March of the Saint

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17/20
Nom du groupe Armored Saint
Nom de l'album March of the Saint
Type Album
Date de parution Juin 1984
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album214

Tracklist

Re-Issue in 2006 by Rock Candy
1.
 March of the Saint
 04:11
2.
 Can U Deliver
 03:34
3.
 Mad House
 03:53
4.
 Take a Turn
 03:50
5.
 Seducer
 03:49
6.
 Mutiny on the World
 03:29
7.
 Glory Hunter
 05:09
8.
 Stricken by Fate
 03:30
9.
 Envy
 02:56
10.
 False Alarm
 04:14

Durée totale : 38:35

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Armored Saint


Chronique @ samolice

17 Mai 2012

Le Saint fend l’armure... et nos têtes

Metallica. Armored Saint.
L’histoire de l’un a souvent croisé celle de l’autre.

Dans les bonus du film documentaire « Some Kind of Monster », Dave Mustaine raconte comment, lors d’une soirée en 1982, après avoir aperçu Lars Ulrich être projeté au sol au cours d’une altercation avec Phil Sandoval, il s’est jeté sur ce dernier et lui a brisé la cheville. Touche pas à mon pote ! (tiens ça ferait un bon slogan ça). Mustaine regrettera longtemps son geste et finira par s’excuser en lui offrant une guitare ESP - une cheville pour une guitare signée Dave, je suis preneur -.
Une année auparavant, John Bush s’est vu proposer par Ulrich et Hetfield une audition pour le poste de chanteur au sein de Metallica. Il refuse. Une nouvelle offre lui sera faite après la sortie de « Kill ‘Em All ». Nouveau refus. Enfin en 1986, alors qu’Armored Saint enregistre son troisième album, « Raising Fear », Joey Vera est contacté suite au décès de Cliff Burton. Jamais deux sans trois : refus.

Que serait-il advenu si Bush avait accepté ? Comme il l’a dit lui-même en interview, sans pour autant regretter ses choix, cela aurait tout changé, peut-être même l'histoire du métal. Ok, c’est bien beau tout ça mais il y a pourtant bien plus à dire et à connaître de ce groupe hélas sous-estimé, je parle d’Armored Saint bien entendu, que de se répandre en spéculations.

En 1982, en Californie, les frangins Phil (guitare) et Gonzo Sandoval (batterie) accompagnés d’un pote de lycée, David Prichard (guitare), forment Armored Saint, patronyme adopté en hommage au film « Excalibur » qui a fortement impressionné Gonzo. Le chanteur John Bush, qui est inscrit dans le même établissement scolaire, les rejoint très vite ainsi que le bassiste Joey Vera qui complète le line-up. Excepté Prichard, flamboyant soliste à la chevelure rousse, mort d'une leucémie en février 90, tous les membres originels sont encore présents aujourd’hui dans le groupe. Même Jeff Duncan qui remplacera Prichard traînait déjà beaucoup avec le groupe avant son intégration. Armored Saint est une famille.

Très vite, une démo 5 titres permet à Armored Saint de décrocher sa place sur la compilation « Metal Massacre II » (1982) grâce au titre "Lesson Well Learned". Au passage, combien de fantastiques combos ont fait leurs premiers pas sur cette série de compils, c’est tout bonnement incroyable. Après avoir été impressionné par le premier EP (Armored Saint, 1983) distribué par Metal Blade Records, Chrysalis signe le groupe en 1984. Le 9 octobre de cette même année, « March of the Saint » est dans les bacs.

Le recto de la pochette offre le dessin de cinq chevaliers en armures prêts à livrer bataille. Au verso, ils ont retiré leurs masques et prennent les traits des cinq membres du groupe. Le paysage environnant a été ravagé suite à leur passage. Ils chevauchent fièrement leurs fidèles destriers. Non, pas des chevaux, des motos, ça va plus vite et ça coute moins cher à l’entretien. Enfin, en photo intérieure, cinq gamins aux visages mal rasés, vêtus de guenilles et aux regards de tueurs. Avec tout ça, vous avez compris qu’il ne sera pas question ici de musique pour fillettes.

