Sorti de nulle part avec un premier album éponyme marquant,
Slipknot n’aura par la suite cessez de s’auto-plagier sans jamais réussir à sortir des affres de sa propre scène (quoi que je tienne à dire que "
All Hope Is Gone" est un très bon album).
Érigé en symbole d’une génération rebelle et désabusée, les américains auront fait sans doute plus parlés d’eux par leurs frasques extra musicales que réellement leur art, à commencer par le nombre absolument inutile et grotesque de membres.
Si "
Slipknot" et "
Iowa" se révélaient néanmoins maladroit sur l’ensemble, ils contenaient tous les deux parmi les plus grosses bombes du groupe, bombes quasi inexistantes sur ce "Vol 3 : The Subliminal Verses".
Impact premier, la pochette est stupéfiante, malsaine, originale et glaciale, elle démontre une chimérique envie de proposer de nouvelles orientations musicales. C’est donc avec un constat initialement positif que s’entame la lecture de l’album.
"Prelude 3.0", froid, indus et expérimental débute l’album de très belle manière, rapidement suivit par un "
The Blister Exists" relativement monstrueux dans sa construction, ses riffs tordus et techniques et surtout son break aux tambours (tiens, ils servent enfin à quelque chose !). Corey hurle comme un damné, d’une voix rauque, démente en proie à une schizophrénie maladive, et ne tente pas encore ses incursions claires qui ne feront que le ridiculiser dans la suite de cet opus. Un introducteur lourd et écrasant, auquel se dresse tout de même un premier problème majeur : le son.
Produit par Rick Rubin, ce dernier signe probablement son travail le moins abouti et le plus pitoyable, autant en terme puissance sonore que de clarté. Une masse informe et inaudible parfois (un mixage complètement honteux…le trop grand nombre de piste n’étant pas compacté de manière adéquate !), notamment au niveau des percussions et de la batterie qui, en plus d’être d’une platitude extrême, sont noyées dans un chaos sonore sans nom, dans lequel les guitares tentent tant bien que mal d’imposer une quelconque loi face à une basse absente et des samples broyant encore un peu plus les graves. Bref, un énorme gâchis.
Les deux premiers opus possédaient ce son crade, mais la musique l’acceptait, car plus folle et symbolique d’une jeunesse incontrôlée tandis qu’ici, il y a réellement un paradoxe entre la musique et la production.
Et hormis ce formidable introducteur, il faut bien avouer que le reste est très loin de proposer une musique neuve. Abusant de schémas syncopés hérités de
Machine Head ("
Duality" pour ne citer que lui) ou de descentes de toms aussi ridicules que sans intérêt. Certes, Joey Jordison est un très grand batteur (ce qui prouve une nouvelle fois l’inutilité de Chris et Shawn musicalement) mais son utilisation souvent abusive de sa technique imparable dessert ici la musique. On comprend néanmoins que les "kids" soient ébahis mais la parcimonie ne semble malheureusement pas faire partie du vocabulaire du monstrueusement prétentieux Joey.
Car lorsque l’on dispose d’un riff initial aussi malsain que celui de "
Opium of the People", pourquoi le couper au bout de dix secondes pour enchainer sur des déchainements vocaux ridicules de Corey sans aucune ligne mélodique (des paroles jetées dans tous les sens à qui bon veut les prendre !) pour terminer sur un refrain au clair massacré par un Corey ne sachant définitivement pas chanter dans les règles de l’art ("
Wait and Bleed" en a longtemps souffert aussi !). Problème d’ailleurs réglé à l’heure actuelle.
Nous pourrons aussi nous pencher sur les deux "Vermillon". Le premier, à la mélodie glauque complètement annihilée par le son aussi inexpressif qu’une planche de bois, pourrait être intéressant si Corey réussissait à transmettre un minimum d’émotion dans son chant narratif sans relief ni envie.
Quand à la seconde partie, bâtie autour de la même trame mélodique mais à la guitare acoustique, se voudra tout de même plus réussie mais encore une fois trop aseptisée pour réellement subjuguer et émouvoir, comme pressée dans un moule préconçue. Il est compréhensible que les jeunes ne connaissant que les gars de l’
Iowa y trouve de la beauté, l’auditeur plus chevronné n’y verra que facilité et passivité (chanté en clair sur une guitare acoustique, nous l’avons tous fait à quinze ans !).
"
Before I Forget" sera, quand à lui, l’ultime affront fait à une scène métallique ne voulant définitivement plus de ce rejeton trop penché vers les mélodies faciles, mémorisables et commerciales. Le chant faussement agressif et grave de Corey, le riff tranchant sans être trop frappé pour les gosses, quelques brides de samples pour l’originalité déguisée (avec des influences fusions encore une fois empreintes à
Machine Head ou
System Of A Down) et surtout un refrain d’une simplicité enfantine : un gros "I" scandé suivit par un chant faux et un solo mielleux. Un petit déchet auditif.
Car ce qui manque, ce sont des titres ambitieux et réellement rageur. Où est passée la démence d’un "
Eyeless", la furie d’un "Sur Facing", la jouissance d’un "People=
Shit" ? Où ?
The Subliminal Verses n’est au final que le résultat d’une scène néo s’effondrant inexorablement sous son propre poids... et sous sa propre prétention.
Ah et je trouve assez gonflé de critiquer la présence d'une chanson acoustique à l'heure où ce genre de pratiques est monnaie courante depuis belle lurette dans le metal...
J'ai jamais rien eu contre Slipknot, c'est ce groupe qui m'a fait trébuché dans le chaudron métallique ^^ mais au file des années , cette soupe néo commercial, on s'en lasse vite... Mais cette album est l'un des meilleures de ce groupe avec pas mal de titres phare comme Duality, Before I forget, The Blister Exists , The Nameless et Three Nil! Toute ma jeunesse! Mais je suis vite passé à autre chose...
Je suis partagé quand a cet album. Je le trouve homogène et plus nuancé si on peut dire, que les précédents. Il y a quelques super morceaux, mais le son ne rend pas service aux compos. C'est surtout la batterie qui sature, comme sur le Death Magntic de Metallica, et ça gache l'écoute.
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