Revelation

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17/20
Nom du groupe Armored Saint
Nom de l'album Revelation
Type Album
Date de parution 07 Mars 2000
Produit par Bill Metoyer
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album155

Tracklist

1. Pay Dirt 04:12
2. The Pillar 04:58
3. After Me, the Flood 05:07
4. Tension 05:23
5. Creepy Feelings 05:24
6. Damaged 06:30
7. Den of Thieves 06:03
8. Control Issues 06:22
9. No Me Digas 05:05
10. Deep Rooted Anger 05:19
11. What's Your Pleasure 03:06
12. Upon My Departure 04:40
Total playing time 1:02:09

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Armored Saint


Chronique @ samolice

24 Août 2012

Pas une révélation mais une confirmation

En 2000, la durée hebdomadaire du travail en France passe à 35 heures dans les entreprises de plus de 20 salariés. Armored Saint s'en fout (pas nous).

En 2000, Metallica porte plainte contre Napster. Armored Saint s'en fout (nous aussi).

En 2000, le neo metal décolle (24 millions d'exemplaires vendus du «Hybrid Theory» de Linkin Park), le heavy metal plonge. Armored Saint s'en fout déjà un peu moins.

En 2000, la mode du retour-à-la-casa est lancée. Vince Neil a fait la paix avec Mötley Crüe et Dickinson a retrouvé sa vierge préférée. Armored Saint ne s'en fout pas. Mais alors pas du tout. Que voilà une belle occasion de ressortir les armures du placard - ça se range où une armure ? -.

Courant 1999, alors qu'Anthrax est en hibernation, Vera propose à Bush de venir taquiner la mélodie en studio, comme au bon vieux temps. Après un break de 8 ans, le plaisir de travailler ensemble est toujours là. Le résultat satisfait tellement les deux hommes qu'ils rameutent le reste de la bande et entrent en studio de juin à octobre 1999. Le line-up est toujours le même (nous vous avons déjà compté combien ce groupe est une véritable affaire de frères de sang). L'ambiance y est détendue - ce qui n'a pas toujours été le cas, du temps de Raising Fear notamment - et la pression inexistante. Idéal.

Disparu depuis presque dix ans (1991), c'est finalement en mars 2000 qu'Armored Saint revient, un peu à la surprise générale, ou plus précisément à la surprise des rares personnes intéressées par cette reformation, avec un cinquième album intitulé Revelation. A quoi donc s'attendre ? Ben à du pur heavy metal pardi.

La pochette, sombre et intrigante, tirée d'une peinture déjà existante - mais de je ne sais pas qui, la culture et moi... - donne le ton.
Prichard parti sous d'autres cieux, c'est hélas le cas de le dire, Vera a pris la relève. Il est crédité (seul ou accompagné) sur tous les titres. Il veut l’album le plus brutal possible et bien old-school. Il assure également la production, son expérience avec Dave Jerden sur le précédent album l'ayant mis en confiance. Sur ce dernier point, le résultat est concluant.

Si une dizaine d'années sépare Revelation de Symbol of Salvation, la filiation entre ces deux albums est pourtant évidente. Néanmoins, là où l'impact de quasiment tous les titres de Symbol of Salvation perdurait bien après leur écoute, l'effet est plus modeste ici. Les mélodies sont moins "catchy", les riffs moins intenses. En étant sévère, c’est un peu comme si ces nouveaux morceaux étaient pour la plupart d'entre eux issus des sessions de l'album précédent mais non retenus à l'époque. On ne s'ennuie pas pour autant. Oh que non ! Armored Saint est un groupe qui a du caractère et une personnalité unique.

Niveau tempi, les mecs savent tout autant se servir de la poignée d'accélérateur que de la pédale de frein. D'emblée, ça défouraille sévère, ("Pay Dirt", le Priestien "The Pillar", l’entraînant "After Me the Flood"). Parfois ça ralentit ("Damaged", au rythme lent mais écrasant), pour repartir de plus belle ("What's Your Pleasure"). Le groupe porte bien haut l'étend(h)ard d'Armored Saint.

