Anomaly

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17/20
Nom du groupe Supuration
Nom de l'album Anomaly
Type Album
Date de parution 1995
Style MusicalDeath Metal
Membres possèdant cet album90

Tracklist

Re-Issue in 2000 by Holy Records with a new cover, 8 bonustracks and a second disc (Anomaly Re-recorded, 4 new tracks included).
DISC 1
1. Anomaly 01:42
2. Pain Injection 04:41
3. In Those Times 03:32
4. The Work 05:57
5. Ocean of Faces 02:57
6. In the Deepest Silence 05:08
7. Dialogue (D-an and T-on) 00:48
8. D-an's Last Order 05:01
9. Reset 04:41
Bonustracks (Re-Issue 2000)
10. Ocean of Faces (D-an Mix) 05:14
11. Ocean of Faces (Acoustic Version) 02:50
12. Pain Injection (Limb Mix) 04:32
13. Ocean of Faces (Cradles Mix) 04:40
14. The Work (Acoustic Version) 05:45
15. Pain Injection (Demo '95 Version) 04:54
16. In Those Times (Demo '95 Version) 06:14
17. The Work (Demo '95 Version) 03:52
DISC 2
1. Anomaly 02:14
2. Pain Injection 04:41
3. In Those Times 03:36
4. The Work 05:56
5. Ocean of Faces 03:18
6. In the Deepest Silence 05:16
7. Dialogue (D-an and T-on) 01:32
8. D-an' s Last Order 04:56
9. Reset 04:28
10. A Triangular Machine 04:51
11. The Uly-Tohas 04:47
12. Back to the Surface 04:19
13. Last Meeting (T-on and the Master) 17:12
Total playing time 2:19:34

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Supuration


Chronique @ ShubNiggurath

31 Juillet 2013

L'évolution est en marche, le changement est radical.

1995, fort d'un line-up inchangé, Supuration rentre en studio pour enregistrer le successeur du magnifique The Cube qui a fortement impressionné la scène Death Metal en France. Le groupe change cette fois de producteur, Bruno Domini remplace Bruno Objoie (Loudblast), et fait le choix de la Belgique pour capturer la musique de son nouvel album "Anomaly". Fait surprenant, les Valenciennois raccourcissent leur patronyme pour ne garder que les 3 premières lettres. Mais cela n'est pas le seul changement, le plus grand revient sans aucun doute au contenu musical de ce nouvel album!

Après une intro inquiétante, Anomaly débute sur un "Pain Injection" assez déroutant pour le fan de The Cube & du MCD Still in the Sphere. La musique est froide et épurée, les growls sont quasiment absents, l'ambiance est glaciale. Les morceaux s'enchaînent et le constat est le même pour chacune des pistes. Exit les magnifiques solos, exit l'alternance des growls et du chant clair, SUP n'est pas Supuration. Passé le choc, un travail d'assimilation est nécessaire, la comparaison avec la musique d'auparavant est vaine et stérile.

Après de multiples écoutes, Anomaly se laisse finalement apprivoiser, et se dévoile enfin. Le thème développé tourne autour de la science fiction, l'album est construit sur la base d'un concept mettant en scène des machines et la naissance de l'intelligence artificielle. SUP réussi avec talent à immerger l'auditeur dans un univers déshumanisé, vide et métallique. Les morceaux sont chargés d'émotions où se mêlent la tristesse, le désespoir ou encore l'espérance, à l'image des très bons "Pain Injection", "Ocean of Faces" & "In the Deepest Silence". Et comment ne pas se laisser transporter par le somptueux "The Work", avec ce chant planant et ses parties de guitares mélancoliques…
Une expérience, un voyage, ou encore un périple, voilà ce qu'est Anomaly. La démarche est la même que pour The Cube mais en changeant radicalement l'approche musicale.

A noter qu'il existe une réédition de cet album, comportant un réenregistrement complet et des pistes supplémentaires, apparemment plus proche de ce qu'aurait voulu SUP pour Anomaly à l'époque de sa sortie. Pour ma part, je recommande la version d'origine, exempte de samples et d'expérimentations, qui apporte un côté très pur et éthéré à cet album. L'intérêt de la réédition pouvant se limiter à l'histoire complète d'Anomaly dans la langue de Molière se trouvant dans le livret, contrairement à la version d'origine qui ne contient qu'un bref résumé en anglais sur un pan du digipack.

Dom.

3 Commentaires

9 J'aime

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dawnofthedead51 - 01 Août 2013: super chronique !! très juste , car le changement à l'époque, c'est vrai, avait été brutal !! mais avec les années , on redécouvre avec plaisir ces albums , et on les écoute avec peut être plus de recul ! excellent !
ebony - 01 Août 2013: Merci pour cette chronique!Malgré le changement, cet album m'avait scotchée a l'époque et le lien très sombre qui en ressort plus une période perso trouble, me submerge d'émotion a chaque nouvelle écoute! Magnifique et intemporel!
ShubNiggurath - 01 Août 2013: Merci Alex & Ebony!

J'avoue que lorsque je l'ai acheté ce CD, j'ai été très déçu. Puis, à force de l'écouter (à cette époque on ne balançait pas les CD comme on jette maintenant les fichiers mp3 à la corbeille) la magie opéra et je le réécoute régulièrement et dès fois plusieurs fois de suite. J'adore l'ambiance qu'il s'en dégage.

J'adhère un peu moins à ce qu'à fait SUP par la suite même si "Room Seven" et "Chronophobia" me conviennent, mais ne me scotche pas autant que ce "Anomaly".

Dom ;-)
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Chronique @ TasteofEternity

06 Fevrier 2019

Soul Of A New Machine

"Avancer, explorer sans jamais se retourner" pourrait sonner comme l’ultime devise du quatuor de Wallers. Alors que Supuration venait de planter des banderilles au plus profond de la chair du death metal, blessant l’animal en furie, plutôt que de profiter d’une mise à mort déjà écrite, les nordistes décident de tourner les talons sans prendre la peine de saluer la foule, médusée.

Pas de rappel, pas de signe, juste une trace qui peine à s’effacer tant l’entaille est profonde, The Cube a surpris son monde, mais ses créateurs sont déjà passés à autre chose. Une nouvelle arène les attend, disons un nouveau voyage les appelle, Supuration est trop lourd pour l’occasion, on l’ampute, on se déleste d’une coquille qui n’a plus lieu d’être : SUP éclôt dans la tête des Frères Loez comme une évidence.

L’intro a de quoi surprendre entre ses samples indus, sa rythmique mécanique et ses cris de nouveaux nés en final ; pourtant elle ne doit rien au hasard, tout comme le malaise qu’elle procure. Moment idéal pour faire débouler un Pain Injection qui prend à revers l’auditeur comme un coup du lapin. Le temps de se relever pour saisir la démarche et c’est une pluie de riffs coupants comme des éclats de verre qui s’abattent sur vous dans une atmosphère glaciale typée 80’s qui transpire la coldwave et le gothic. C’est surtout le début d’une plongée dans un univers mécanique et hostile. Le morceau qui suit, In Those Times, finit d’éteindre le peu de doutes qui subsistaient, rythmiques martiales à la fois lourdes et vertigineuses, un riffing entêtant basé sur 3 notes, et ce chant clair désincarné, doublé à certains instants par un growl à peine perceptible, c’est tout simplement un coup de maître. Oser changer une formule unique et aussi marquante que celle élaborée sur The Cube, pour en proposer une nouvelle tout aussi performante dans un autre style, ça frôle le génie. Le point commun entre les deux entités : le niveau d’exigences de ses Pères Fondateurs.

Maintenant qu’on est rassuré, quel concept encore bien tordu nous ont-ils concocté ? La première édition digipack sortie sur le label indépendant belge PIAS pour Play It Again, Sam reste très énigmatique à ce sujet, quelques mots parsèment le digipack insuffisant pour s’imprégner du sens de l’histoire. La réédition double cds par Holy Records mais aussi et surtout le superbe livret illustré de l’édition lps sortie dernièrement, chez Overpowered, permet de percevoir l’enjeu qui se cache derrière Anomaly, en tant que choc de conscience. XY-TÄH, une machine aux ordres de l’ordinateur central D-ÄN, envoyé pour exterminer tous les nourrissons humains subit un éveil brutal qui va faire basculer un simple commandement en atteinte à l’ordre établi par D-ÄN. L’anomalie porte sur l’éveil à la conscience d’une machine qui va entraîner le sauvetage d’un bébé et la chute du programme. Il n’y a pas de héros comme dans les histoires conventionnelles seulement des personnages qui luttent pour leur survie, avec des missions qui les dépassent, un destin qu’ils ne comprennent pas. Les machines n’échappent pas plus que les humains aux processus.

