Cela fait maintenant une bonne dizaine d’années que
The Black Dahlia Murder est un nom incontournable du metal extrême. Depuis la sortie de
Nocturnal en 2007, le combo de Waterford continue d’abreuver les foules de son death moderne à la fois violent et mélodique avec toujours plus ou moins la même recette – et la même réussite.
Verminous est déjà le neuvième album des Américains et, autant vous le dire tout de suite, il ne faut pas vous attendre à de gros changements sur cette nouvelle galette ; non, les cinq se contentent de faire du Black Dahlia Murder, et pour ceux qui en doutaient encore, ils le font fichtrement bien, avec une maîtrise et un professionnalisme qui forcent le respect.
Cette fois, on revient aux tons verts de la pochette de
Ritual, avec un artwork très réussi de Juanjo Castellano, et c‘est parti pour 35 minutes de headbang et de mélodies virtuoses, dans ce style unique mêlant death mélo, metalcore et touches black dans un conglomérat inclassable. Le titre éponyme démarre lentement sur ce riffing sombre et saccadé qui fait doucement monter la sauce avant que l’explosion ne vienne nous décaper les tympans et la moitié de la face : chant criard de Strnad, riffing et rythmiques thrash/death à la suédoise, double pédale millimétrée et gros blasts qui tâchent sur un refrain bien mastoc, sans oublier le solo parfaitement chiadé au milieu en guise de break, paf, le tour est joué, et vous avez un titre de
The Black Dahlia Murder en 3,50 petites minutes.
Godlessly lui démarre sur les chapeaux de roue, reprenant ce riffing très göteborgien, mais se fendant judicieusement de leads blackisantes et de blasts ultra rapides sur le refrain, et n’oubliant pas non plus les parties solistes de haute volée ainsi que les nombreux changements de rythme histoire d’en mettre plein les oreilles.
Bref, vous l’aurez compris, au menu, on a du classique de chez classique pour ceux qui sont déjà habitués à la musique du groupe. Pour les autres, imaginez-vous un mélange de At the
Gates,
Revocation, les premiers
Abigail Williams et
The Faceless pour vous faire une idée : riffs acérés et accrocheurs qui éclaboussent dans tous les sens, section rythmique qui s’affole et épouse une foultitude de tempos divers et variés, chant hurlé black/core parfois doublé de parties plus gutturales, rien de neuf à l’horizon mais une maîtrise technique et mélodique toujours aussi impeccable qui fait de ce
Verminous un album dans la bonne moyenne dans la discographie du quintette.
L’ensemble est très dynamique et agréablement varié, bien sombre pour le style, alternant les titres bien rentre-dedans et les parties plus mélancoliques, le tout arrosé de soli virtuoses qui aèrent considérablement ces trente-cinq minutes. On ne peut pas dire que ces dix nouvelles compositions nous surprennent, mais elles nous confirment efficacement la forme de la bête ainsi qu’une inspiration qui ne fait pas défaut même si à mon sens, il manque quelques gros tubes (vous savez, ce fameux refrain qui tue ou le riff vraiment imparable qui nous reste gravé dans le crâne au bout d’une seule écoute). Très propre et exécuté au millimètre, ce
Verminous est finalement une bonne synthèse de ce que
The Black Dahlia Murder fait depuis maintenant plus de quinze ans, un album bien équilibré entre brutalité, vélocité et mélodies éblouissantes (l'excellent Removal of the Oaken Stake avec cette mélancolie poignante, la fin de Child of
Night, les soli lumineux de Sunless
Empire, mid tempo aux riffs irrésistibles et très porté sur la six cordes, le presque power the Wereworm’s Feast avec cette avalanche de notes éblouissantes, aux forts accents de
Stortregn).
Il paraîtrait que l’assassin d’
Elizabeth Ann Short, le fameux Dahlia Noir, n’a jamais été retrouvé, et ça fait quand même sacrément froid dans le dos de savoir que de tels psychopathes courent peut-être encore dans la nature. En attendant que le meurtre soit élucidé - s’il l’est un jour ! - rien ne nous empêche de nous passer et nous repasser ce
Verminous aux riffs et aux mélodies aussi acérés qu’une bonne lame bien effilée : la peur n’évite pas le danger et elle n’est jamais aussi délicieuse que quand elle est mise en musique par
The Black Dahlia Murder. A savourer sans modération, jusqu’à ce que la mort vienne violemment nous faucher…
Je le trouve plus aérée cet album que les précédents, moins brutal. Je rejoind ta chronique, le groupe est vraiment talentueux. Je mets toujours un bon moment avant d'aprécier leurs opus, il me faut pas mal d'écoute, ici moins que d'habitude. La pochette est magnique!. L'album quand à lui est fidéle au groupe, ils ont une constance dans leurs albums, je les trouves jamais vraiment mieux ou moins bons. D'ailleurs c'est le seul reproche que je leur fais, si on faisait un blindtest avec quelques compos tirés de leur 5 derniers albums où il faudrait trouver de quel album est tiré la compo, j'en serais incapable. Merci pour la chro, un bon album quoi qu'il en soit.
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