Unholy Cross

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Bloodbound
Nom de l'album Unholy Cross
Type Album
Date de parution 18 Mars 2011
Labels AFM Records
Produit par Le Groupe
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album57

Tracklist

1. Moria 05:40
2. Drop the Bomb 03:56
3. The Ones We Left Behind 05:21
4. Reflections of Evil 04:21
5. In for the Kill 04:29
6. Together We Fight 05:21
7. The Dark Side of Life 03:58
8. Brothers of War 05:06
9. Message from Hell 03:30
10. In the Dead of Night 04:01
11. Unholy Cross 04:46
Total playing time 50:29

Acheter cet album

 $12.24  11,14 €  21,43 €  £10.17  $17.96  9,99 €  14,21 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Bloodbound


Chronique @ Eternalis

11 Mars 2011

Il ressort une ambiance chaude et virile de ce début d’opus, déconcertante mais qui se laisse apprivoiser...

La stabilité. Tout semble si simple de l’extérieur…rester unis, ensemble et traverser les épreuves et les réussites les uns aux côtés des autres sans réellement sourciller. Dire que la vie d’un artiste est une existence rêvée serait une erreur que la plupart d’entre eux seraient à même de contredire…mais s’évertuer à laisser s’effondrer l’espoir reste une énigme quand à elle bien propre à la scène métal.
« De la stabilité à l’immobilisme, il n’y a qu’un pas » disait Jacques Mailhot…pourtant, c’est souvent dans cette stabilité que les grands naissent, et que les espoirs s’étouffent eux même.
Bloodbound fait partie de ces jeunes groupes dont on connait le potentiel exceptionnel depuis leur début, mais qui se fourvoie dans de multiples changements de line-up qui finissent invariablement par lasser un auditeur qui, à l’aube du quatrième album, n’aura pu découvrir un album avec le même équipage. Alors certes, de grands groupes en ont fait autant, mais lorsqu’il s’agit d’un élément aussi moteur que le vocaliste, cela peut poser certains problèmes.
Sous la houlette des frères Olsson aux guitares, les suédois ont subi le second départ du fameux Urban Breed, de retour au bercail sur le déchirant "Tabula Rasa" qui avait laissé envisager un avenir radieux à cette formation osant marier le heavy traditionnel à un thrash mélodique que Nevermore ne renierait pas. Malheureusement, comme après l’enregistrement de "Nosferatu", la tournée a été pour lui le catalyseur dans un second départ pour accueillir le quatrième vocaliste du groupe (bien que Kristian Andrén n’ait jamais chanté sur un album) : Patrik "Pata" Johansson.

Accompagné d’un nouveau bassiste également, Bloodbound revient donc après l’écrasant "Tabula Rasa" qui avait laissé quelques marques sur la scène. Le premier changement de ce "Unholy Cross" est visuel, revenant aux couleurs et textures propres aux deux premiers opus, plus flamboyantes et chaudes, abandonnant le Nosferatu terminator pour le présenter en train de bruler en enfer. Si on pourra regretter un certain classicisme dans l’artwork, musicalement, l’album sera tout aussi déroutant, voir complètement décevant lors des premières écoutes.
Redirigeant sa création vers une musique bien plus mélodique et lente, les riffs acérés de "Tabula Rasa" et "Book of the Dead" disparaissent au profit d’un retour à un heavy des plus lourds et traditionnels, au début déconcertant de facilité. On en vient à rapidement penser à Hammerfall, notamment pour le timbre de Patrick (tous les nordiques s’appellent Johansson c’est pas possible…), relativement proche des intonations de Joachim Cans, notamment sur les refrains repris en chœur. On pense aussi invariablement à un certain Grave Digger ou les indétrônables Helloween…à tel point que Bloodbound ne semble être plus que l’ombre de lui-même.

Néanmoins, après plusieurs écoute, la qualité d’interprétation prend le dessus et, avec un certain effort, on en vient à se plonger corps et âme dans un opus bien plus travaillé que l’on pourrait l’imaginer de prime abord. Tout d’abord il y a cette prise de risque de débuter l’album sur "Moria", un titre mid tempo lourd à souhait, au riff écrasant bardé de chœurs évangéliques et laissant apparaître le chant rauque de Patrick. On s’aperçoit rapidement que le travail de production a quand à lui été exemplaire, propre et puissant sans paraitre aseptisé…un petit modèle du genre. Si le morceau n’a pas la carrure d’un hit en puissance, son refrain capte l’attention en une seule écoute et laisse exploser un excellent solo en tapping, très beau et virtuose, faisant son petit effet salvateur.
"Drop the Bomb" continu de déboussoler l’auditeur avec son riff pachydermique et monstrueux, mais toujours dépourvu d’une certaine vitesse d’éxécution. Tranchant dans le vif, le riff se cale sur des « ohoh » semblant tout droit sortie des premiers Hammerfall (la tournée commune aurait-elle laissé des traces ?) mais sans aucun aspect péjoratif, et mettant en exergue un superbe refrain taillé pour le live et prévu pour briser des nuques en cascades.

