En 1992 sort l'album
March ör Die, contenant la célèbre ballade "I ain't no nice guy", sur laquelle figure deux grandes star du Heavy
Metal de l'époque:
Ozzy Osbourne et
Slash. Un Hit au potentiel comme on en voit rarement. Toutefois, Sony Records le distribue mal, ne fait aucune promotion, sabotte même les efforts du groupe de le faire connaître au près des radios. Pire: le groupe doit tourner lui-même le clip de la ballade. Lemmy est trahi par le gang des maisons de production, ses ennemis jurés. ll leur claque la porte au nez et se dirige vers le label underground ZYX (puis rejoindra SPV chez qui ils sont toujours). Cet album dégouline de rancoeur, de cruauté à l'égart de ceux à qui sont destiné le titre:
Bastards.
Le groupe décide de revenir aux racines du son
Motörhead: du gros son, joué à toute berzingue. Craquements de vynile et nous y voilà: le combo Kilmister/Campbell/Würzel/Dee nous tabasse à coup de titre Heavy à souhait, "On Your Feet or on Your Knees" par exemple. La patte
Motörhead est là, bien que la célèbre basse de Lemmy est plus noyée dans le son des deux guitares (comme durant toute l'époque en quatuor... qui reste tout à fait délicieuse).
Ils ne font que s’échauffer comme le prouve la suite: "
Burner", un titre unique, sans pitié, du Thrash
Metal, ni plus ni moins , "Death or
Glory", à la puissance dévastatrice, martiale, un hommage aux soldats et aux guerriers morts dans l'histoire, de toute nation, de toute idéologie. "I am the
Sword" propose un rythme plus nerveux, plus incisif.
Les ballades sont rares chez
Motörhead, mais elles sont généralement de qualités, et "
Don't Let Daddy Kiss Me" ne fait pas exception. Ce magnifique titre était, à l'origine, destiné à être joué par une star féminine du
Hard Rock telles que
Lita Ford ou Joan Jett, Lemmy l'utilisera finalement pour lui même après le refus catégorique des
Bastards chargé de mener la carrière des deux Ladies. Émouvant.
"Bad Woman" nous relance dans un
Hard Rock nerveux et s'enchaîne "
Lost in The Ozone", une power ballade au refrain puissant, Lemmy nous gratifiant même d'un solo de basse dont seul lui a le secret. Le groupe termine sur une curiosité de la trempe d'un
Nightmare/The Dreamtime ou bien d'un
Orgasmatron: Devils. Ce titre est étrange: sonorités aériennes, voix en échos, harmonies vocales se mêlant les unes aux autres, soli de guitares se rejoignant, riffs nerveux...Splendide, Hypnotique... A vous de juger!
"Je pense que c'est le meilleur album qu'on ai fait. [...] Je pense qu'il est parfait". Avec le temps, on a du mal à contredire Lemmy. La production est léchée, le son est plein, cet album est d'une puissance, d'une qualité qui n'a strictement rien à envier aux albums les plus cultes du groupe, pas même aux
Bomber,
Ace of Spades et, autres
Inferno! Un album aux titres trop peu connus et trop sous-estimés.
Et pourtant! C'est féroce, c'est puissant, c'est
Motörhead.
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