Exanimis (FRA)

Quand un jeune groupe colle un coup de pied dans la fourmilière dès son premier disque, qu’il propose un produit ambitieux, thématique, avec une identité visuelle forte et une musique déjà mature, il serait dommage de se passer d’aller discuter avec eux.

Exanimis m’a donc fait le plaisir de répondre à mes questions en groupe, puisque Alex (chant/guitare), Julien Marzano (guitare) et Julien Proust (basse) ont tous répondu à l’appel.

Instants choisis d’un très long entretien de plus d’1h30, dans lequel il a fallu faire quelques coupes mais très enrichissant. Laissons la place aux maestros maudits de Nancy.

 

[Par Eternalis]

 

Je vous ai découvert un peu par hasard sur la plage de Klonosphere et j’ai été intrigué par votre style, un style exigeant et très casse gueule pour un premier album. J’ai été très agréablement surpris par votre album et j’avais envie de parler avec vous ... je vous laisse donc vous présenter.

Julien M : On est Exanimis, trois dans le groupe officiellement. On existe depuis 5 ans mais ça s’est accéléré il y a 2 ans. A la base, c’était Alex le chanteur guitariste qui a lancé le projet, avec un autre guitariste et Julien Prost, le grand bassiste (rires). Il gère aussi pas mal les orchestrations et les arrangements.

Pendant l’enregistrement du premier disque, l’autre guitariste a quitté le groupe et Alex a fait appel à un ami et à moi pour enregistrer les solos pour finalement intégrer totalement Exanimis de mon côté. Je gère aussi le côté administratif du groupe pour qu’on avance dans le bon sens.

 

Julien P : Tous les trucs chiants du groupe c’est lui qui le fait et ça nous va très bien (rires)

 

Pour un premier disque, ce qui m’a surpris est la masse de travail réalisé. Le niveau technique est haut, on sent qu’il y a une profusion d’idées, que les morceaux sont longs et que vous vouliez dire beaucoup de choses. Comment vous disiez-vous qu’un titre était fini ?

Alex : En 2015, quand on s’est réuni avec l’ancien guitariste, on a eu envie d’apporter un côté très orchestral a du prog que nous aimions comme Opeth, Dream Theater ou même Symphony X. Comme tu dis, le fait que les titres soient longs vient de ce côté prog sur lequel on a ajouté beaucoup d’éléments death metal. On ne se pose pas vraiment la question de la longueur.

 

Julien P : Tant que le morceau a des choses à dire on le dit en fait.

 

Alex : On attend simplement d’être à court d’idées. C’est comme ça qu’un titre comme Cathedral fait 16 min puisque plus on travaillait dessus plus on d’autres idées s’ajoutaient.

C’est probablement inconscient mais il y a cette tradition du prog avec les titres très longs qui terminent les albums et je pense que ça nous poussait à vraiment aller plus loin pour décrire ce monument gigantesque qui est décrit dans les textes.

 

 

Sur un premier album, les longues compositions sont parfois un moyen de montrer ce dont ils sont capables, sans toujours canaliser les idées. Beaucoup de groupes, avec le temps, reviennent d’ailleurs sur ces titres en disant qu’ils auraient pu être condensés. Est-ce que vous vouliez montrer votre ambition ?

Julien P : Pas vraiment car si tu regardes, il y a des titres beaucoup plus durs à jouer que Cathedral. Je pense qu’on voulait simplement prendre le temps de décrire ce monument immense, d’écrire cette histoire. C’est pas du tout une démo technique ce titre.

 

Julien M : Je pense qu’il n’y a pas tant de moments démonstratifs sur l’album, à part peut-être sur le titre « The Slow Flow of the Spume on the Shore » où on s’est fait vraiment plaisir sur le solo, si tu regardes les autres titres, on recherche vraiment à raconter quelque chose plutôt qu’être dans une technique stérile.

