Unholy Black Splendor

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16/20
Nom du groupe Mercyless
Nom de l'album Unholy Black Splendor
Type Album
Date de parution 18 Octobre 2013
Enregistré à Unisound Studio
Style MusicalDeath Metal
Membres possèdant cet album81

Tracklist

1.
 At the Coming of the Dawn
 00:30
2.
 I Vomit This World
 02:38
3.
 Unholy Black Splendor
 04:16
4.
 God Is Dreaming
 03:10
5.
 Goat of Mendes
 03:23
6.
 Infamy
 03:36
7.
 Probably Impure
 03:24
8.
 Absent Belief
 03:29
9.
 Bless Me Father
 04:48
10.
 Swallow My Soul
 04:40

Durée totale : 33:54

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Mercyless


Chronique @ Fabien

18 Fevrier 2014

Agrazabeth's return

Emmené par Max Otero & Stéphane Viard, accompagnés du talentueux batteur Gérald Guenzi, Mercyless reste un acteur incontournable des premières années du deathmetal hexagonal aux côtés de Loudblast, Massacra, Agressor, Crusher, Supuration ou No Return. Le quatuor mulhousien a manqué de peu une carrière plus prometteuse, faute d’une part à la banqueroute du label Jungle Hop ayant considérablement retardé la parution d’Abject Offerings, et d’autre part à une signature tardive chez Century Media, le tout aussi remarquable Coloured Funeral ayant été noyé à l’automne 1993 au milieu d’une myriade de réalisations, durant une période où les premières places étaient déjà prises, où les sorties n’avaient jamais été aussi nombreuses, où la saturation du style annonçait déjà les signes de son premier déclin.

La traversée de la seconde partie des années 90’s a ensuite été étrange, le groupe perdant une grande partie de ses fans faute à deux ultimes albums trop éloignés du style de Mercyless, conduisant à la séparation en 2001 et à la fondation du projet Day Off Sin, où Max et Stéphane ont pu plus librement explorer de nouveaux horizons musicaux. Finalement dix ans plus tard en 2011, l’envie de renouer avec le deathmetal des débuts l’emporte (la compilation In Memory of Agrazabeth n’y étant pas étrangère), et le duo (ami depuis l’âge de 15 ans) remonte un nouveau line-up avec Laurent Michalak et Matthieu Merklen.

Après plusieurs concerts en compagnie de Loudblast ou Affliction Gate, et une sortie maintes fois repoussée, le disque de la réunion parait enfin à l’automne 2013 chez Trendkill Records, matérialisation de plus de deux années d’efforts et d’une rage identique aux premiers jours. Le mixage rendu par Dan Swanö ne trompe pas, notre ingénieur ayant idéalement retrouvé le grain des deux premiers albums, dont Unholy Black Splendor est la parfaite continuité.

Si l’agressif I Vomit this World judicieusement placé en ouverture illustre fort bien Mercyless, ayant regagné une pureté deathmetal de chaque instant et son sens critique envers les religions, le morceau éponyme suivant met tout le monde d’accord grâce à un sens magique du riff puissant & accrocheur, le tout supporté par une section rythmique parfaitement calée, et magnifié par le growl de Max Otero au timbre immédiatement identifiable. En plus d’avoir retrouvé la saveur de ses débuts, notre quatuor a su immortalisé 34 minutes de deathmetal où rien n’est à jeter, jusqu’à l’excellente piste finale Swallow my Soul.

Suite idéale des deux premiers albums, Unholy Black Splendor est un disque tout aussi recommandable, s’adressant prioritairement aux fans fidèles des premières heures ainsi qu’à tous les metalheads réceptifs au death du début des nineties. Le soin apporté aux nouvelles compositions (notamment aux soli), la qualité d’interprétation, l’authenticité du style, sont autant de témoins montrant combien Mercyless prend de nouveau énormément de plaisir à jouer du deathmetal, sans pression, et pour notre plus grande satisfaction.

Fabien.

9 Commentaires

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Fabien - 18 Fevrier 2014: Euh, je n'ai absolument aucun souvenir d'avoir initialement noté ce disque à 13 ou 14/20, je me souviens l’avoir apprécié dès le départ fin novembre, notamment son morceau éponyme qui m’avait scotché d’entrée. Quatorze peut-être, peu importe. L’essentiel est qu’il vieillisse très bien sur ma platine. C’est une des sorties 2013 qui revient le plus souvent dans mon lecteur aux côtés de Defeated Sanity, Deicide ou Broken Hope. Fabien.
adrien86fr - 18 Fevrier 2014: Un album de très bonne facture, merci pour la chronique. Mercyless aurait mérité pour cet album du retour un label bien plus professionnel que Trendkill, c'est quand même purement hallucinant de recevoir un disque plus de 6 mois après l'avoir acheté, sans aucune explication malgré d'innombrables relances par mail.
ZazPanzer - 18 Fevrier 2014: Ah ok Fabien, il me semblait avoir vu cette note de ta part quand j'ai rentré le disque dans ma collection sur SoM, mais je me trompe peut-être. Sorry.
tormentor - 18 Fevrier 2014: Moi aussi je suis content de retrouver Mercyless au meilleur de sa forme,ça fait plaisir que ce groupe soit toujours présent sur la scène hexagonale après tant d'années et cet album est jouisif, une des meilleures sorties deathmetal 2013 pour moi aussi. Et en plus c'est français donc on peut etre fier! Si Loudblast et Crusher pouvaient faire pareil ça serait génial!
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Chronique @ TasteofEternity

17 Novembre 2020

L’opportunité de retrouver l’essence du Death Metal

Même si on se connaît, les retrouvailles se font dans un premier temps à tâtons, chacun essayant de retrouver ses marques : des concerts pour allumer la mèche, une compile des origines sortie chez Shaxul, avec un livret aussi épais qu’un album de famille, et un deal avec Trendkill. Malheureusement, c’est tout ce que le groupe réussit à dégotter pour concrétiser son projet d’album, plus d'une décennie après sa mise au vert, sans être au bout de ses surprises.

