Même si, avec
Ulver, on était habitué, c’est un drôle de disque que voilà.
Pas de livret, juste une seule feuille, pour 23 minutes de musique ? En effet… mais l’étrangeté du disque ne s’arrête pas là, et malgré une musique très agréable, le contenu reste assez difficile à cerner. La pochette nous montre un dessin, visiblement au fusain ou au crayon, d’un visage méditatif très « blakien » (on sait qu’
Ulver sont des fans…). Derrière, un cœur, entouré de ronces et transpercé d’un poignard… on commence à se poser des questions, et lorsque qu’on découvre en dessous les paroles de Little Blue Bird, (petit oiseau bleu), on commence à se demander si
Ulver s’est pris vraiment au sérieux pour ce disque. Lorsqu’on ouvre le boîtier, que découvre-t-on ? De la publicité dissimulée pour la croix rouge ? Sur le cd, une grosse croix rouge, avec les paroles de
Vowels (un poème de Christian Bök). Mais parlons de la musique. Il s’agit donc d’un mini cd qui constitue une sorte de lien entre les (excellents) EPs limités et le suivant (et moins bon)
Svidd Neger. Celui-ci utilise surtout des sons sythétiques d’instruments classiques, alors que les deux précédents EPs utilisaient surtout l’échantillonnage et les beats très ulvériens. Cet EP là reprend en gros le principe des deux. On y retrouve quatre titres, qui suivent une évolution peut être non voulue : Little Blue Bird, très bon, Doomsticks, excellent,
Vowels, jouissif, et Eitttlane, carrément bavant. Ce dernier titre constitue d’ailleurs une reprise de Nattleite, sur leur album folk acoustique
Kveldssanger. Tous les titres constituent quelque chose de vraiment homogène, entre des instruments classiques synthétiques, l’irremplaçable voix de Garm, des éléments de percussion assez discrets et différents effets électroniques, entre des effets de guitares ou des grattouillis venus d’un autre monde, marque de fabrique d’
Ulver. Mais je n’ai pas perdu mon idée de départ, qui était le second degré dans ce disque. L’imagerie, j’ai presque envie de dire « goth », ou du moins « gotho-caricaturale » qui émane de ce disque se voit tout de suite à l’image de derrière (le cœur, les ronces, le poignard…). Tout ça est repris dans les pastiches symphos, principalement
Vowels, qui semble nous venir d’un opéra, avec une voix presque caricaturale (vraiment extraordinaire), ou bien dans cette charmante histoire de petit oiseau bleu (l’illustration semble être faite pour ce morceau). On ressent l’influence des derniers
Coil (Musick To Play In The
Dark 1 et 2). Un EP assez dur à cerner si on essaie de l’analyser, mais surtout un superbe disque très agréable, des ambiances très réussies dont on aurait tort de se priver. Ah ! Evidemment, il est trop court. Morceau recommandé : Eitttlane.
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