 

Julien P : C’est clair qu’un titre comme « The Wrathful Beast », si tu enlèves les orchestrations, c’est presque du death old school à la Cannibal Corpse genre « Kill ». La technique pour la technique, c’est très vite ennuyant et ça ne nous intéresse pas.

 

"Sur scène, on ne veut pas que les gens viennent voir Julien Prost ou Alex mais vraiment ce qu’on incarne, le groupe et ses personnages. C’est presque une pièce de théâtre musicale que l’on veut proposer."

 

Le groupe s’appelle Exanimis, ce qui veut dire « Sans Vie » et l’album se nomme « Marionnettiste ». Un lien de cause à effet se créer déjà avec ce côté marionnette, les gens qui tirent les ficelles et manipule. Cependant les textes évoquent beaucoup les cauchemars, nos différents monstres et, en ce sens, on peut penser à l’idée de marionnettes qui sont dans nos cauchemars, qu’on ne peut pas contrôler et qui agissent sur nos peurs les plus profondes ... est-ce que vous pouvez en dire plus ?

Alex : Tu as très bien cerné le concept. C’est la première fois que je ne vais pas avoir à tout expliquer donc merci beaucoup (rires). C’est exactement l’idée. Ce n’est pas de la manipulation dans le concept pur mais plutôt la manipulation de nos peurs, de nos désirs intérieurs et de nos émotions.

Cela rejoint également les personnages que nous jouons à l’intérieur du groupe, qui sont des émotions incarnées et manipulatrices malgré elle, comme la peur ou la tristesse, voir même la folie. Ces émotions nous mènent à agir ou faire des choses sans que cela soit conscient, mais c’est bien elles qui tirent les ficelles.

 

Il y a un côté assez aristocratique dans votre image et dans les masques que tu évoques justement. Que ce soit vos tenues, les photos vieillies ou même vos masques désincarnés, j’ai beaucoup pensé à une ambiance romantique et horrifique. On retrouve ça dans vos intermèdes, surtout le second, qui m’a carrément plongé en plein XIXe dans l’esprit ... est-ce que tout ça est pensé depuis le début ?

Alex : Tu as carrément tout saisi ! C’est vrai on adore cette période de l’histoire, fin XIXe avec l’esthétique, les redingotes et tout ce qui est « beau ». Ce qui est intéressant, c’est qu’on s’est dit ça pour nous mais finalement, les textes peuvent se passer n’importe où dans le temps et l’espace. En revanche, ce n’est pas venu de suite puisqu’on a d’abord posé les bases musicales puis est venu l’esthétique et l’imagerie avec les « ambitions » que nous voulions pour l’album.

 

 

On pense d’abord à Fleshgod Apocalypse pour vos tenues mais les masques rapidement vous déshumanisent, pour ne plus penser qu’aux émotions et à la musique, sans penser à l’homme derrière.

Julien P : C’est exactement l’idée ! Sur scène, on ne veut pas que les gens viennent voir Julien Prost ou Alex mais vraiment ce qu’on incarne, le groupe et ses personnages. C’est presque une pièce de théâtre musicale que l’on veut proposer.

 

Julien M : D’ailleurs, pour la suite, on va éviter de montrer nos visages sur des vidéos Youtube ou promo. On veut éviter de nous personnifier, de nous montrer pour vraiment rester au profit de la musique. C’est pareil dans le clip et, même si on verra, je pense qu’il y aura peu de clips à l’avenir où on nous voit jouer de la guitare ou chanter parce que c’est déjà ce qu’on fait tous les jours. On préfère raconter une histoire plutôt que de jouer dans un hangar.

 

"Un truc qui m’énerve aujourd’hui avec les trucs très modernes, c’est que tout a le même son. On trouve sur facebook et Youtube tous les guitaristes qui ont les mêmes samples, les mêmes batteries programmées et tout se ressemble, ce qui rend peu intéressant tout ça. "

 

Musicalement, sur Stamped of the 10 000, l’intro est très martiale et évoque beaucoup Septic Flesh. On s’attend même à voir débouler Seth et le chant lui ressemble assez au début … je suppose que c’est une grosse influence pour vous ?

