Avoir le désir de toiser le chemin séparant ce nouvel effort des Suédois de
Bloodbound de ce
Nosferatu qu'ils sortirent il y a presque une décennie, pourrait apparaître comme une idée pour le moins saugrenue. Le vertige qui découlerait de cette étude serait forcément saisissant tant les différences distinguant chacun de ces disques sont surprenantes. Indéniablement
Bloodbound aura évolué durant ces années. Grandit même. Et les disparités égrenant le parcours pour le moins changeant qui aura été le sien, seront sinon déstabilisantes tout au moins étonnantes. Tant et si bien que tantôt Heavy
Metal, tantôt
Power Metal, tantôt tout à la fois, il aura été parfois ardu d'appréhender les desseins de ce groupe. Une complexité qui, aujourd'hui encore, à l'aube de ce nouveau méfait baptisé
Stormborn, sera d'une cinglante actualité.
Deux titres d'un Heavy
Power Speed
Metal échevelé viennent admirablement entamer les débats. Et notamment un premier,
Satanic Panic, aux couplets dévastateurs et aux refrains grandiloquents nous offrant la combinaison improbable entre les travaux d'un Cage, et donc d'un
Judas Priest époque Painkiller, et d'une expression plus théâtral telle que celle dont nous gratifia
Hell sur son admirable
Human Remains.
D'autres s'éloigneront quelques peu de la perfide
Albion, de l'Amérique et de leurs influences, pour davantage se rapprocher de celles de cette Allemagne triomphante et des stigmates caractéristiques des travaux d'
Edguy. Et ce notamment grâce à ces refrains très travaillés, et très réussis, et grâce à certaines intonations de Patrik "
Pata"
Johansson qui ne seront pas sans nous rappeler celles de Tobias Sammet. Citons
Nightmares of the Grave et son joli break dans lequel une chorale enfantine viendra nous séduire, We Raise the
Dead,
Blood of my
Blood ou encore, par exemple,
Seven Hell.
Dans un autre genre, plus traditionnel, Made of Steel sera, quant à lui, plus posé.
Disons encore quelques mots sur les chants de cette œuvre. Avec une aisance déconcertante le vocaliste de ce sextet originaire de Bollnäs nous offre ici une prestation maîtrisée et convaincante qui, parfois même, s'égare en d'extrêmes aigues tout à fait délectables.
Bien évidemment, eu égard à ce classicisme qui aura, presque de tout temps, caractérisé l'œuvre de cette formation, rien ne sera ici de nature à bouleverser nos convictions profondes. Loin s'en faut. Toutefois, reconnaissons tout de même, qu'a contrario de ces deux prédécesseurs, ce nouvel opus aura l'infime avantage de nous proposer des titres bien plus inspirés.
Au final, ce
Stormborn nous laissera une impression mitigée. Clairement plus inspiré et plus agréable que son prédécesseur, il n'en demeura pas moins très conservateur et encore un peu trop hanté par les travaux de certains illustres anciens (ceux de Tobias Sammet et de ses comparses notamment). Il serait cependant surprenant qu'il ne parvienne pas à trouver un public suffisamment indulgent pour lui pardonner ses quelques légers écueils. Pour synthétiser la pensée confuse de votre humble serviteur disons que ce
Stormborn est un bon album qui, comme tant d'autres, satisfera pleinement les amateurs du genre et qui, comme tant d'autres, laissera complètement indifférents ceux égarés dans cette constante recherche de nouveautés bouleversantes
Je garde mon argent pour le Rocka Rollas qui, dans un genre un peu différent, est bien meilleur...
Il va falloir que je réécoute sérieusement ces albums, je pense.
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