusement envie de s’arracher la tête (mais où est passé le cri après le break ? Remplacé par des « hohoho » ridicules ! Idem pour la partie très scandée vocalement qui suit, ici sans aucun impact. On s’ennuie ferme alors que les Finlandais ont depuis excellé dans les compositions épiques.
Nous en revenons donc au problème initial, celui de l’inintérêt total de la démarche, complètement inutile tant "Ecliptica" se suffisait à lui-même. Non seulement le traitement infligé ici ne lui rend pas justice, il n’est même pas capable de réadapter des anciens morceaux pas toujours parfaits à son répertoire actuel, se cantonnant à un cahier des charges rigoureusement respecté et à des structures absolument pas modifiées.

N’ayant rien de rassurant, cette version « anniversaire » ne vient que renforcer les doutes envers Sonata Actica qui semble se perdre entre les attentes de certains fans et leurs propres envies en tant qu’artistes. Cette sortie sera de toute façon vite oubliée et nous fait espérer que les albums suivant ne subiront pas le même châtiment. Les Finlandais ne nous avaient pas habitués à être aussi passéistes et il faut espérer que cette crise n’est que passagère…au risque de perdre bien plus de fans que ce que ce triste regain d’énergie pourra en faire revenir.

11 Commentaires

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TheLastWarrior34 - 02 Novembre 2014: Ils auraient dû faire comme Helloween, " Unarmed " avait été une belle réussite en réinterprétant ses titres cultes en version sympho, jazz, rock n' roll. Mais Sonata Arctica ne cesse de sombrer et cette soi disant ré-édition le montre bien, c'est mou, aucune conviction ... Bref vont-ils réussir à revenir à leur niveau habituel ? Faut espérer !
Molick - 02 Novembre 2014: Pour ma part j'ai quand même beaucoup apprécié Pariah's Child (et j'ai jamais accroché à Days Of Gray).

Mais là par contre je suis Tout à fait d'accord.
Le style SA n'est plus du tout le même qu'à l'époque (en particulier le chant). Il n'y a plus du tout cette vitesse, cette énergie positive.

Quasiment rien à sauver sur cet album (j'aurais même mis moins de 11 personnellement).
Saki_Dix_Mizer - 03 Novembre 2014: Bonsoir,
Il se pourrait que je me trompe mais sur youtube j'ai remarqué qu'il y avait une seconde piste bonus. En effet le titre "I'm Haunted" de leur album démo "Agre Pamppers" a elle aussi été revisitée et donne aujourd'hui un résultat plutôt surprenant (c'est vrai que tant de temps s'est écoulé depuis les petits albums démo de Sonata).
Bon...je ne sais pas si mon commentaire est d'une grande utilité ici mais puisque je n'ai pas vu ce titre figurer sur la liste de l'album...je me demandais si c'était normal.
En tout cas bonne soirée et veuillez me pardonner dans le cas où mon commentaire serait "hors-sujet" ici.
Daweed - 05 Novembre 2014: alalalalala, voila bien un groupe qui avait atteint les sommets pour vite en redescendre. Du speed des débuts au magique " The days of.." tout était là, l' évolution musicale, l' envie, l' inspiration. finalement the days of grays était à l' époque un titre prémonitoire, la fin d' une époque. merci pour la chro
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