Tandis qu’Earache et Peaceville / Deaf s’imposent en tant que leaders des écuries deathmetal britanniques, Dave Constable avec son label Active Records rentre parallèlement dans la course, sous l’essor de son poulain
Atheist, signant conjointement les suédois de
Merciless et
Therion. Décidé à se démarquer de sa première réalisation et de ses nombreux homonymes scandinaves, très typés Sunlight Studios,
Therion rentre quant à lui aux Montezuma Studios en décembre 1991, sous la coupe de Rex Gilssen, qui accueille parallèlement
Edge Of Sanity pour les sessions de son second effort, le culte
Unorthodox.
Possédant des arrangements parfois complexes, le nouvel album de
Therion demande beaucoup d’énergie à son ingénieur du son et à ses interprètes. Le groupe évolue en trio durant les sessions d’enregistrement, Christofer Johnsson et Peter Hansson se partageant les parties de basse suite au départ d’Erik Gustafsson. Paru en cours d’année 1992,
Beyond Sanctorum montre déjà la nouvelle direction du groupe, depuis son logo retravaillé, jusqu’à la pochette sobre de l’incontournable illustrateur suédois Kristian Wahlin.
L’excellent Future Consciousness, morceau déjà présent sur la compilation culte Projections of a Stained Mind (1991) aux côtés d’
Entombed ou Nirvana2002, ouvre parfaitement le bal. Les rythmes tapageurs d’Oskar Forss cèdent rapidement la place à un middle tempo tout en puissance, s’enchainant alors sur un final parmi les plus mémorables du deathmetal suédois, sur les guitares lancinantes et les soli poignants de Christofer & Peter.
Si
Pandemonic Outbreak reste toutefois plus conventionnel, la tension remonte dès l’imparable Cthulhu, aux cascades de riffs agressifs et saisissants. Symphony of the
Dead se veut quant à lui bien plus épique, se rapprochant d’un death doom aux hymnes délicieux, où s’entremêlent chant guttural, voix claires masculine et féminine, guitares saturées et acoustiques, nappes de claviers, préfigurant déjà la future orientation symphonique de
Therion.
Peut-être moins marquante, la suite de
Beyond Sanctorum reste un savant mélange entre agressivité deaththrash et atmosphères épaisses, trahissant un peu plus la passion de Christopher Jonhsson pour des oeuvres cultes comme
Blood Fire Death & To Mega-therion, de
Bathory &
Celtic Frost.
Paths sort également du lot lors de cette seconde partie, débutant sur des parties de claviers envoutantes, supportées ensuite par un mur de guitares puissantes, qui finissent de hanter définitivement le deathster.
La production de Rex Gisslen reste en revanche moyenne, dotant les guitares d’un son manquant de puissance et d’un mixage pêchant par son équilibre global. Les arrangements symphoniques perdent notamment en intensité, la faute à cette certaine confusion dans le mixage.
Faute à un répertoire de qualité variable, mais aussi à un enregistrement manquant d’attaque,
Beyond Sanctorum possède quelques lacunes. Il reste néanmoins une oeuvre deathmetal très ambitieuse dans la carrière de
Therion, qui délaisse son death conventionnel au profit d’arrangements complexes et d'ambiances épiques savamment entretenues. Les faibles moyens mis à disposition par son écurie Active Records privent en revanche le trio suédois d’une reconnaissance méritée, devant attendre encore quelques années avant de trouver enfin le soutien d'un bon label.
Fabien.
To the Death.
Fabien.
Réédité ce 29 avril 2022 par Hammerheart Records avec la pochette d'origine et les paroles...
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