Oui, les revoilà enfin, les petits gars du Michigan remettent le couvert après deux longues années d’attente. En effet c’est dans le cours de cette belle année 2013 que le groupe nous présente sa toute nouvelle galette :
Everblack. En tout cas au premier coup d’œil la pochette a de la gueule et si on la compare à toutes les précédentes c’est de loin une des plus belles avec celle de
Nocturnal. Avec de nombreux albums d’une qualité sans failles alliant un Death US à un Death Mélo Scandinaves parfois pimenté par quelques touches Black,
The Black Dahlia Murder est devenu au fil du temps un incontournable de la scène extrême américaine. Côté line-up Bart Williams cède sa place à Max Lavelle (ex-
Despised Icon, ex-
Goratory) et
Shannon Lucas tire sa révérence au profit d’Alan Cassidy (ex-Abigael Williams). Sorti tout droit des fourneaux de chez
Metal Blade Records et mixé par le grand
Jason Suecof (
Chimaira,
Devildriver,
Daath…), le son à la fois compact et tranchant de cet opus se révèle d’une perfection sans égal. Une question se pose alors : ce sixième album réussira-t-il à concurrencer voire battre le mythique
Nocturnal ? Il est temps d’appuyer sur « Play ».
L’album commence alors de façon lugubre sous une pluie battante. Puis soudain on va s’en prendre plein la gueule ; entre les riffs mélo, la rythmique rapide et nerveuse qui donne envie de secouer la tête jusqu’à ce que mort s'ensuive, le solo signé Ryan Knight (ex-
Arsis) qui en met plein la vue et le chant de Trevor Strnad dont les cris d’outre-tombe nous narrent l’origine du nom du groupe. Pour ceux qui n’étaient pas au courant, il faut savoir que le groupe tire son nom du meurtre non résolu d’une jeune provinciale du nom d’
Elizabeth Ann Short surnommé Dahlia Noir. Cette dernière qui voulait devenir actrice finira sauvagement assassinée à 22 ans (selon le rapport de l’époque, elle aurait été mutilé, coupé en deux au niveau du bassin et vidé de son sang). Les paroles d’
In Hell Is Where She Waits for Me, aussi sombre que la musique, retracent donc son horrible histoire lors de son enterrement dans une ambiance proche d‘un
Nocturnal. Musicalement, la recette reste la même qu’il y a dix ans : structure formatée, batterie calibrée, riffing inspiré, chant torturé et envoûtant mais lassant à la longue. Néanmoins, cela n’empêche en rien à
The Black Dahlia Murder de nous servir une pure tuerie en guise d‘introduction. La recette a beau être vieille d’une dizaine d’années, elle n’a pas pris une ride. Force est de constater que l’efficacité et la maîtrise sont des valeurs immuables.
Mais à peine la première piste finit qu’on embraye sur une seconde tuerie. Goat of
Departure suit donc la même logique qu’
In Hell Is Where She Waits for Me tout en proposant un ensemble plus varié. On retiendra de cette chanson ses « six, six, six » à beugler dans la rue le poing levé, ses mélodies finement ouvragées et ce riff typiquement Black
Metal en fin de la chanson. Et même si l’opus paraît (paradoxalement à son titre) dans son ensemble beaucoup plus mélodique et moins Black que
Ritual, il n’empêche pas de retrouver quelques sonorités dudit style disséminé ici et là (Every Roope A Noose, Map Of Scars). Le groupe change ensuite de tempo sur la plus lente et plus Death Into The
Everblack montrant le potentiel de son nouveau batteur. Ce dernier offre sur cette chanson un jeu à la fois juste et puissant dont on ne pourra que reprocher un manque évident de folie. Côté guitares par contre nous voilà ravis, les Sire Eschhbach et Knight nous servent une panoplie de riffs fort satisfaisants. Et tandis que Brian Eschhbach proposent une rythmique accrocheuse destinée à briser les nuques par centaines, Ryan Knight (même si pour ma part il reste sous-exploité) nous pond des mélodies de toute beauté et des soli impressionnant de technicité. Knight contribue également à la création de cette atmosphère sombre et unique qui vous colle méchamment à la peau particulièrement observable sur la grandiloquente Map Of Scars.
Toutefois passé Raped in
Hatred by Vines of Thorne (rappelant au passage à quel point Trevor est barge à travers des textes totalement décalés) et son refrain très entraînants qu’on a envie de chanter à tue-tête sous la douche, on enchaîne sur des titres moins mémorables, moins énormes que les quatre premiers. On retiendra de cette deuxième partie d’album le lent et méchant Phantom
Limb Masturbation, les plus mélodiques Control et
Blood Mine aux refrains imparables et le tourbillon Their
Beloved Absente. Heureusement, la ténébreuse conclusion Map Of Scars, qui clôt ce
Everblack d’une bien belle manière, injectera un peu de magie dans une seconde moitié d‘album qui commençait à s’enliser dans la monotonie au fil des morceaux.
Alors cet album est-il meilleur que
Nocturnal ? La réponse est sans appel : « assurément c’est non », pour le battre il aurait fallu davantage de morceaux de la trempe des quatre premiers. Bref, cette sixième bombe, malgré quelques petits reproches, reste tout de même une très belle offrande proposant du
The Black Dahlia Murder classique dont la maîtrise, la technique et l’efficacité n’ont d’égale que l’humour présent dans les textes de ce bon vieux Trevor.
Everblack est un disque où s’entremêlent de nombreux éléments qui ont fait la force et le succès du groupe. On retrouve ainsi ce côté ambiancé particulièrement jouissif à la
Nocturnal sur la première partie (et sur le dernier morceau) de l‘album mais aussi des bribes de
Ritual lors des atmosphères plus pesantes et mid tempos. En somme point de gros changements à l’horizon mais des morceaux d’une qualité rare qui dépotent. Que demande le peuple ?
TBDM est devenu une référence en matière d'extrême et finit par clore définitivement le caquet des incultes qui pensent encore qu'il s'agit d'un groupe de Deathcore générique. Des albums comme ça, on en veut encore et encore...On peut saluer leur régularité aussi en terme de sorties d'ailleurs.
RAPED! IN HATRED! BY VINES! OF THOOORNS!
A l'évidence cet album ne surpasse pas Nocturnal mais je le trouve carrément dans la continuité de Ritual. Sinon bah c'est du black dahlia murder : du gros son avec des grosses guitares et des blasts à vous en exploser les tympans. Donc c'est assurément un énorme album qui ne fait que confirmer à quel point ce groupe est unique
Merci pour cette chro' !
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