Les intros le font toujours ("Pay Dirt," et son riff qui voit les guitaristes se répondre, "Tension", "Den of Thieves" et ses harmoniques artificielles à la Zaak Wylde pour une compo que l'on pourrait d'ailleurs trouver sur un album d'Ozzy), les breaks également ("After Me the Flood", "Damaged", "Control Issues", "No Me Digas"), les guitares sont aiguisées et écrasantes, souvent plus heavy à mon sens que sur les précédents albums ("The Pillar", "Deep Rooted Anger"), les soli plutôt bons ("Pay Dirt", "Creepy Feelings", qui a tout d'un classique à mon goût) et le tout est emporté par le groove indéniable du groupe. Groove qui doit beaucoup à Vera et Gonzo Sandoval, lesquels sont les pistons qui entraînent le reste de la machine ("Tension", "Damaged").

Comme à son habitude, Armored Saint propose également des titres moins "évidents". L'intro acoustique d'inspiration hispanisante de "No Me Digas" est superbe. On se croirait dans un western de Sergio Leone, Clint ne doit pas être loin. Pour la première fois, sur la proposition de Gonzo, Bush s'essaie au chant en espagnol. Avec succès. Pour autant, le titre casse un peu le rythme de l'album. Il eut probablement mieux valu le placer en dernière piste. Par exemple après un "Upon My Departure" dont l'intro offre au groupe le plaisir de s'aventurer sur des contrées pas si éloignées du territoire sudiste.

Bush est toujours autant à son avantage. Un retour au bercail qui fait plaisir à entendre et qui explique pourquoi j'ai toujours eu des difficultés à l'écouter au sein d'Anthrax - quand bien même il y est excellent -, sa signature vocale étant trop inextricablement liée pour moi à Armored Saint. Une véritable alchimie. Bush appartient à Armored Saint. S'il y a une révélation qui s'impose, c'est bien celle-ci.

A mon sens, les titres trainent parfois un peu inutilement en longueur (huit sur douze dépassent les 5 minutes, parfois plus) et perdent ainsi en force de frappe ("After Me the Flood", "Tension", "Den of Thieves", ou "Control Issues", ce dernier me rappelant un peu le Metallica de la période "Load/Pillar"). A l'inverse, "What's Your Pleasure" - qui m'évoque lui aussi Metallica, celui des tout débuts - n'est certainement pas le titre le plus inspiré de l'album mais arrache tout avec ses 3 minutes et son court solo astucieusement placé très tôt. J'adore ! Comme par hasard, il s'agit là d'un vieux morceau co-écrit par Jeff Prichard. Mon titre préféré avec "Creepy Feelings", qui lui aussi serait inspiré d’un riff de Dave. Qu'est-ce qu'il me manque ce type.

A la sortie du disque, le groupe embarque pour leur première (petite) tournée européenne de trois semaines. Hélas, Bush repartira bien vite voir si l'herbe est plus verte (ou de meilleure qualité pour les adeptes de la cigarette qui fait rire) chez Anthrax. Prochain rendez vous ? Dans dix ans, comme d'hab'.

Au final, cet album n'est pas une révélation mais bien une confirmation. Et je veux le clamer haut et fort : J'aime les Saint (pardon chérie).

12 Commentaires

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samolice - 29 Août 2012: Merci à tous pour les commentaires (j'étais absent quelques jours).
Elevator : "La raza" m'a aussi un peu déçu alors je laisse du temps avant de m'y attaquer.
Marko : merci mais je ne peux pas être fait chevalier car je ne suis que l'écuyer de mon petit de 3 ans et qui lui se définit comme un chevalier fier et couageux!
 
Madness77 - 19 Juin 2020:

Quand on écoute tension, den of thieves, creepy feelings, no me digas c'est difficile de faire mieux dans le genre heavy qui oscille entre agressivité et lourdeur avec un remarquable bush au chant. Quelques morceaux un peu longs mais malgré tout je le mets dans mon top 20 des meilleurs albums heavy metal sans doute aussi par nostalgie car c'est l'un des tous premiers albums dans le genre que j'ai acheté à l'époque. En tout cas j'invite tous ceux qui ne l'ont jamais ecouté de le découvrir il n'a pas vieilli d'un pouce et la production est monstrueuse. 

Deminion - 15 Août 2020:

La pochette, sombre et intrigante, tirée d'une peinture déjà existante - mais de je ne sais pas qui, la culture et moi... - donne le ton.

L'artwork est de Wayne Barlowe, un peintre américain qui a peint une série entièrement consacrée aux forces du mal et à l'enfer en 98. J'avais découvert le monsieur il y a quelques années, et cette peinture m'a suffisemment plu pour me servir d'avatar depuis. Je ne savais pas que c'était aussi la pochette d'un album d'Armored Saint, mais la coincidence est très cool.