Il ressort une ambiance chaude et virile de ce début d’opus, déconcertante mais qui se laisse apprivoiser grâce à un évident superbe travail d’interprétation du nouveau chanteur et des guitaristes qui se sont probablement arracher les cheveux à proposer des riffs accessibles et simples mais jamais simplistes ou faciles. Il faut donc atteindre l’effréné "Reflections of Evil" pour avoir entre les mains un riff réellement rapide, d’où apparaissent néanmoins les premières véritables lignes de claviers et surtout un superbe travail de basse. Le refrain, aidé par une double pédale qui commençait à se faire attendre, reste une nouvelle fois couplé de chœurs pour un aspect beaucoup plus guerrier et moins mélodique que par le passé. "Message from Hell" garde la constante speed mais regagne un peu la vision syncopée de l’album précédent, mais avec la production chaude d’"Unholy Cross". Le solo, très inspiré, se pose magnifiquement sur la rythmique ébouriffante de la composition pour repartir le plus naturellement sur un refrain taillé pour les stades.

Le superbe "In the Dead of Night" nous gratifiera du meilleur refrain de l’album, le plus entêtant et beau, tout en nous comblant d’une rythmique impitoyable (et d’un solo absolument dantesque) et surtout d’un incroyable boulot effectué derrière les futs, particulièrement par la variété du jeu et les innombrables cassures présentes dans le morceau. Bloodbound parvient, dans des compositions souvent courtes, a insufflé un souffle épique incroyable à l’ensemble, comme Manowar savait encore le faire à la grande époque.
Et là où la ballade "Brothers of War" souffrira d’un certain manque d’empathie, ou simplement de magie, d’autres mid-tempo comme le simple et efficace "Together We Fight", hymne métallique pour terminer un concert (aux mélodies « maideniennes ») ou l’éponyme "Unholy Cross" proposant un refrain lourd et catchy à souhait.

Bloodbound ne franchira probablement un énorme pallier supplémentaire avec "Unholy Cross", qui se classe dans la même catégorie du déjà excellent "Tabula Rasa", c'est-à-dire un métal mélodique pétri de clichés mais le réalisant si bien, si adroitement et avec une telle maitrise que l’on ne peut au final qu’y adhérer. On pourra reprocher un manque de cohérence entre les œuvres des suédois qui ne paraissent plus savoir dans quelle direction se diriger et testent donc les différentes possibilités. Ce quatrième opus est tout ce qu’il y a de plus honnête, et se veut largement supérieur à la moyenne d’un genre très exigeant en termes de production et de maitrise technique. Néanmoins, Bloodbound ne dispose pas encore des épaules nécessaires pour être qualifier d’un grand de demain…
Que cela ne vous empêche pas de vous délecter d’"Unholy Cross"…il s’agit surement de ce qui se fait de mieux actuellement dans cet esprit de traditionalisme moderne…

8 Commentaires

9 J'aime

Partager

AlonewithL - 11 Mars 2011: Boh, ça va! On a apparemment les principales informations sur l'album. Moi ça me convient. Après le style c'est à chacun son lot (rires).
Tu sais bien que le père Hell's nous fait à tous partager sa mauvaise humeur (clin d'oeil).
PainOfBlood - 12 Mars 2011: Bey sa alors... Je ne connaissez pas du tout ce groupe là que je viens de découvrir grâce à la chronique d'Eternalis et je t'en remercie car comme dit dans le premier com de AlonewithL je cite "il est possible que celà plaise immédiatement à ceux qui commencent le groupe par cet album." Et bien c'est vrais :D Sa faisais un bout de temps qu'un album ne m'avait pas fait autant d'effet xD



Oui désoler nous ne sommes pas de la même génération tout les groupe de grande renommer m'énerve même si ils sont bons on est plus étonner de ce qui peuvent produire c'est toujours la même sauce avec deux trois modification et hop ! c'est bon pour eux...



Enfin bref pour te dire que je te remercie Eternalis pour ta chronique très bien écrite :)

Pour m'avoir fait découvrir cette production qui reste assez jeunes !



Bon bah tient sa me donne envie d'allez explorer les archives de heavy metal du site pour découvrir les nouveaux groupe ^^





P.S: Premier coup d'oeil la pochette j'ai penser à HammerFall à cause de celle de leurs dernier et aussi le style de la police d'écriture du logo du groupe xD



Quand j'ai écouter musicalement sa ma fait penser aussi un peut à firewind et quand le chant et aigu comme sur la chanson "The Ones We Left Behind" ou encore "Brothers Of War" sa ma fait penser à tobias Sammet ^^"



Enfin ceci n'est que mon avis personnel donc si vous n’êtes pas d'accord no problème.



