En 1997, confronté à des problèmes personnels, Jeff Waters décide de mettre
Annihilator en "stand-by".
Cette décision est rejetée par son label Music for Nations qui le contraint a enregistrer un nouvel album.
Cela se concrétise avec "
Remains", un disque pour lequel Jeff Waters a écrit, enregistré, et produit quasiment seul onze nouveaux morceaux teintés de sonorités industrielles.
Suite à ce changement de style les fans se détournent du groupe et l'album est un échec commercial, ce qui complique un peu plus les relations du guitariste avec son label.
Rajouté à cela une longue et difficile procédure de divorce qui se règle au tribunal (Jeff obtiendra la garde de ses enfants), bref une période peu propice à la création artistique.
Ses problèmes enfin résolus, Jeff Waters contacte John Bates (premier chanteur d'
Annihilator) puis compose avec lui des nouveaux titres dans un registre proche du Speed/Thrash
Metal des débuts du groupe.
Il rappelle ensuite le batteur Ray
Hartmann qui, après avoir écouté les nouveaux morceaux, lui suggère de les faire chanter par
Randy Rampage de manière à enregistrer le nouveau disque avec uniquement les membres qui ont participé au référentiel "
Alice in Hell" (1989).
Si Music for Nations se montre peu intéressé à retravailler avec le guitariste les responsables de Roadrunner Records, qui d'abord refusent, acceptent lorsque Jeff leurs annonce le retour du chanteur
Randy Rampage !
"
Criteria for a Black Widow" sort en juin 1999 avec une pochette renvoyant au premier album ainsi qu'une photo au verso sur laquelle, en plus de Jeff, Ray, et
Randy, sont présents le guitariste Dave Scott Davis et le bassiste Russell Bergquist alors qu'ils ne jouent pas sur le disque (car comme sur "
Alice in Hell" c'est Jeff Waters qui interprète toutes les parties de guitares et de basse, tout en s'occupant de la production).
Malgré la qualité des compositions (et l'expérience des musiciens) ce septième album laisse perplexe...
Certes dès le puissant "
Bloodbath"
Annihilator délivre un Speed/Thrash
Metal de haute volée revenant ainsi à son style originel, mais ce titre possède en lui un défaut qui va être plus ou moins présent tout au long du disque : le recyclage de parties de guitares déjà utilisées sur d'anciens morceaux.
Cette désagréable impression de déjà entendu se confirme avec "Back To The
Palace" qui, en plus de son titre, possède des similitudes avec "
The Fun Palace" de "
Never, Neverland" (1990).
Paradoxalement lorsque Jeff Waters enrichit son style en intégrant une dose de Néo-
Metal sur "Punctured" ou qu'il ajoute des touches d'Industriel sur le morceau "Double
Dare", le résultat est loin d'être une réussite.
La structure du titre "
Criteria for a Black Widow" est répétitive, et seule la très démonstrative échappée du guitariste rend le morceau attractif.
Cependant le groupe relève le niveau avec "
Nothing left" et "Sonic
Homicide" (un ancien morceau instrumental, autrefois nommé "Powerdrain" et disponible sur la réédition de "
Alice in Hell", dont le titre a été modifié après l'ajout de paroles), sur lesquels
Annihilator revient à un intense Thrash-
Metal.
Si
Randy Rampage a abandonné l'utilisation de cris pour se cantonner dans un registre agressif, il s'essaye parfois au chant clair comme sur le très bon "Loving The
Sinner".
Le groupe nous propose aussi deux instrumentaux avec le bon "Schizos (Are
Never Alone) Part III", qui se veut être la suite des deux premières parties présentes sur le premier album puis le plus commun "Mending".
Avec cet inégal "
Criteria for a Black Widow"
Annihilator nous offre un disque un peu confus où d'un coté il se retourne sur son passé, et de l'autre modernise certaines compositions.
Ceux qui découvriront le groupe avec cet album pourront l'apprécier quant aux autres, qui n'ont jamais pardonné "
Set the World on Fire" (1992) et n'ont été convaincus ni par "
King of the Kill" (
1994) ni par "
Refresh the Demon" (1996), ceux-là peuvent passer leur tour.
En 2000 lors de la tournée européenne (avec
Overkill)
Randy Rampage se remet à boire avec excès et à avoir un comportement violent (voir dangereux), ce qui entraîne sa seconde éviction du groupe.
C'est à cette même période que Jeff Waters fait la connaissance du guitariste d'
Overkill (et ancien chanteur de
Liege Lord) Joe Comeau, avec lequel
Annihilator allait enregistrer en 2001 le très bon album "
Carnival Diablos".
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