Comme ils l’ont fait pour leurs cottes de mailles, nos chevaliers tricotent un bon gros heavy métal. Oyez oyez braves gens, le groupe n’a qu’un seul amour : la NWOBHM. Seul problème, ils sont américains. Qu’importe, excepté l’accent californien de Bush, leurs sonorités sont on ne peut plus européennes. D'où probablement la difficulté du band à se faire reconnaître aux States, pays alors partagé entre la vague thrash naissante et le hard/sleaze/glam (rayez les mentions inutiles). « Ride The Lightning », « Stay Hungry » ou « Out Of The Cellar » sortent ainsi tous en cette année 84. Dans une moindre mesure, Savatage vivra la même mésaventure un an plus tard.

Pourtant, dés la superbe intro de "March of the Saint", l’auditeur comprend qu’il va se régaler. Un heavy métal franc du collier, emmené par des rythmiques (zaz)panzers, des riffs tranchants, des soli mélodiques et des refrains entrainants. Voilà ce que nous propose Armored Saint tout au long de ce premier 33. Une musique bien à l’image du look médiéval que le groupe s’est choisi. Du métal bien lourd mais qui groove toujours. Et le groove, c’est imparable (même si la basse aurait mérité d’être mise plus en avant).

Armored Saint, c’est un peu la réponse américaine à Judas Priest, avec une paire de bretteurs qui évoquent inévitablement Tipton et Downing. Si les deux guitaristes sont excellents et se complètent parfaitement, c’est Prichard qui impose le plus son empreinte, avec un jeu unique qui est pour beaucoup dans le « son » d'Armored Saint (écoutez "Glory Hunter", le premier solo est de Sandoval, le second, le plus long, de Prichard). Le batteur pilonne dur, plus rapide que le Priest de la même époque ("Madhouse", "False Alarm"). On pense aussi davantage à Saxon, pour le côté in-your-face des compos, qu’à Maiden et ses compos plus « chiadées » (même si l’influence du Harris band est évidente sur "False alarm").

Si physiquement il est limite reconnaissable - trop de cheveux tue le cheveu - , John Bush, qui s’affirmera quelques années plus tard comme un frontman hors pair au sein d’Anthrax, possède déjà ce timbre si personnel ("Take a turn", ou "Glory Hunter"), avec quelques montées toutefois moins maitrisées - mais heureusement rares - dans les aigus ("March of the Saint"). Un régal que ce chanteur. Et un mec bien qui plus est.

Intros soignées ("March of saint", "Glory hunter", "False alarm"), alternance des tempi au sein d’un même titre ("Can U Deliver", le single avec son clip kitchissime, "Mutiny on the world", qui galope bien sur le refrain et propose un break bienvenu, avec un super boulot de Vera à la basse, annonciateur d’un solo tout en retenue), et d’un titre à un autre (une power ballad, "Take a turn", qui vaut principalement pour le chant de Bush, du « medium » avec la plupart des titres - notamment toute la seconde partie de l’album - et le plus speedé "Mad house" avec à nouveau une superbe ligne de basse), tout est fait pour que l’auditeur ne lâche jamais l’affaire. Et ça marche.

Seule petite écharde métallique dans la cuirasse, la face B, ou la seconde moitié de l’album pour ceux qui disposent de la version cd (une réédition en 95 chez Metal Blade records et un remaster en 2006 chez Rock Candy), est moins efficace. "Stricken by fate" et "Envy" sont ainsi moins marquants, malgré quelques rythmiques bien tranchantes pour le premier et le riff introductif du deuxième qui a un gros air de Motley Crue, période deux premiers albums. En outre, comme souligné un peu plus haut, les tempi n’y sont guère variés, ce qui peut provoquer à la longue une petite - mais alors toute petite - lassitude. De même, peut être y manque-t-il juste un hymne, même si "Glory hunter" n’est à mon goût pas loin d’obtenir ce statut. Un hymne tel que "March of the Saint", LE morceau de bravoure de l’album, qui 28 ans après avoir été allumé continue de faire briller la flamme du métal.