Julien P : C’est très clairement une influence pour nous (ndlr : d’ailleurs, à cause de vous, je me suis refait tous les albums des grecs) (rires). 

Globalement, ça reste une très grosse inspiration même si je suis plus du côté Fleshgod Apocalypse de la force. J’adore Septic ce n’est pas le problème mais je suis plus influencé par le travail symphonique des italiens. 

 

Alexandre : Ce que j’adore dans Septic, c’est de traiter des sujets oniriques et ésotériques comme nous on aime le faire aussi. La différence c’est probablement qu’ils le font mieux que nous (rires). Le côté horreur et Lovecraft nous parle beaucoup. 

Leur musique est en revanche plus directe et rythmique, bien plus épique que ce que nous faisons. 

 

Julien P : Le type d’orchestration n’est pas le même. Ils utilisent l’orchestre de façon plus rythmique que mélodique, là où j’essaie de mon côté d’apporter des envolées plus lyriques. Septic a un côté musique de film évident, là où je pense qu’on se rapproche plus des jeux vidéos, des ambiances que du côté purement spectaculaire. 

 

J’ai lu votre interview sur Radio Metal et j’ai trouvé très intéressant quand Julien disait qu’on ne voyait presque plus la différence entre un orchestre et du midi très bien agencé. J’ai déjà eu Christos deux fois en interview qui expliquait que la grosse différence entre un orchestre et du midi était l’intentionnalité du musicien, l’intensité qu’il mettait dans son instrument exactement comme un guitariste ne jouera pas de la même façon qu’un autre le même plan par exemple. Qu’est-ce que tu en penses ?

Julien P : Effectivement, je suis d’accord avec ça et la différence peut-être palpable pour des oreilles averties. Après, il y a aussi une différence non négligeable et c’est le fric (rires). 

Alors attention, si un jour j’ai l’occasion d’avoir un vrai orchestre, je dirais “Oui” mille fois ! On ne peut forcément pas se le permettre aujourd’hui. 

Pour citer l’un de mes héros Patrick Rondat, il y a quelque chose qui dépend de l’impalpable, il se passe quelque chose entre un sample et un vrai orchestre. Quand tu utilises un sample, tu ne peux pas le modifier, changer le micro ou l’approche vis à vis d’un réel musicien. 

 

Alexandre : Je pense aussi qu’un musicien aussi talentueux que Christos doit composer tout à la main, se pointer devant l’orchestre de Prague et les diriger lui-même pour avoir exactement le résultat qu’il veut. La démarche n’est pas la même que toi qui t'acharne depuis des semaines face à ta banque de sons pour que ça sonne le plus humain possible. 

 

Julien P : l’avantage aussi du midi est la flexibilité. Tu peux changer les choses aux dernières minutes, alors qu’avec un orchestre c’est à l’heure ! Il y a des avantages et des inconvénients mais comme je te disais, si un jour j’ai l’occasion, je fonce. 

C’est la même chose qu’avec les batteries programmées finalement. Tout dépend du style mais ça se rapproche de plus en plus d’un homme .. 

 

Julien M : C’est parfois dans les “défauts” qu’on trouve aussi l’identité et les qualités également. Dans la prise de sons, dans les micros, dans le dimensionnement d’un studio comme nous ou d’un environnement plus gros ..

 

Julien P : Et ça permet d’avoir TON son. C’est un truc qui m’énerve aujourd’hui avec les trucs très modernes, c’est que tout a le même son. On trouve sur facebook et Youtube tous les guitaristes qui ont les mêmes samples, les mêmes batteries programmées et tout se ressemble, ce qui rend peu intéressant tout ça.

 

 

Pouvez-vous parler de la MAI ? Qu’est-ce que cette école vous a apporté puisque je suppose qu’on n’y étudie pas le death metal. Que pouvez-vous en dire pour ceux qui ne connaissent pas réellement ce qu’on y fait ?

