The Black Dahlia Murder fait partie de ces groupes qui, certes, dévoilent bien leurs influences, mais savent garder une certaine personnalité, se forgeant au fur et à mesure du temps. Si «
Unhallowed» n’était pas l’album qui allait marquer les esprits au fer rouge, la faute à une certaine répétitivité et un manque de personnalité trop flagrant sur la plupart des titres, cet album pouvait tout de même plaire de par quelques morceaux phares tels que «
Funeral Thirst» et son atmosphère glauque, «The Blackest Incarnation» et son envolée funèbre et un «Closed Casket
Requiem» aux airs suicidaires, dévoilant ainsi un groupe qui arrive à sortir des morceaux marquant malgré ses tares de jeunesse.
Deux ans plus tard,
The Black Dahlia Murder revient avec «
Miasma»...
Le groupe a-t-il acquis l’expérience suffisante pour corriger les erreurs du passé? Qu’en-est-il d’une possible évolution?
Au premier coup d’oeil, on est déjà marqué par un artwork qui casse littéralement l’esprit transporté par la pochette dépouillée et sombre de «
Unhallowed». On retrouve un plan sur Las Vegas orné de ce qui pourrait être de long fils provenant d’une toile d’araignée. Le nom de l’album pourrait prendre tout son sens ici... «Ce qui se passe à Vegas reste à Vegas», Las Vegas symbole de richesse et de décadence, où on peux en ressortir tout aussi ruiné que riche, où l’être humain se laisse emporter dans une sorte de cercle infernal où l’argent est roi...
«Built for
Sin» est là pour accueillir l’auditeur dans cet univers dépravé, qui au final ne laissera qu’une carcasse dépouillée, en décomposition... Les premières notes suivant une très courte intro assez étrange laissent transparaître une forte évolution du groupe. Rapidement arrive «I’m Charming» qui donne le véritable départ de l’album. On ressent un sentiment de dépravation, les guitares servant un riff quelque peu mélodique et incisif. Trevor hurle à la dépravation, de par des textes qui illustrent bien où va l’humanité d’aujourd’hui, offrant une prestation vocale plus marquée, plus travaillée et plus perçante.
La batterie quand à elle dispose désormais d’un jeu plus varié, plus développé, enchaînant les descentes de toms, les blast beats, une double pédale rapide, le tout avec une précision redoutable. Quant au solo de guitare, John Kempainen a lui aussi acquit de l’expérience, on pourrait même dire qu’il tranche dans le vif. Son travail sur «
Unhallowed» était déjà loin d’être négligeable, capable de renforcer encore plus la structure d’une ambiance déjà bien mise en place par le reste du groupe.
«Statutory
Ape» est, quant à lui, un titre plutôt étonnant, hors du commun. Certains auront du mal à y prendre au sérieux les paroles, relevant plus du délire personnel entre les membres du groupe qu’un renforcement de l’image dégénérée et décadente d’un groupe qui a réussit à gagner en maturité. Mais si on arrive à faire abstraction de ce préjugé, «Statutory
Ape» se révèle être une très bonne surprise musicale, proposant toujours ce riffing prédateur et ce couple basse/batterie offrant une base solide comme le roc. D’ailleurs, la production a elle aussi corrigé la faute fait sur «
Unhallowed», qui mettait la basse trop en arrière ce qui finissait par laisser une place prédominante pour les autres instruments.
Plus d’équilibre quand à la forme générale du mixage, on a même droit à court solo de basse pour atterrir sur un break dont l’effet est quasi-immédiat, brûlant et quasiment glauque.
Certains fans de la première heure pourront reprocher un côté moins morbide, moins glauque de par son instrumental plus pétaradant, ce qui est tout de même quelque peu regrettable puisque c’est un des éléments les plus marquant chez
The Black Dahlia Murder, mais «A Vulgar
Picture» vient apporter cette dose de morbide, de funèbre. Sans faire dans la banale répétition exacte de la sonorité de «
Unhallowed», le groupe arrive à sortir probablement le titre le plus glauque de l’album, démarrant en trombe, enchaînant chacune de ses parties avec soin et cohérence, laissant arriver un solo d’un John kempainen toujours en grande forme, pour ensuite se conclure dans une atmosphère oppressante avec un break de toute beauté, au riff simple mais percutant, supporté par une batterie jouant le rôle d’une rouleau compresseur, au son de grosse caisse lourd et bien marqué.
Après une enchaînement de morceaux un peu moins équilibré, passant parfois du discutable au presque mémorable (quelques relents du passé?) l’album se conclut par «
Miasma», titre éponyme qui illustre parfaitement l’état d’esprit du groupe à l’époque «Je me fout de votre avis, je veux me foutre en l’air après m’être ruiné au casino, avoir pris la cuite de ma vie, m’être tapé une foule de prostituées et crever dans mon vomi». Transpirant la sueur, la décadence, la dépravation, la folie pure et dure... Oui «
Miasma» est en lui-même l’apothéose de la folie autodestructrice, rappelant nos plus sombres heures, ces moments où on est tombé plus bas que terre pour sombrer dans cette dégénérescence qui fini par avoir raison de nous tôt ou tard...
La sonorité se veux encore plus agressive, plus cinglée, Trevor semble même sombrer en même temps que nous, accompagné de sa bande... Il n’y a plus de retour en arrière, plus de futur, plus de vie, seulement la folie...
Après un solo respectant le continuité du titre, «
Miasma» se termine dans un final fou-furieux emplit de hurlements inhumains, d’une saturation bien poussée qui pourrait presque faire penser à de la noise, mais revenant vite au riff de base, sonnant comme le glas de l’esprit sain dans un corps sain... C’est terminé, il n’existe plus la moindre sortie, nous sommes condamnés...
«
Miasma» n’est certes pas l’album de l’année, puisqu’il reste encore quelques erreurs pari-ci par là, les influences se font encore ressentir, mais bien moins que sur «
Unhallowed». Mais malgré ces quelques points noirs, le groupe a réussit à gagner en maturité, suffisamment pour nous proposer des morceaux remarquables dans un album encore un peu trop homogène. La production est bien plus équilibrée et laisse la place à chaque instrument, chacun a droit à sa partie personnelle. En somme, «
Miasma» est l’album qui dévoile que
The Black Dahlia Murder est sur la bonne voie pour arriver à former un tout...
Et en effet cette pochette est vraiment repoussante...
cet opus est jouissif du début à la fin comme en témoigne des titres tels que Statutory Ape, I'm charming et le phénoménal Miasma.
Je rejoins donc ton avis !
Un album genial.par contre moi je trouve la pochette sublime,elle casse les codes du genre et aporte un peu de rafinement dans ce monde de brute lol.bonne chronique mec ta eu de la chance de tomber la dessu ,j espere que t a lacher le deathcore et le metalcore.lol
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