Déjà le quatrième album pour le groupe de « deathcore » américain
Carnifex qui, disque après disque, continue de faire parler de lui. Un premier opus résolument destructeur, un deuxième quasi-parfait dans le genre et un troisième plus mitigé à cause d’un léger changement d’orientation musicale lorgnant un peu plus vers le death pur et dur, délaissant leur côté -core. Toutefois, malgré leur discographie inégale, leur style peu original et leurs lives pas terribles, les Californiens ont réussi à conserver un nombre conséquent de fans, devenant presque un incontournable du genre. Aujourd’hui, pour ce quatrième effort,
Carnifex a choisi de continuer sa voie vers un style alliant le deathcore des débuts et le death moderne similaire à leurs comparses de
Whitechapel (pour ne citer qu’eux).
Changeant encore de producteur, l’album est cette fois-ci enregistré aux Lambesis Studios par Tim Lambesis (
As I Lay Dying) himself, le chanteur de metalcore s’étant fait une sacrée réputation en matière d’enregistrement d’albums. Ainsi,
Until I Feel Nothing bénéficie d’une excellente production, aux instruments clairs et à la précision sonore excellente (malgré une basse quelque peu en retrait à mon goût). Le groupe continue donc d’officier dans un death metal moderne agrémenté de breakdowns pesants auxquels viennent désormais se caler quelques passages purement black metal légèrement symphoniques sur les bords comme peuvent le témoigner les titres typés
Abigail Williams "A Grave to Blame", "
Curse My Name" ou encore "
Creation Defiled". Un ajout de claviers bienvenu mais hélas sous-exploité, la formation américaine ne sachant encore une fois pas sur quel pied danser.
Et là où
Hell Chose Me était sympathique sans être concrètement réussi, ce nouvel album réitère les mêmes erreurs soit un renouvellement inégal et des compositions parfois moins inspirées. Les riffs de ce quatrième opus ne sont pas originaux (le groupe n’a jamais eu la prétention d’innover, soit) et, s’ils sonnent déjà entendus, les nouvelles influences death/black sont malheureusement trop sporadiques pour être concluantes. Par exemple, le titre introductif "
Deathwish" ressemble fortement à celui de
The Diseased and the Poisoned, "Suffering", la longueur plus évidente mais l’efficacité en moins. D’autres morceaux sont également puissants, à l’instar des très bons "We Spoke of
Lies", "
Dead But Dreaming" et "
Never Forgive Me" mais ne suffisent pas à rendre l’album monstrueux et surtout efficace comme les anciens.
Arrivé à la moitié de la galette, on ressent aussi très vite une sorte de monotonie, comme si les riffs, les parties et les chansons auraient déjà été entendus des centaines de fois. Des morceaux comme "
Dehumanize", le basique "Wretched
Entropy" ou "
Until I Feel Nothing" (avec son final en ballade acoustique mille fois abordé), outre le fait qu’ils n’apportent rien au genre, ne provoquent aucune réelle émotion et se laissent écouter sans grand intérêt. Des riffs death, des allers-retours tantôt violents tantôt mélodiques, des breakdowns saccadés, du blast et de la double, quelques bends et basta. Dommage donc pour ce manque d’audace (ou d’inventivité). C’est sûrement d’ailleurs dans ces breakdowns, faisant la réputation du groupe, que le bât blesse : ils sont peu inventifs et empêchent les morceaux de proposer quelque chose de neuf, aussi bien dans le genre que dans le style du groupe, ce dernier tournant finalement en rond…
Les musiciens, inchangés depuis
The Diseased and the Poisoned, auraient donc besoin d’un sacré coup de fouet pour se réveiller et nous livrer enfin un album au riffing aussi puissant que celui des deux premiers opus, un album moins casanier et plus inspiré… Du moins dans sa totalité, car
Until I Feel Nothing possède, comme son prédécesseur, du bon : ces nouvelles influences black qui ne demandent qu’à être mises en avant. Deux ans suffisent au groupe à sortir un album. Espérons qu’ils passeront plus de temps à composer des morceaux égaux en qualité et en style musical et non un fourre-tout d’influences tantôt old school tantôt modernes, se reconcentrant sur l’efficacité (et pourquoi pas l’originalité) plutôt que sur les acquis. Un quatrième opus agréable mais tout aussi décevant que le précédent. Dans tous les cas, l’évolution est toujours et très lentement en marche pour
Carnifex.
Ne jamais dire jamais :)
On a pas du écouter l'album de la même oreille alors...
Autant j'ai bien aimé Hell Chose Me même si l'originalité n'y était pas, autant Until I Feel Nothing est juste génial. Le meilleur Carnifex jamais sorti. A part Dead but Dreaming et Never Forgive Me (qui sont relativement lourdingues), tout le reste est parfait, le côté "core" est plus marqué ainsi que des influences Black qui rajoutent un côté malsain à l'ensemble, sublime...
Moi c'était la droite et toi ?
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