Julien M : Déjà nous nous y sommes rencontrés, même si nous ne l’avons pas fait tous au même moment. Nancy reste une petite ville et on s’est facilement rencontrés.

Pour ce que ça nous a apporté, c’est surtout beaucoup de connaissances théoriques et une grande rigueur technique car on ne laisse plus rien passer. Quand on enregistre avec du « vrai » matériel, on se rend facilement compte que ça ne colle pas quand tu veux faire un travail sérieux. Ca a beaucoup apporté également côté législation et aspect « non artistique » qui est moins fun mais primordial aujourd’hui quand tu es indépendant.

Julien P : Nous avions vraiment le niveau de base en arrivant. Quand je suis rentré à la MAI, je suis passé du meilleur bassiste de mon quartier à rien du tout, face à des gens tous plus talentueux les uns que les autres. Ton égo prend un sacré coup dans les couilles je peux te le dire (rires). J’ai ressenti une vraie évolution et c’est pour ça que aujourd’hui je peux programmer des arrangements orchestraux. Sans la MAI, je n’aurais jamais été capable de travailler comme ça.

 

Alexandre : La MAI nous a aussi permis de rencontrer et de jouer des styles auxquels nous n’étions pas coutumier, comme le jazz ou la fusion. Je n’avais jamais joué de jazz avant et c’est tout aussi cool à jouer, tout en apportant des choses totalement différentes à ton expression musicale. C’est une autre façon de voir l’harmonie.

 

Julien P : L’école a certains défauts, comme partout, mais elle m’a permis d’en corriger tellement à côté. En tant que bassiste, je suis très école Steve Harris et John Myung, donc Maiden et DT. J’attaquais beaucoup l’instrument et frappait les cordes donc le premier atelier jazz que j’ai fait, je me suis fait éclater (rires). J’ai donc appris beaucoup de choses et c’est ça, comme je disais, qui te remet les pieds sur Terre et efface tes certitudes. Tu as l’impression d’avoir un bon niveau technique puis tu vois les autres jouer et tu te dis que pas tant que ça en fait !

 

Est-ce qu’il n’y a pas un risque avec un tel cursus de trop théoriser la musique ? Un grand chantre du metal est la spontanéité et que la technique tue l’âme de la musique, en la rendant trop lisse et réfléchie ?

Julien M : c’est vachement intéressant comme question. Je pense que dans un sens, on met beaucoup de noms théoriques sur les éléments que nous jouons mais ce n’est pas pour autant le point de départ. C’est vraiment une idée que nous avons en tête et que l’on cherche à mettre en place. La théorie vient après quand on veut aller plus loin, quand on veut orchestrer les titres parce qu’on ne peut pas faire n’importe quoi sur des tessitures d’instruments ou pour harmoniser une grosse partie de double pédale avec un orchestre.

 

Julien M : Quand on compose, la base de la base, ça reste nos oreilles et les riffs que nous sortons avec nos instruments et effectivement, la théorie vient pour agencer les idées les unes avec les autres.

 

Alexandre : Il arrive parfois qu’on veuille donner telle ou telle gamme ou un enchainement harmonique particulier pour faire une transition mais ça reste rare. C’est plus quand un riff arrive qu’après on se dit « tiens c’est une mesure impaire » mais ce n’est pas l’inverse.

 

Julien P : De toute façon, quand on cherche volontairement un truc compliqué et qu’on creuse dans ce sens, souvent, ce n’est pas terrible (rires).

 

"La MAI te remet les pieds sur Terre et efface tes certitudes. Tu as l’impression d’avoir un bon niveau technique puis tu vois les autres jouer et tu te dis que pas tant que ça en fait ! C'est un sacré coup à ton ego."

 

Ce que vous dites me fait penser à Stephan Forté, qui vient aussi de la MAI, qui avait expliqué à la sortie de « Dominate » avec Adagio quand il a rendu sa musique plus extrême, qu’il avait trop théorisé sa musique, l’avait rendu trop volontairement complexe mais que ça ne passait pas en live et qu’il sentait que le public n’adhérait pas assez ...

