Les incurables passéistes, dont votre modeste serviteur fait indéniablement partie, auront accueilli avec une certaine réticence, pour ne pas dire pire, le changement de cap des Américains d'
Armored Saint qui, de cette expression très marquée par l'empreinte du vieux continent, aura brutalement évolué vers un Heavy
Metal nettement plus en phase avec leurs origines. Une musique nettement plus moderne, en somme, et sur laquelle, indéniablement, les dernières décennies passées, et leur lot de musiques nouvelles, auront pesé.
Plus urbain, plus syncopé, plus fracturé et moins fluide, le nouvel art du quintet californien n'est assurément pas du goût de tous. Et d'ailleurs, en cette année 2015, les mêmes incorrigibles rétrogrades, ne seront certainement pas rassurés lorsqu'ils apprendront que ce
Win Hands Down, nouvel opus de John
Bush et de ses acolytes, poursuit, peu ou prou, dans cette même voie.
Aucun titre n'est pourtant à même de les faire bondir soudainement brusquement saisi par un effroi effroyable. Le disque commence même de manière très agréable, fort d'un excellent titre éponyme aux refrains délicieux. La suite, malheureusement, est moins brillante et paraît terriblement commune et terriblement anecdotique. De nombreux morceaux s'enchaînent sans démériter vraiment mais sans s'illustrer non plus (Mess, An Exercise in
Debauchery,
That Was then, Way Gack When, In an Instant malgré une entame plutôt attachante, Up Yours...).
En revanche, avec la ballade
Dive on atteint des sommets dans l'expression de ces pistes à l'intérêt discutable.
En somme, si l'on voulait résumer ce disque de manière succincte, et forcément schématique, il suffirait d'évoquer cette déception qui nous étreint face à des titres qui, le plus souvent, demeurent appréciables mais guère plus. Il suffirait de parler de ces instants agréables qu'il nous offre et qu'on oublie aussitôt l'opus terminé. Un constat forcément amer lorsqu'on songe aux qualités démontrées autrefois par ce groupe.
Pour revenir à des propos nettement plus positifs, parlons tout de même de quelques pistes susceptibles de s'illustrer, dans le bon sens du terme. With A Full, Herd Of Steam où John officie en duo avec Pearl Aday, fille adoptive de
Meat Loaf, et accessoirement épouse de Scott
Ian, qu'on aura pu découvrir plus tôt cette année au travers du projet Motor
Sister, sont, en effet, très intéressantes. Tout comme d'ailleurs Muscle Memory qui, elle aussi, propose des chorus réussis.
Pour apprécier ce
Win Hands Down à sa juste valeur, il vous faudra donc faire fi du passé de ces cinq musiciens originaires de
Los Angeles et vous concentrer sur leurs œuvres récentes. Autant dire que si vous appartenez à la catégorie de ces immuables râleurs évoqués dans la première partie de cette modeste analyse, l'effort qui vous sera demandé ne sera pas nécessairement simple à consentir. En d'autres termes, si vous attendez d'
Armored Saint qu'il se vautre dans la mode actuelle du revival Heavy
Metal en puisant son inspiration dans les racines de ses propres travaux, passez votre chemin.
Comme quoi les chroniqueurs de certains magazines doivent avoir des oreilles en carton car c'est précisément ce qu'ils annonçaient.
Merci Dark pour le texte même si ça me fait de la peine :-)
Je vais quand même me le choper très vite. Comme tout bon fan un peu borné.
Merci pour la chro Dark.
Ressenti un peu différent du tien pour ce skeud. Après un « La Raza » que je trouve très moyen, cela me fait plaisir d’entendre Armored Saint revenir avec cet album franchement réussi à mes oreilles.
D’abord il y a le chant de Bush qui ne m’avait plus autant convaincu depuis « Raising Fear ». Ensuite, il y a les compos que je trouve réussi avec des refrains qui rentrent bien dans la tête.
Certes, Pritchard n’est plus là et rien ne sera jamais plus pareil pour le groupe. J’ai mis le temps mais je me suis fait une raison. Pour autant, le travail sur les guitares est remarquable à mon goût. Ok, le groupe n’a plus le mordant des débuts mais l’album est tout de même bien plus rentre dedans que « La Raza », et ça c’est bon à entendre.
Bref, un retour gagnant pour mon chevalier préféré. Ca va dézinguer du dragon avec ce disque, n’est-ce pas Phiphi ?
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