La dimension maléfique qui ressort de la pochette, au demeurant très réussie, ne fait que se renforcer à travers les chants grégo-lucifériens présents en ouverture. Mercyless sonne la charge avec un "I Vomit This World" qui synthétise tellement le concept du groupe : le rejet en bloc des religions de masse, et le prêt-à-penser que l’on nous inculque à longueur de journée. Ce titre est un véritable cri de guerre, stigmatisant un monde qui n’en finit plus de pourrir, appelant de toutes ses forces à son éradication, totale. Côté instrumental, la section rythmique assurée par Laurent Michalak derrière les fûts, déjà présent dans Day Off Sin, et Matthieu Merklen à la basse, fait trembler les murs sans casser la vaisselle dans les placards. Le travail d’orfèvre de Dan Swanö se mesure à ce genre de détails, réussir à insuffler un équilibre entre les différentes sections instrumentales sans qu’aucune n'ait à pâtir de la puissance des autres. Le riffing sait se faire tranchant mais pas seulement, une alternance aussi malsaine que pertinente permet de passer du tranchant au groovy, avec toujours cette volonté de faire mal. La paire Otero/Viard continue de briller en termes de composition, et si le titre éponyme conserve un impact indiscutable, on aura tendance à s’attarder sur le morceau suivant, "God Is Dreaming". Construit à partir d’un riff lancinant, qui travaille le corps et l’esprit de l’auditeur à la lame de rasoir, le morceau n’est qu’un prétexte pour dénoncer une nouvelle fois l’imposture divine.

Immédiatement on se représente le groupe en concert car c’est le genre de titres qui s’harmoniserait à merveille avec les classiques présents sur "Abject Offerings". Le lien entre les deux albums est d’ailleurs manifeste tant dans la thématique que dans la construction des morceaux. La question était de savoir si les artilleurs avaient encore la moelle pour oser se confronter à leur passé, et être capables de le réactiver sans s’autoparodier avec la même rage, deux décennies plus tard ? La réponse est un OUI franc et massif. Non seulement la direction prise était la bonne, mais en plus ils se sont donnés le temps et les moyens pour éviter de simplement répéter ce qu’ils avaient fait, sans rien avoir perdu de leur tour de mains.

"Infamy" représente le deuxième coup de latte après la volée infligée par "God Is Dreaming", armé d’un refrain imparable qui donne envie d'hurler à la mort avec les loups. Que c’est bon, maman, j’en veux encore… Séance de neckbreaking en règle sur tout le morceau. "Probably Impure" enchaîne avec maestria, et continue à charrier l’immonde, avec cette double pédale qui ne relâche jamais la pression, le riffing qui surine avec la dextérité d’un sicaire de carrière. Je n’en ai pas parlé jusque-là tant la cause est entendue, mais la performance vocale de Max Otero est juste monstrueuse. Il en faut du coffre pour réussir à faire ressortir quelque chose dans ce déluge de décibels, où ça désosse de tous côtés. Et le bonhomme ne fait pas qu’assurer, il impose le respect, encore et toujours.

Le sentiment qui ressort de cet album, c’est qu’il n’y a rien eu d’improvisé, tout est cadré, millimétré, et à sa place pour assurer un impact maximal. Maintenant qu’est-ce qui fait l’unicité de cet album ? Sa texture sonore, sans aucun doute. Il se dégage une profondeur dans toute cette noirceur qui, sur chaque note, semble être sans fin. On ressent une certaine souplesse dans les transitions qui révèlent que les titres ont été sans doute travaillés en live avant d’être enregistrés, ce qui donne une impression de maîtrise absolue. Le choix de Dan Swanö se révèle crucial à cet endroit, et signe ce rendu si particulier que l’on ne retrouve ni sur "Pathetic Divinity", ni sur "The Mother of All Plagues".

Quelques mots pour finir sur le piège Trendkill, avec à son bord cet imposteur de Virgil. Un label qui ne verse pas au groupe sa part du fruit des ventes, qui ne fournit pas en merchandising le groupe pour vendre pendant ses concerts, et qui plante l’envoi des supports physiques aux fans qui ont souscrit à la prévente de l’album, avec des délais allant jusqu’à 6 mois. Je pense qu’avec les termes « petite salope » je suis encore loin du compte, en sachant que Mercyless n’est pas un cas isolé. Je ne sais pas si, à l’heure d’internet, l’underground existe encore, en revanche les bas-fonds et la vermine ont encore de beaux jours devant eux.

I Vomit This World !!!



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adrien86fr - 17 Novembre 2020:

Amen. J'ai personnellement quelques réserves à l'endroit de Trendkill mais aussi à celui de Fortifem, mais quel putain d'album en tout cas, Max et son gang ayant assuré leur grand retour avec ce "Unholy Black Splendor" incisif, impactant et pieusement anti-religieux. C'est bien là le principal. Vivement la quille bordel, ça devient bon je pense. Merci pour le papier Art'. 

tormentor - 18 Novembre 2020:

Belle chro ça redonne envie de mettre le cd dans la platine ;)

Et l'histoire du label ça m'écoeure aussi c'est pour ça maintenant j'essaie d'avoir les albums, quand je peux,  direct avec les musiciens du groupe.

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