On se contente très souvent de nos sorties européennes, mais on en oublie presque que certains pays comme le Japon ont droit à des petits privilèges, comme des opus avec des titres spéciaux. Et si on a le malheur de ne pas s'intéresser aux différentes versions existantes, on peut, éventuellement, passer à côté de titres qui valent plus ou moins le coup d'oreille. Heureusement,
Soilwork a décidé cette année de sortir une sorte de compilation regroupant toutes les pistes sorties chez nos amis les Nippons. Une façon de faire découvrir de "nouvelles chansons", de faire patienter le fan en attente d'un nouvel album, et de faire la transition après le départ récent du talentueux batteur Dirk Verbeuren.
La compilation se compose de 15 titres dont deux totalement nouveaux, une autre petite surprise de
Soilwork. Car même si le combo a beaucoup été impliqué dans d'autres projets comme chez Xaon ou
Logical Terror par exemple, il n'empêche qu'il travaille sérieusement sur la suite de "
The Ride Majestic". Et cela se sent avec "Helsinki" et l'éponyme "
Death Resonance", exclusivement enregistrés pour cette compilation. Dans la continuité du méfait de 2015, ils posent un mélo death moderne à l'ambiance mélancolique, menés par une alternance de passages mélodiques et agressifs. La patte du combo est toujours bien présente, avec ces passages atmosphériques qui cassent la dynamique au profit de quelques moments de douceurs, mais on est loin du mielleux, le riffing entêtant de "
Death Resonance" ne vous dira pas le contraire ainsi que la batterie furieuse et technique. Et dire qu'il s'agit peut-être des derniers morceaux sur lesquels joue Dirk Verbeuren...
Ceux qui n'ont pas pu écouter l'EP "
Beyond the Infinite", uniquement sorti en Asie, pourront retrouver les cinq pistes le composant à partir de "My Nerves, Your Everyday
Tool". Ces dernières n'avaient pas été choisies pour "
The Living Infinite" (2013). Du mélo death avec une riffing typique, des screams et du chant clair qui valent le coup et qui confirment tout le talent vocal de Björn
Strid. Des touches pop comme dans le refrain de "The
Absent Eyes" pointent leur nez ainsi que d'autres moments plus thrashy et dark comme sur "When Sound Collides". C'est intéressant, sans non plus être renversant, mais le fan devrait pouvoir s'y retrouver.
On retrouve aussi six morceaux qui ont été remaniés, ré-arrangés ou re-mixés comme "
Sadistic Lullabye", présent sur le tout premier album du groupe et re-sorti en 2010 sur la version jap de "
The Panic Broadcast". On ressent quelques légers changements ici et là, au niveau des riffs, du son et des soli qui n'ont pas toujours la même tronche. Les pistes qui suivent sont des mix de 2016 et ne sont pas particulièrement ouf. Certaines étaient présentes sur l'édition japonaise de "
Sworn to a Great Divide" comme "
Sovereign" avec ses saccades et son côté polyrythmique à la
Meshuggah mais on sent les limites de
Soilwork tant l'ensemble manque de force, on sent que ce n'est pas trop son domaine.
"
Death Resonance" est une vraie-fausse compilation permettant à
Soilwork de montrer sa constance à toute épreuve. Il a une identité qui lui est propre, avec une certaine force de caractère, mais on sent qu'il essaie d'évoluer et d'aller de l'avant, sans mettre en péril ce qui le caractérise, d'où les nombreux mix. Ces morceaux, qui ne sont pas des plus renversants, font partie intégrante de la discographie du groupe même s'ils peuvent être considérés comme "spéciaux", mais nul doute que tout fan qui se respecte se doit de les posséder. Une offrande sympathique, en somme.
En gros, une histoire de gros sous entre l'état japonais et les maisons de disque (c'est toujours une histoire de gros sous ;))
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