Loin de se contenter d'un attentisme créatif opportuniste, alors que pourtant ils avaient excellemment sublimé un genre sur un exceptionnel
Persecution Mania (1987), les allemands de
Sodom allaient, une fois encore, tenter, en cette année 1989, de ne pas se laisser entraver par les contraintes d'une étiquette Thrash Black
Metal trop étriquée pour eux. Pour se faire, en cette année 1989, ils décidèrent de sortir un nouvel effort intitulé
Agent Orange.
Immédiatement, il nous faudra dire que
Sodom y démontre quelques aptitudes inédites. En effet, dès les prémices d'un sublime
Agent Orange, on découvre le talent de ces germains pour la composition de mélodies certes délicieusement efficaces mais aussi, toutes proportions gardées, délicieusement harmonieuse. S'appuyant en premier lieu sur le remarquable socle de qualités tels qu'un sens du riff remarquables, tels que ces spécificités liées à ces relents parcimonieux de Black
Metal qui demeure l'apanage des constructions de Tom Angelripper et de ses comparses, tels que ces soli de guitare splendides, tels que ces voix délicieusement écorchées, tels que ces accointances Rock succinctes, tels que les singularités d'un Thrash teuton particulièrement agressif en comparaison de son homologue américains, ou encore, par exemple, tels que cette capacité remarquable à construire des morceaux riche et nuancés par cette capacité remarquable à composer de superbes breaks,
Sodom aura, de surcroit, soigné sa musicalité. Il n'hésitera donc pas à bâtir des titres aux détours moins instantanément prompt à la violence primaire et s'emploieras, même, à édifier des passages aux rythmes moins prestes (les sublimes
Agent Orange, Magic
Dragon, Remember the
Fallen, Tired and
Red...).
Si les atmosphères oppressantes et les stigmates Black
Metal ont, ici, elles aussi, presque totalement, disparues, les influences de ce Rock déluré et rugueux, brillamment défendu en ces temps reculé par un Motörhead pour lequel Tom Angelripper n'a jamais véritablement caché son admiration, sont, quant à elles, une fois encore, bien présentes. Elles se manifestent sous la forme de quelques titres et notamment de
Ausgebombt et de Don't Walk Away. La première est un exercice auquel
Sodom nous avait déjà habitués précédemment. La seconde, quant à elle, est une reprise du groupe de NWOBHM
Tank dont certains ne sont pas loin de penser qu'il fut une des influences majeures du Thrash naissant. S'il est difficile de confirmer, ou d'infirmer, le fait que ce groupe en particulier fut l'une des inspirations du mouvement, en revanche, nul doute que la nouvelle vague de ce Heavy
Metal britannique aura été cruciale dans sa genèse.
Metallica n'ayant jamais caché son admiration pour la musique anglaise.
Insistons encore et toujours sur les travaux de Frank Gosdzik et de Tom Angelripper qui sublime un disque qui n'en avait pas réellement besoin.
Au delà de ces considérations musicales, évoquons maintenant les mots de cet
Agent Orange. Si certains textes restent provocateurs (
Incest), le thème général de l'album est plus mature puisqu'il dépeint, avec un engagement concerné assumé, les horreurs de la guerre.
Au regard de tout ces éléments, il n'est donc pas totalement extravagant de considérer que, musicalement, en comparaison de son superbe prédécesseur, cet
Agent Orange aura encore franchis un palier supplémentaire dans l'excellence. Pour peu, bien évidemment, que l'auditeur ne soient pas hostile aux travaux mélodique et à une ardeur légèrement plus contenu.
Ce nouvel effort de
Sodom est donc un album qui, pour certains, représente le sommet de la carrière de ces allemands. D'autres lui préféreront le plus primitifs et légèrement plus brutal
Persecution Mania. Quoiqu'il en soit, départageant dans un sens ou l'autre, nul ne pourra nier que cet
Agent Orange aura suffisamment de qualités pour être tout aussi indispensable que son prédécesseur.
Seul petit bémol, les deux morceaux carrément rock'n'roll qui, de mon point de vue détonne un peu trop avec le reste et casse un peu le rythme de l'ensemble (faut dire que je ne suis pas spécialement fan de ce genre musical). Pas de quoi toutefois ôter ses qualités à cette petite perle que tout bon amateur de thrash et même de metal en général devrait posséder dans sa discothèque.
Cet "Agent orange" est aussi pour ma part la meilleure réalisation de SODOM avec "Persecution mania".
Deux pièces maîtresses du thrash, tout simplement...
Excellent et accrocheur en diable cet agent orange s'écoute d'une traite.40 minutes de bonheur trash ! !
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