Changement de bassiste : Alexander Friberg est remplacé par Allan Lundholm. À part cela, l'équipe reste extrêmement stable ; nous avons le même illustrateur, Kristian Wåhlin, et toujours Fredrik Folkare (
Unleashed) derrière la console. Nous sommes, avec ce "
Dawn of the Damned", sur un "
Mark of the Necrogram" bis, c'est-à-dire, sur leur fameux black metal mélodique mélangé à des éléments death. Le son en est très ressemblant, lorsque la durée, elle, est à 1min près la même.
Je pourrais d'ores et déjà vous dire que si le précédent opus, "
Mark of the Necrogram", ne vous a pas emballé, inutile d'aller plus loin,
Necrophobic nous servant exactement le même repas. Mais ce n'est-là qu'une hypothèse, et on s'apercevra vite que cela va plus loin, bien plus loin que ça. Rentrons un peu dans le détail.
On ressent assez vite un
Necrophobic en forme, cela fourmille de moments délicieux. Sur "
Darkness Be My Guide" arrive un superbe riff mélodique accompagné d'une rythmique plus lourde et, évidemment, cela fonctionne à merveille après 2min de furie! On retiendra encore non seulement le refrain thrashy de "
Mirror Black", mais aussi le couplet groovy puis mélodique, avec l'arrivée de la voix, de "Tartarian
Winds" ou encore le magnifique moment de répit de "
The Infernal Depths of Eternity". C'est dire que ce "
Dawn of the Damned" se révèle être un excellent cru de
Necrophobic : l'inspiration est là, tout s'enchaîne et se boucle parfaitement.
Comme un hommage direct au black death des nineties,
Necrophobic va puiser dans des influences à l'instar du premier album de
Sacramentum ou de
Dissection, voire de certains
Bathory. Cela étant, je leur trouve toutefois une plus grosse influence de groupes de death mélodique sur cet opus. Peut-être (car tout dépend de votre parcours musical et de votre sensibilité) y trouverez-vous des références telles que
Edge Of Sanity,
The Crown,
Amon Amarth, voire
At The Gates. Le tout additionné, bien sûr, à ce speed typique black metal, qui parcourt l'œuvre, et agrémenté de très bons solos.
Plusieurs écoutes successives vous feront de plus en plus apprécier les recoins de l'œuvre, comme les mélodies rampantes de "The
Return of a Long
Lost Soul", généreuse de ses 7min. Cette dernière constitue d'ailleurs une parfaite transition avec le dernier morceau, "
Devil’s
Spawn Attack", où figure Marcel Schmier, chanteur de
Destruction ; ce titre est un thrash metal diabolique ajoutant une couche de plus dans la profondeur de l'album, avec ses sonorités de vieux
Slayer.
La production d'ensemble, pour sa part, permet de se délecter du magnifique travail des guitares, claires et puissantes, et aucun des instruments convoqués ne prend le pas l'un sur l'autre. Cela faisait longtemps que je n'avais pas écouté un Nercrophobic aussi inspiré, j'irai même jusqu'à dire qu'ils n'avaient rien sorti d'aussi remarquable depuis "
The Third Antichrist". C'est dire!
Malgré le niveau de ce "
Dawn of the Damned", cela reste du pur
Necrophobic : pas de bouleversements ni, je pense, de morceaux qui marqueront plus que ce qu'a déjà fait la formation jusqu'alors. Attention, ce constat n'est pas à considérer comme une réelle critique, car je ne m'attendais pas du tout à ce regain de force de la part de la formation suédoise ; je suis plutôt surpris, et c'est même très encourageant pour la suite.
Mais pourquoi seulement un 16/20 me direz-vous ? Sachez que 16 est, pour ma part, une très bonne note ; je réserve les 18 à 20 pour des albums qui ont marqué ma vie, en d'autres termes, l'excellence. J'ai d'ailleurs longuement hésité avec un 17.
Seul le temps me permettra d'affiner la note.
Très belle chronique, juste en tous points! Les références que tu cites sont juste, et je précise qu à l instant précis où j écris ces lignes je ré-écoute l album et cela faisait un moment (18 mois date où je les ai vu en live). Gros fan du groupe, ta note est juste, la mienne est un chouïa plus élevée ce qui rend ton explication sur cette dernière très pertinente même si un chroniqueur ne devrait pas prendre de telles pincettes... perso mes notes sont plus généreuses car beaucoup plus serrées vers le haut. J'ai peut-être trop de respect pour les artistes mais on ne me refera plus. Beau travail et j attends d autres chroniques avec impatience
Merci bien. Ayant reçu le dernier album, je me suis remis celui ci, je voulais le chroniquer depuis un moment mais rien me venait.
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