Enregistré aux studios Ocean Way de Hollywood, la production est encore tout à fait acceptable aujourd’hui, excepté le problème récurrent du manque de relief et de dynamique de l’ensemble. C’est le king of pop, Michael Jackson, qui s’en est chargé. Quoi ? Un homonyme ? Vous êtes surs? Ah oui en effet, je vois en consultant mes fiches que le monsieur a travaillé auparavant avec Kiss - ceci expliquant peut être ce qui va suivre -.
Les membres du groupe n’ont depuis sa parution cessé de dénigrer le son de cet opus. Joey Vera et John Bush ont souvent exprimé leurs frustrations et leurs déceptions à l’égard du mix de l’album, regrettant que Jackson ait refusé d’offrir au groupe le son plus métal qu’il souhaitait.

L’album grimpera jusqu’à la 113ème place du Billboard. Bof bof. En France, R.A.S. Killer Nono écrit dans Metal Attack (mars 85) : " Tout à fait le genre d'album indispensable ... à ceux qui achètent tout ce qui sort. Que les autres gardent leurs dollars pour acheter des roses à leur copine." Sourd le mec, probablement. Faut dire qu’avec un nom pareil…
La vérité (si je mens) je vous le dit : « March of the Saint » est ni plus ni moins qu’un album brut de décoffrage indispensable à tous les amateurs de la NWOBHM.

Attention évènement ! Le 8 (Sonisphere) et 10 juillet (Paris, à la Maroquinerie) 2012, Armored Saint se produira en France pour la première fois en plus de 30 ans de carrière. Un truc de malade quand même pour un groupe qui a pourtant marqué un bon nombre d’entre nous. Vive la France…

28 Commentaires

12 J'aime

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judasblade - 23 Juin 2021:

Concernant les groupes découverts grace aux compilations sur Métal Massacre je ne peux qu'être d'accord. Sans être exhaustif, il y avait quand même sur la premère Métallica, Bitch, Malice, Ratt...la deuxième Armored Saint et Savage Grace...la troisième Slayer, Virgin Steele et Snowhite...sur la quatrième Abbatoir et Lizzy Borden...Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ont fait carrière.Après j'ai laché ces compilations. Sur Enfer magazine ou Métal attack (ma mémoire me fait défaut) Lizzy Borden se fait défoncer alors que c'était mon morceau préféré...Avec le recul , relire certaines chroniques de ses magasines prêtes parfois à sourire...

TDH75 - 24 Juin 2021:

Le 17/20 est pour moi largement surcoté. Il faut voir « March of the Saint » non comme un coup de maître mais comme un début encourageant avec un ensemble toutefois très inégal, imparfait et bien tatonnant comme en témoignent les quelques tentatives maladroites de John Bush pour chanter dans les aigus pour singer les ténors de l'époque officiant dans ce style de musique (Rob Halford ou King Diamond).

On sera peut être aussi séduit par l’aspect témoignage historique d’une époque ou le look heavy metal à cheveux longs, blousons de cuirs et chaînes de moto était à la mode et incarnait une sorte de rébellion prenant le relais de l’essoufflement du mouvement punk tout en incorporant des références évidentes aux gangs de motards des années 50.

Néanmoins, à mes yeux « March of the saint » est pour moi l’album le plus fragile et le moins abouti des saints en armure californiens.

More here MF : https://lediscoursdharnois.blogspot.com/2021/06/march-of-saint-armored-saint.html

samolice - 24 Juin 2021:

J'ai pas mis 17/20 mais 18/20 smiley

angus107 - 19 Fevrier 2023:

Armored Saint a déja une longue carrière, et pourtant je ne les connais que depuis peu ( 1 à 2 ans max )

Surement du au fait qu'ils ne sont pas très, voir peu, médiatisés.

J'ai donc voulu réparer cette injustice en écoutant ce 1er opus

Il est de bonne facture, sans pour autant crier au génie.

Sur certains morceaux et donc certains riffs, on pourrait les comparer à Judas Priest, mais ça s'arrete la.

Hate d'écouter le second album

16/20

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