Merci pour la chronique, et pour les autres sur ce groupe d'ailleurs.

samolice - 31 Août 2020:

Merci beaucoup pour les précisions sur l'artwork et son auteur! Je vais aller cheker ça rapidos sur le net pour observer ses autres peintures.

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Chronique @ TDH75

29 Août 2021

Le meilleur album de heavy des années 2000 ?

En 2000, alors qu’on pensait que le groupe Armored Saint appartenait bel et bien à un passé déjà poussiéreux et révolu, les Californiens opèrent un retour inespéré après près de dix longues années d’hibernation et sortent leur 5ème album studio intitulé « Revelation ».

J’ai, pour ma part, découvert le groupe par hasard avec cet album époustouflant qui m’avait à l’époque totalement abasourdi par la qualité de ses compositions.

On ne sait pas très bien si c’est l’émergence du Girls Band britannique All Saints qui donna envie à ces vétérans du hard de reprendre les armes en se disant qu’après tout les gros Saints étaient peut-être à la mode en ce nouveau millénaire, toujours est-il que Joey Vera, Jeff Duncan, Phil et Gonzo Sandoval et John Bush, aidés du percussionniste John Saxon, décident de réactiver leur infernale machine de guerre médiévale.

La pochette, véritable œuvre d’art au mysticisme envoûtant, introduit un début de disque absolument fracassant.

Les guitares, affûtées comme de longues épées effilées, produisent un son aussi clair que puissant ; les tempos rapides et nerveux insufflent un groove implacable qui happe dès les premiers instants l’auditeur bousculé et sonné. Au-dessus de ce superbe édifice sonore règne sans partage la voix grave virile et surpuissante de John Bush, qui harangue ses troupes à la manière d'un intraitable chef de guerre concentré sur son objectif.

Les premiers titres déboulent en force tels une armée tentant de prendre d’assaut un château fort, foncent tête en avant comme d’invincibles béliers destinés à faire sauter les portes ou les murailles les mieux défendues. A la manière d’armes médiévales, la machinerie est simple, rustique mais formidablement efficace et destructrice. Déjà l’auditeur sent sa détermination fléchir, ébranlée par la violence de l’impact initial.

La suite martèle inlassablement les murailles de son esprit jusqu’à ouvrir la fameuse brèche permettant aux Saints en Armure de s’engouffrer.

Ayant accompli le plus dur, les assaillants relâchent un peu la pression avec « Damaged », power ballade chaloupée au charme ravageur qui fait la part belle à un lumineux solo de guitare avant de repartir de plus belle pour éteindre les derniers bastions de résistance adverse par le monstrueux « Control Issues », perfection d’arme offensive qui ne laisse pas de seconde chance à ses malheureuses victimes.

Après avoir dispersé et découragé les troupes adverses qui se retranchent avec l’ultime énergie du désespoir, le Saint surprend la vigilance adverse par une variation inattendue, « No Me Digas », power ballade semi acoustique et hispanisante, magnifiquement chantée en espagnol par un John Bush très en verve.

Pour finir, les cavaliers de l’apocalypse assoient tranquillement leur écrasante suprématie sur leur ennemi à présent en déroute, assénant avec « Upon My Departure » une conclusion enfin apaisée dans le royaume pacifié de l’esprit d’un auditeur soumis à de nouveaux souverains au cœur noble, pur, juste et courageux.

En conclusion, cette « Revelation » le fut surtout pour moi tant cet album fut un véritable électrochoc musical dans mon esprit encore neuf et avide de découvertes à l’époque. Plus encore, « Revelation » marque la résurrection la plus improbable et la plus impressionnante d’un Saint que l’on pensait reclus pour l’éternité dans son tombeau.

Il serait terriblement vain et mesquin de chercher la moindre faiblesse ou le moindre défaut dans cette puissante cuirasse consolidée au fil des années par l’exercice répété de milliers d’heures de pratique du heavy metal le plus pur qu’il m’ait été donné d’entendre dans ma vie avec celui de Judas Priest.

Comme vous pouvez vous en douter, en pleine période de « neo metal » et de fusion « rap/rock », ce « Revelation » allant complètement à l’encontre des modes fut un retentissant flop. Les musiciens d’Armored Saint, pratiquant avec talent ce style de musique depuis plus de 30 sans réellement connaître la gloire ou la richesse n’en ont pour moi que plus de mérite !

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