Si à l’époque de
The Cube,
Supuration n’avait pas forcément en tête la sortie d’une trilogie, l’idée s’est progressivement imposé d’elle-même suite à la création de SUP par nos mêmes protagonistes, le pendant moins deathmetal de cette première entité, plus expérimental, varié et mélodique. Avec la volonté de prendre leur temps entre deux albums, les frères Loez et Thierry Berger auront donc mis 20 ans pour clore une trilogie démarrée en 1993, dont l’actuel
CU3E est censé être le 3ème et dernier volet, la fin du voyage métaphysique de l’âme d’une jeune fille, suicidée après un viol dont elle ne s'est pas remise.
A l’instar d’
Incubation, second épisode paru il y a dix ans en 2003 grâce à la suggestion de Fabrice de réaliser un triptyque,
CU3E comporte de nombreuses passerelles musicales volontairement laissées par le groupe dans le but de relier les trois albums, à l’image de l’amorce de
Sinergy Awakes reprenant là où l'excellent The Dim Light s’est arrêté 20 ans auparavant, du départ de Consumate rappelant étrangement le titre éponyme du premier LP, jusqu’à la construction similaire de certains morceaux, tout cela exécuté avec bienveillance et habilité.
Si le deathmetal reste le style prépondérant sur les trois albums, le petit dernier ne fait ainsi pas exception à la règle, dominé par des rythmes massifs et des guitares tout aussi lourdes, ainsi que par un growl majoritaire, bien que l’on retrouve parallèlement de nombreuses harmonies et un chant clair utilisé avec parcimonie, permettant la mise en valeur de chaque morceau et leur singularité. A ce titre, si
Incubation restait à mon sens encore trop proche de l’univers de SUP auquel je n’accroche pas forcément (mea culpa),
CU3E s’impose plus particulièrement comme le vrai jumeau du premier album, ayant conquis à l’époque mon âme damnée de deathster.
Ambiances soignées, deathmetal, riffs de qualité, personnalité à toute épreuve, clin d’œil multiples adressés en direction de
The Cube tout en évitant une attitude passéiste,
CU3E est une réussite de
Supuration, qui clôt sa trilogie de très belle manière, et devrait également réveiller la curiosité des deathsters indécrottables restés au milieu du chemin durant la seconde partie des nineties. La signature chez Listenable Records, dirigé par leur ami de longue date Laurent Merle, est un gage supplémentaire de qualité, et il est fort à parier que la collaboration entre nos partenaires et la poursuite de SUP seront aussi fructueuses qu’après un long & riche parcours aux côtés d’Holy Records.
Fabien.
Je fais justement partie de ces deathsters qui se sont arrêtés à Angelus, ta chro me donne envie de retrouver le groupe.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire