La stabilité. Tout semble si simple de l’extérieur…rester unis, ensemble et traverser les épreuves et les réussites les uns aux côtés des autres sans réellement sourciller. Dire que la vie d’un artiste est une existence rêvée serait une erreur que la plupart d’entre eux seraient à même de contredire…mais s’évertuer à laisser s’effondrer l’espoir reste une énigme quand à elle bien propre à la scène métal.
« De la stabilité à l’immobilisme, il n’y a qu’un pas » disait Jacques Mailhot…pourtant, c’est souvent dans cette stabilité que les grands naissent, et que les espoirs s’étouffent eux même.
Bloodbound fait partie de ces jeunes groupes dont on connait le potentiel exceptionnel depuis leur début, mais qui se fourvoie dans de multiples changements de line-up qui finissent invariablement par lasser un auditeur qui, à l’aube du quatrième album, n’aura pu découvrir un album avec le même équipage. Alors certes, de grands groupes en ont fait autant, mais lorsqu’il s’agit d’un élément aussi moteur que le vocaliste, cela peut poser certains problèmes.
Sous la houlette des frères Olsson aux guitares, les suédois ont subi le second départ du fameux Urban
Breed, de retour au bercail sur le déchirant "
Tabula Rasa" qui avait laissé envisager un avenir radieux à cette formation osant marier le heavy traditionnel à un thrash mélodique que Nevermore ne renierait pas. Malheureusement, comme après l’enregistrement de "
Nosferatu", la tournée a été pour lui le catalyseur dans un second départ pour accueillir le quatrième vocaliste du groupe (bien que Kristian Andrén n’ait jamais chanté sur un album) : Patrik "
Pata"
Johansson.
Accompagné d’un nouveau bassiste également,
Bloodbound revient donc après l’écrasant "
Tabula Rasa" qui avait laissé quelques marques sur la scène. Le premier changement de ce "
Unholy Cross" est visuel, revenant aux couleurs et textures propres aux deux premiers opus, plus flamboyantes et chaudes, abandonnant le
Nosferatu terminator pour le présenter en train de bruler en enfer. Si on pourra regretter un certain classicisme dans l’artwork, musicalement, l’album sera tout aussi déroutant, voir complètement décevant lors des premières écoutes.
Redirigeant sa création vers une musique bien plus mélodique et lente, les riffs acérés de "
Tabula Rasa" et "
Book of the Dead" disparaissent au profit d’un retour à un heavy des plus lourds et traditionnels, au début déconcertant de facilité. On en vient à rapidement penser à
Hammerfall, notamment pour le timbre de Patrick (tous les nordiques s’appellent
Johansson c’est pas possible…), relativement proche des intonations de Joachim
Cans, notamment sur les refrains repris en chœur. On pense aussi invariablement à un certain
Grave Digger ou les indétrônables
Helloween…à tel point que
Bloodbound ne semble être plus que l’ombre de lui-même.
Néanmoins, après plusieurs écoute, la qualité d’interprétation prend le dessus et, avec un certain effort, on en vient à se plonger corps et âme dans un opus bien plus travaillé que l’on pourrait l’imaginer de prime abord. Tout d’abord il y a cette prise de risque de débuter l’album sur "
Moria", un titre mid tempo lourd à souhait, au riff écrasant bardé de chœurs évangéliques et laissant apparaître le chant rauque de Patrick. On s’aperçoit rapidement que le travail de production a quand à lui été exemplaire, propre et puissant sans paraitre aseptisé…un petit modèle du genre. Si le morceau n’a pas la carrure d’un hit en puissance, son refrain capte l’attention en une seule écoute et laisse exploser un excellent solo en tapping, très beau et virtuose, faisant son petit effet salvateur.
"Drop the Bomb" continu de déboussoler l’auditeur avec son riff pachydermique et monstrueux, mais toujours dépourvu d’une certaine vitesse d’éxécution. Tranchant dans le vif, le riff se cale sur des « ohoh » semblant tout droit sortie des premiers
Hammerfall (la tournée commune aurait-elle laissé des traces ?) mais sans aucun aspect péjoratif, et mettant en exergue un superbe refrain taillé pour le live et prévu pour briser des nuques en cascades.
Il ressort une ambiance chaude et virile de ce début d’opus, déconcertante mais qui se laisse apprivoiser grâce à un évident superbe travail d’interprétation du nouveau chanteur et des guitaristes qui se sont probablement arracher les cheveux à proposer des riffs accessibles et simples mais jamais simplistes ou faciles. Il faut donc atteindre l’effréné "
Reflections of
Evil" pour avoir entre les mains un riff réellement rapide, d’où apparaissent néanmoins les premières véritables lignes de claviers et surtout un superbe travail de basse. Le refrain, aidé par une double pédale qui commençait à se faire attendre, reste une nouvelle fois couplé de chœurs pour un aspect beaucoup plus guerrier et moins mélodique que par le passé. "
Message from
Hell" garde la constante speed mais regagne un peu la vision syncopée de l’album précédent, mais avec la production chaude d’"
Unholy Cross". Le solo, très inspiré, se pose magnifiquement sur la rythmique ébouriffante de la composition pour repartir le plus naturellement sur un refrain taillé pour les stades.
Le superbe "In the
Dead of
Night" nous gratifiera du meilleur refrain de l’album, le plus entêtant et beau, tout en nous comblant d’une rythmique impitoyable (et d’un solo absolument dantesque) et surtout d’un incroyable boulot effectué derrière les futs, particulièrement par la variété du jeu et les innombrables cassures présentes dans le morceau.
Bloodbound parvient, dans des compositions souvent courtes, a insufflé un souffle épique incroyable à l’ensemble, comme
Manowar savait encore le faire à la grande époque.
Et là où la ballade "Brothers of
War" souffrira d’un certain manque d’empathie, ou simplement de magie, d’autres mid-tempo comme le simple et efficace "
Together We
Fight", hymne métallique pour terminer un concert (aux mélodies « maideniennes ») ou l’éponyme "
Unholy Cross" proposant un refrain lourd et catchy à souhait.
Bloodbound ne franchira probablement un énorme pallier supplémentaire avec "
Unholy Cross", qui se classe dans la même catégorie du déjà excellent "
Tabula Rasa", c'est-à-dire un métal mélodique pétri de clichés mais le réalisant si bien, si adroitement et avec une telle maitrise que l’on ne peut au final qu’y adhérer. On pourra reprocher un manque de cohérence entre les œuvres des suédois qui ne paraissent plus savoir dans quelle direction se diriger et testent donc les différentes possibilités. Ce quatrième opus est tout ce qu’il y a de plus honnête, et se veut largement supérieur à la moyenne d’un genre très exigeant en termes de production et de maitrise technique. Néanmoins,
Bloodbound ne dispose pas encore des épaules nécessaires pour être qualifier d’un grand de demain…
Que cela ne vous empêche pas de vous délecter d’"
Unholy Cross"…il s’agit surement de ce qui se fait de mieux actuellement dans cet esprit de traditionalisme moderne…
Tu sais bien que le père Hell's nous fait à tous partager sa mauvaise humeur (clin d'oeil).
Oui désoler nous ne sommes pas de la même génération tout les groupe de grande renommer m'énerve même si ils sont bons on est plus étonner de ce qui peuvent produire c'est toujours la même sauce avec deux trois modification et hop ! c'est bon pour eux...
Enfin bref pour te dire que je te remercie Eternalis pour ta chronique très bien écrite :)
Pour m'avoir fait découvrir cette production qui reste assez jeunes !
Bon bah tient sa me donne envie d'allez explorer les archives de heavy metal du site pour découvrir les nouveaux groupe ^^
P.S: Premier coup d'oeil la pochette j'ai penser à HammerFall à cause de celle de leurs dernier et aussi le style de la police d'écriture du logo du groupe xD
Quand j'ai écouter musicalement sa ma fait penser aussi un peut à firewind et quand le chant et aigu comme sur la chanson "The Ones We Left Behind" ou encore "Brothers Of War" sa ma fait penser à tobias Sammet ^^"
Enfin ceci n'est que mon avis personnel donc si vous n’êtes pas d'accord no problème.
Enjoy ;) xD
book of the dead était aussi un bon album je prendrais surement celui la aussi
Par contre en désaccord, pour moi Bloodbound manque énormément d'inspiration, nous fait des schémas vus et revus, et surtout, le nouveau chanteur, prouvant pourtant qu'il possède des capacités chez Dawn of Silence, ne sied pas du tout aux compositions ...
Un pas en arrière, donc.
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