Déjà 4 années au sein du label
Metal Blade Records,
The Black Dahlia Murder a réussit à se créer une notoriété progressive grâce à un «
Miasma» de bonne facture qui permettra au groupe de sortir enfin de l’ombre.
En effet, les membres semblent avoir trouvé leur rythme, 2 années entre chaque albums, ce qui peux laisser certains esprits perplexes, puisque qui dit rythme régulier peu annoncer une baisse de régime au fil des années. Il est vrais que la création d’un chef d’oeuvre peux demander beaucoup de temps... Enfin... Cela reste une idée quelque peu trop poussive, puisque certains groupes arrivent à étonner leur petit monde avec deux albums qui ont parfois à peine une année d’écart («
Scream Bloody Gore» et «
Leprosy» pour Death, «
Hell Awaits» et «Raining
Blood» pour
Slayer... Pour ne citer que quelques exemples...), alors en deux ans, on peux tout de même aussi s’attendre à queqlue chose de bon, un présent qui ferait honneur aux attentes voire qui pourrait surprendre...
Première surprise (et pas des moindres), la jaquette est signée par le talentueux Kristian Wåhlin (
At The Gates,
Benediction,
Dark Funeral,
Ensiferum...), et encore une fois sa patte se reconnaît par le choix des couleurs, la mise en scène et le soin apporté à chaque détails, renforçant un vague «sentiment de virage» pour le groupe.
Des grillons se font entendre, pendant une très courte durée, jusqu’à ce que leur chant nocturne soit brisé par l’ensemble instrumental qui entame alors «
Everything Went Black». A nouveau, le changement se fait ressentir, car il y a encore du nouveau dans le line-up du groupe. Ici nous nous retrouvons avec
Shannon Lucas à la batterie et monsieur «Ryan «Bart» Williams (qui, si vous avez lu ma chronique pour «
Unhallowed», était présent dans le staff de la prod’ de ce dernier), et on peux dire avec certitude que le premier s’en donne à coeur joie, fracassant ses fûts avec ses descentes de toms à toute vitesse, enchaînant des blast beats de fou, le jeu de batterie est encore plus varié et plus structuré que sur «
Miasma».
Quand aux vocaux, «
Everything Went Black» dévoile un Trevor qui a à nouveau travaillé ses hurlements et ses cris stridents, ainsi que ses growls toujours plus caverneux et aujourd’hui reconnaissables entre mille.
John Kempainen nous sort un soli torturé et démentiel, affichant encore une fois une évolution quand à la musique de
The Black Dahlia Murder, l’évolution se fait déjà ressentir alors que nous n’avons pas encore terminé la première piste...
Plus axé sur un thème de fin du monde (et accompagné d’un clip plutôt fendar (en hommage aux «Contes de la Crypte»), le titre d’ouverture est une excellente mise en bouche pour un album qui nous réserve encore bien des surprises...
La nostalgie va finir par attaquer avec «
What a Horrible Night to Have a Curse», dont le titre est directement tiré de la toute première démo des 5 du Michigan.
Plus proche de la sonorité de «
Miasma», nous retrouvons ce petit côté dépravé qui nous a tant plut dans l’album précédent, cependant sans reprendre à la lettre la formule propre à celui-ci.
Outre la personnalité bien plus marquée se dégage aussi les influences, sans pour autant être une sensation désagréable, au contraire. Le groupe a mûrit et arrive à nous montrer qu’il sait se débrouiller de façon totalement autonome en dévoilant avec soin ses inspirations, on aurait presque dit des clins d’oeil.
Après un titre éponyme frisant la sonorité black scandinave, «Deathmask Divine» représente quand à lui une autre facette du groupe, c’est
The Black Dahlia Murder en plus monstrueux, celui qui a gardé la noirceur de «
Unhallowed» et la folie de «
Miasma». Les paroles sont en effet inspirées de faits réels, plus précisément de l’affaire Maria Elena Milagro de Hoyos, impliquant Carl Tanzler, lequel développa une obsession morbide pour une de ses patientes décédée de la tuberculose. Petite anecdote pour les curieux, Carl Tanzler était jadis un radiologiste d’origine allemande qui un jour accueilli une jeune cubaine atteinte de la tuberculose répondant donc au nom de Maria Elena Milagro de Hoyos, une fois la jeune femme décédée, Carl Tanzler développa un amour si fort pour sa patiente qu’il alla jusqu’à la nécrophilie, ce qui l’amena à exhumer le corps de cette dernière et le conserver dans une sorte d’effigie faite de cire et de plâtre.
Plus glauque donc, plus torturé et plus malsain, «Deathmask Divine» conte l’histoire d’un homme brisé, emporté par la folie...
Pourtant l’album n’est pas exempt de défauts, comme nous pouvons le voir par «
Of Darkness Spawned» et sont départ quelque peu étrange qui sonne comme un morceau incomplet et son riff un peu trop quelconque, pas forcément mémorable, on pourrait même se dire que c’est un morceau un peu trop «facile».
Heureusement ce n’est que le temps d’une piste, éclipsé par une suite de très bonne facture en particulier avec «
Warborn», qui change beaucoup de la musique à laquelle
The Black Dahlia Murder nous a habitués.
En effet, «
Warborn» ne suit pas le débordement d’énergie général, on pourrait même dire que c’est le morceau le plus lent que le groupe ai créé à ce jour. Cela ne gâche pas pour autant le plaisir de découvrir un groupe qui a fait peau neuve et qui ne s’est pas reposé uniquement sur ses acquis.
Le ton se veux dramatique et pesant, la vitesse laisse donc place à un morceau lourd, presque pachydermique, mais dont la qualité est tout de même flagrante, l’ensemble des musiciens étant capables de garder une certaine tension qui fini par éclater.
2007 est donc l’année de la consécration pour
The Black Dahlia Murder, avec ce «
Nocturnal» qui dévoile non seulement un groupe qui a mûrit mais qui a grandement évolué et qui a apporté bien des changements à sa musique déjà bien racée. La production de l’album ajoute à la qualité de l’ensemble, il n’y a pas de place prédominante pour quelconque instrument qui pourrait éclipser le reste. Avec un artwork soigné, une évolution flagrante et une certaine uniformité, «
Nocturnal» est l’album phare de
The Black Dahlia Murder.
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