Enjoy ;) xD
metalwarrior22 - 19 Mars 2011: moi j en était resté a nosfératu qui fait parti de mes albums préféré et je me demandais qu était devenu le premier chanteur joue t il dans un autre groupe ?
book of the dead était aussi un bon album je prendrais surement celui la aussi
Alexis - 21 Mars 2011: Belle chronique, bien écrite.
Par contre en désaccord, pour moi Bloodbound manque énormément d'inspiration, nous fait des schémas vus et revus, et surtout, le nouveau chanteur, prouvant pourtant qu'il possède des capacités chez Dawn of Silence, ne sied pas du tout aux compositions ...
Un pas en arrière, donc.
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Chronique @ dark_omens

02 Août 2013

Moins innovant et inspiré que son prédécesseur...

Tabula Rasa fut une œuvre résolument moderne dans laquelle on pouvait ressentir les influences plus contemporaines d'un Bloodbound jusqu'alors invariablement enfermé dans les affres d'un Heavy Metal inspiré par des atermoiements on ne peut plus britanniques (Iron Maiden). Dans ce plaidoyer les suédois laissait transparaitre un talent certain pour l'exécution d'une musique plus actuelle hantée, dans une certaine mesure, par d'illustres créatifs tels que Symphorce, Brainstorm, ou encore, par exemple, Nevermore. Il aura fallu patienter deux années avant que les suédois ne nous reviennent avec leur nouvelle offrande intitulé Unholy Cross.

En premier lieu, il est à noter qu'une fois encore Urban Breed (Pyramaze) à déserté. La lourde tâche d'assurer les chants de cet album revient donc à Patrick "Pata" Johansson. Si ce nouveau venu nous offre un rendu appliqué auquel il nous serait difficile de reprocher quelques défauts coupables, force est de constater que, moins caractéristique que celles de son prédécesseur, sa voix ne lui permet pas de se distinguer de celle de tant d'autres. Ce regrettable défaut n'est, malheureusement, que le premier d'une longue liste.

Au chapitre de l'énumération de ces imperfection déplaisantes, il apparait comme impossible de passer sous silence celle lié à ce revirement musical fâcheux. Abandonnant la musique plus innovante qu'il défendit sur son précédent effort, Bloodbound se résout, en effet, à revenir, en quelques sortes, à la source de ses amours passés en nous proposant un Power Metal infiniment plus classique. La seule subtilité à laquelle consentent ces suédois, est de nous en proposer une vision moins immédiatement inspiré par le Heavy anglo-saxon mais nettement plus par le Power germano-nordique. Ainsi si la filiation inspiratrice de cette fibre propre au compatriotes de Steve Harris est désormais presque imperceptible, celle de cette parenté germanique et scandinave est prégnante. Tant et si bien que nombre des titres présents sur ce manifeste nous évoque inexorablement ces contrées dans lesquelles d'autres se sont égaré bien avant (Hammerfall, Edguy, Helloween). Citons, par exemple, des titres tels que Moria, Drop The Bomb et dans une moindre mesure In the Dead of the Night, Unholy Cross dans lesquels le souffle caractéristiques des morceaux composé par un Tobias Sammet se ressentent fortement (notamment dans les refrains). Il règne donc en ce disque une atmosphère bien trop familière pour être totalement séduisante.

Malgré cela, on ne peut nier que les titres de ce Unholy Cross demeurent relativement attirant, que sans atteindre l'excellence de ceux proposés par un remarquable Tabula Rasa ils restent appréciables et qu'au fond s'ils ne font plus de Bloodbound le groupe d'exception consacré par son précédent effort ils suffisent amplement à faire de ces suédois un bon groupe à la personnalité, certes, insuffisamment propre mais attachante. Toutefois, fort de ces qualités plus conventionnelles, il n'est pas sûr que ces scandinaves parviendront à s'illustrer face à une concurrence toujours plus nombreuse. Nul doute pourtant que des titres tels que Reflections of Evil, In for the Kill, Message from Hell ou encore, par exemple, Unholy Cross pourraient séduire un public aguerris pour peu que ces morceaux ne lui parviennent. Ce qui ne constitue pas, selon votre humble serviteur, le moins infranchissable des obstacles tant les rivaux, dont certains nettement plus talentueux, sont farouches et multiples.

Il faut aussi dire que la déception né de l'écoute de cet album est sans aucun doute une conséquence directe de l'excellence d'un Tabula Rasa réussi. Si ce dernier avait été moins éblouissant nul doute que, par comparaison, l'éclat plus terne de ce Unholy Cross aurait été plus acceptable.

Moins innovant et inspiré que son prédécesseur, Bloodbound nous offre donc, avec ce Unholy Cross, un album qui pourtant demeure bon. Délaissant sa musique d'influence moderne au profit d'une expression plus classique, il abandonne ainsi une grande part de son particularisme. Rejoignant la multitude de ces bons groupes anonymes, il n'est pas certain qu'il parviendra à s'en différencier. Ce qu'il avait donc fait avec Tabula Rasa, il le défait avec ce Unholy Cross. Dommage.

0 Commentaire

1 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire