On peut dire que la sortie de ce premier
Arch Enemy a fait parlé d'elle à l'époque. Imaginez, le prestigieux Michael Amott (ex
Carcass), accompagné de son jeune frère Christopher, petit prodige de la 6 cordes. L'alliance de l'expérience et de la fougue. Et ce "
Black Earth" en vaut la peine musicalement. Sorti chez le encore petit Regain Records en 1996, en pleine effervescence Death Mélodique Suédois, cet album a de quoi surprendre.
On tient ici un Death innovant, plus lourd que les
Desolation et consorts, bourré d'influences Stoner (
Spiritual Beggars n'y est pas étranger...)ou Heavy, accompagné du feeling soliste de Michael, contrebalancé de la plus belle des facons par la technique de Christopher. Des solis illuminés de mélodies et d'inspiration (je n'éxagère pas, il s'agit à mes yeux d'un des principaux intêrets d'
Arch Enemy). Les vocaux hurlés de Johan Liiva ne sont pas en reste, pas toujours bien en place, mais bien amples et profonds.
La production fait bien évidemment la part belle aux guitares, au détriment d'ailleurs de la batterie de Erlandsson, mixée faiblement. Le son est gras et bien saturé, profond mais clair.
Certes on sent ca et là, malgré l'expérience de Michael, quelques erreurs de jeunesse, quelques répétitions et lourdeurs comme sur "Idolatress" et le
Doom "Fields Of
Desolation", mais arriver à se trouver un style dès le premier album, chapeau bas. On y croise néanmoins quelques influences frappantes ca et là, comme le court instrumental "
Demoniality" riff monolithique purement Sabbathien dans l'âme. Ou ce solo de fin sur le dernier morceau, "Fields Of
Desolation" encore, qui n'est, avouons le, qu'une sorte de copie en plus pâle du solo mythique de Rhandy Rhoads sur "Mister
Crowley" d'Ozzy (écoutez, c'est frappant).
Mais l'album est vraiment varié. Entre le premier titre "Bury Me An
Angel", à l'accroche quelque peu
Desolation, doté d'un solo plein de feeling mélancolique, et le second, "
Dark Insanity", plus bourrin et simpliste, avec un beau pattern de batterie, peu de points communs. Chaque titre a sa construction propre, avec cette patte déjà reconnaissable.
Mon titre préféré est de loin "
Eureka", très rythmique, avec un bon riff
Carcass période Heartwork, et un solo typiquement Heavy. L'opposition entre ces gros riffs Death Thrash et ces solis Heavy joués dans le ton juste, mélodiques et non distordus, voila encore selon moi un des attraits principaux d'
Arch Enemy . Notons aussi le court instrumental "Time Capsule", assez étrange, et "Idolatress", speederie bien sentie couplée à un gros refrain pachydermique. Je trouve néanmoins "Cosmic
Retribution" et "Transmigration
Macabre" un poil moins marquants de par des refrains plus anodins et des riffs moins intéressants malgré leur rythme soutenu. C'est bien relatif... mais je vais pas vous refaire le couplet sur les solis, tous magnifiques.
La version réeditée européenne de 2002 est plus opulente que les éditions originales japonaises, outre un nouveau livret, elle contient 3 inédits, dont des reprises de "Ides Of March" et "
Aces High" de Maiden, quelque peu ratés à mon sens. Disons que pour moi, Maiden est tellement parfait, que toutes reprises d'eux est un peu loupée. Et puis, Maiden en Death...
Pour conclure, un premier essai très convainquant, qui laissait augurer du meilleur, et un peu stoppé par le semi ratage que constitue l'album suivant.
14/20
Tuerie: "
Eureka", "Bury Me An
Angel"
Moins bon mais néanmoins mangeable: "Transmigration
Macabre", "Cosmic
Retribution"
J'ai eu beaucoup de mal à me mettre au Death Metal.
Il m'a donc fallu 2 écoutes pour commencer à apprécier le genre et donc le groupe.
14/20
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