Alex : C’est clair que le passage de « Underworld » à « Dominate » a été violent, beaucoup moins prog et ça a encore été accentué sur « Archangels in Black » derrière.

 

Julien P : Perso, il pourrait me faire « Underworld » en intégralité en live je serais content ... mais je serais peut-être le seul (rires). Il a peut-être voulu trop montrer ses capacités au début, mais quel guitariste en même temps ..

 

Question Line-up, il y a 3 guitaristes dans le livret et le batteur n’apparait pas sur le line up officiel ... où en êtes vous de ce côté-là ?

Julien P : Pour le second guitariste, ça ne s’est pas très bien fini. Pour faire court, il nous a planté juste avant l’enregistrement. Il n’est pas venu quand il devait enregistrer, et le lendemain, il s’est pointé sans sa guitare.

Il nous a dit qu’il ne s’était pas préparé. On a cru à une mauvaise blague mais non, il nous a laché en disant qu’il n’avait plus envie, que c’était fini. On s’est retrouvé sans guitariste soliste ! Morgan Koch de Swarmageddon nous a dépanné et a fait un super boulot mais il a été clair dès le début qu’il n’avait pas le temps d’être à fond avec nous. C’est ensuite que Julien nous  a rejoint.

 

Julien M : L’album n’était pas officiellement terminé mais par respect pour le boulot ultra rapide de Morgan et surtout pour son talent, j’ai gardé tous ses soli. Il a un talent à la Petrucci impressionnant et je me reconnais complètement dedans. Il n’y a peut-être que celui de « Slow Flow » que je modifierais en live parce qu’il est peut-être trop Petrucci mais ça sera au minimum parce que je sais que les gens qui ont l’habitude d’un solo sur album peuvent être décontenancé d’en entendre un autre en live.

 

Alex : Pour la batteur, on galère aussi à trouver un membre autant par le niveau technique demandé que par l’investissement qu’on demande pour le groupe et l’imagerie. On a écumé la région mais soit les batteurs sont pris, soit ils n’ont pas le niveau. C’est le cas pour Clément Denys qui nous a enregistré l’album mais il a Fractal Universe à côté et lui aussi peut nous dépanner en live mais si un jour il y a un conflit de calendrier, ça sera Fractal qui passera avant, et je comprends tout à fait ça.

 

 

Les illustrations très Lovecraft et pleine de détails de l’artwork et du livret sont vraiment magnifiques. C’est Loic Muzy qui est à l’origine du concept visuel ... comment l’avez-vous rencontré ?

Alex : Loic est spécialisé dans l’univers de Chthulu même s’il a fait énormément de choses à côté et c’est donc pour ça que tu vois une référence à Lovecraft. C’est d’ailleurs improbable la façon dont on s’est rencontré.

 

Julien P : On était à la Fnac, on regarde un livre sur Lovecraft et je trouve un livre très sombre, très terre à terre sur les illustrations et je me suis dis que si les monstres existaient, ils ressembleraient plutôt à ça. On regarde l’illustrateur. On regarde sur notre téléphone et « Tiens, il est de Nancy ». Il y avait un alignement de planètes incroyable, il habitait à 6min à pied de chez moi.

Je lui ai envoyé un message, on s’est rencontré, on a directement accroché et ça a collé de suite. C’était évident qu’il devait le faire. Il l’a fait et c’est juste génial.

 

Julien M : il a nous a fait une ligne artistique complète. Le fait d’avoir une illustration par morceau, les masques, les costumes...tout vient de lui. C’était « Mr le Directeur artistique ».

 

Julien P : C’était fou, on avait parfois des idées, on lui donnait des pistes et il nous gribouillait un truc en disant « Quelque chose comme ça ? ». Et souvent, ce n’était pas du tout ce que je pensais mais c’était 1000 fois mieux, plus poussé. Comme si il comprenait mieux que nous ce que nous voulions (rires).

 

Si vous deviez choisir, que ce soit par gout ou par inspiration entre ...