Dans la construction musicale, les 3 premiers morceaux représentent une frontière invisible qui permet de pénétrer dans l’univers de SUP. L’intro présente les protagonistes de l’histoire, la machine est première et dominante à travers les samples et les sonorités synthétiques de batterie, l’humain est parasitaire et réduit à des cris d’enfant perdus. Pain Injection fait office d’accélérateur propulsant l’auditeur au milieu d’un cadre froid et dangereux mais déjà fascinant. In Those Times demeure le socle conceptuel et musical qui irrigue Anomaly, le contexte futuriste et mécanique est posé, les présentations sont en cours, et le combat intérieur auquel se livre une machine d’abord, déclenchant une véritable confrontation sonore entre d’un côté une rythmique plombée, qui résonne comme le feraient des pas de géants de metal, et de l’autre le riffing alerte et simpliste comme une ritournelle annonçant un moment important ampli de fragilité et de vivacité, l’éveil, tentant de réactiver ce que certains appellent l’Espoir.

Certaines pistes restent ardues même au bout de très nombreuses écoutes comme Ocean Faces, ou D-ÄN’ SUP v1.1 qui n’ont quasiment plus d’éléments metal et représentent des pièces plus conceptuelles que musicales. Alors que D-ÄN’s Last Order et Reset rappellent à quel point leurs géni-teurs sont doués pour faire sonner des riffs percutants sur des rythmiques fracassantes, sans effectuer de retour en arrière, mais en dispensant une brutalité hybride à base de samples et de petites mélodies vicieuses sur un travail rythmique volontairement froid et mécanique.

Non seulement le concept autant que la musique résistent à l’érosion du temps, mais plus on creuse l’œuvre, plus il y a à découvrir. La force de SUP est de proposer une vision et un univers qui lui sont propres sans céder aux sirènes des modes et mouvements les rendant prisonniers d'une époque. Là où un Fear Factory va gentiment se faire gangrener par le music business et les querelles intestines, SUP poursuit son ascension avec patience, persévérance, et méticulosité : un modèle qui tient la route depuis plus de 30 ans.



4 Commentaires

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samolice - 09 Fevrier 2019:

Play It Again Sam???!!! Je veux bien moi mais je n'ai pas  ce disque.

Merci pour la chro Arth'. Est-ce que je lis bien entre les lignes si j'écris que ce disque est plus indus que celui de 2013 que tu m'as offert?

TasteofEternity - 11 Fevrier 2019:

Absolument Sam'. Tu as en ta possession CU3E sorti en 2013 sous l'entitée Supuration, le versant death metal du quatuor, plus direct, brutal et organique. Avec SUP, même si on retrouve dans la composition, les riffs, une marque de fabrique, les univers et le son n'ont rien à voir. C'est pourquoi les deathsters ont mis pas mal de temps pour se faire à Anomaly, parfois ils n'y sont pas parvenus, comme l'explique très clairement Dom'. Si tu souhaites continuer sur ta lancée, je te recommanderai de jeter une oreille sur The Cube de Supuration, le premier volet de la trilogie dont tu possèdes le dernier volet qui fait énormément écho au premier, tu ne seras donc pas perdu ;)

samolice - 11 Fevrier 2019:

Merci Arth'. Pour le CU3E, je te l'ai déjà dit je crois, mais j'ai eu beaucoup de mal au début car je m'attendais à toute autre chose, à une zique largement moins "directe/simple". J'étais dans un délire truc hyper barré, je sais pas pourquoi. Avec les écoutes, je me suis fait à ce côté direct et les riffs m'emportent pas mal.

TasteofEternity - 11 Fevrier 2019:

A partir du moment où tu te sens prêt à t’investir alors je pense qu’aucune œuvre que ce soit de Supuration ou de SUP ne te décevra véritablement même si tu n’y trouves pas exactement ce que tu étais venu chercher : bon voyage Sam’ ;)

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