Septic Flesh VS Fleshgod Apocalypse ?

 

A l’unisson : Fleshod carrément.

Alex : Mais c’est difficile parce que Septic ce sont des artistes immenses, mais je nous pense plus proche de Fleshgod

 

Emperor VS Dimmu Borgir !

Alex : Je dirais Dimmu, même si je trouve le dernier atroce ! Mais Puritanical et Death Cult, ce sont des albums incroyables.

 

Julien M : Je préfère la démarche de Emperor, et à jouer, c’est vraiment cool. Je dirais Emperor.

 

Julien P : Je dirais Dimmu, mais d’avant.

 

Dream Theater VS Devin Townsend ?

Julien P : Oh tu es méchant (rires).

 

Julien M : en tant que guitariste je vais te dire DT mais Devin est tellement magique ...

 

Julien P : Je dirais DT aussi car c’est le groupe qui m’a donné envie de faire de la musique mais j’ai un tel amour pour Devin.

 

Alex : Il a un côté grandiloquent et fou qui nous inspire beaucoup. « Deconstruction » est l’un de mes albums préférés.

 

Julien P : DT a une part vraiment importante pour nous mais Devin dans mon cœur à jamais (rires).

 

Danny Elfman VS Hans Zimmer ?

Julien P : Elfman, sans hésitation. Le côté très grand guignol ... j’aime beaucoup Hans Zimmer mais je trouve que ça marche moins sans les images. C’est ce que je trouve.

 

Alex : Totalement d’accord. On a aussi beaucoup grandi avec Elfman ...

 

Julien M : Le début de Batman le Défi ... j’ai cette musique dans la tête tout le temps.

 

Donc je suppose qu’entre Tim Burton et Zack Snyder ... ?

Julien M : Ah, ce n’est pas évident ...

 

Julien P : sur les 10 dernières années, je préfère Snyder mais Burton m’inspire plus en général.

 

Dark Souls VS Dishonored ?

Julien P : Dark Souls ! Je n’ai jamais fait les Dishonored ! (ndlr : je lui explique que je trouve que les masques et certains intermèdes m’ont fait pensé au jeu).

 

Alex : C’est intéressant que tu dises ça, probablement le thème 19e et le côté romantique. Tu m’intrigues, on va devoir les faire !

 

Julien M : Dark Souls a une BO très inspirante. Il y a certains lieux, certains monstres qui ont des thèmes propres et quand la musique retentit sur certains passages, c’est vraiment impressionnant à quel point un thème musical peut faire ressurgir des émotions. Ce sont des jeux avec une musique fantastique.

 

Je vous laisse terminer, en espérant que le second disque sorte avant 2026 !

Alex : on prenait aussi nos marques, on a eu beaucoup de soucis sur le premier mix de l’album qui a été catastrophique, avant qu’il ne soit sauvé par Flavien Morel qui a fait un boulot exceptionnel sur l’orchestre. On va plus vite maintenant et je pense que ça sortira plus tôt, peut-être 2025 (rires)

 

Julien P : Cela fait aussi bientôt un an et demi que je prends des cours avec Ferrini de Fleshgod et je travaille du coup beaucoup mieux désormais. C’était hors de question de perdre autant de temps sur le second disque, j’avais envie de prendre les choses en main car c’était un cauchemar. Les parties orchestrales ont dû prendre deux ans et il y avait encore des fausses notes, des choses à retoucher à la main, un vrai cauchemar.

J’y suis allé au culot d’envoyer un message à Francesco, j’ai vu un de ses messages sur Facebook, il m’a répondu et on prend des cours ensemble. Aujourd’hui, en termes de sons, de qualité, d’amplitude...j’ai énormément évolué grâce à lui et ce que nous ferons sur le second n’aura plus rien à voir concernant la programmation.

 

Julien M : merci pour l’interview et le temps passé. On espère faire des concerts bientôt ! Merci à toi !

 

[Par Eternalis]

 

interview réalisée par Eternalis

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