Abject Offerings

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17/20
Nom du groupe Mercyless
Nom de l'album Abject Offerings
Type Album
Date de parution 02 Juin 1992
Style MusicalDeath Metal
Membres possèdant cet album141

Tracklist

Re-Issue in 2014 by Great Dane Records
1.
 Intro / Nyarlathotep
 00:47
2.
 Abject Offerings
 03:50
3.
 A Message for All Those Who Died
 04:16
4.
 Substance of Purity
 04:22
5.
 Flesh Divine
 03:38
6.
 Without Christ
 04:08
7.
 Unformed Tumors
 03:20
8.
 Burned at the Stake
 04:13
9.
 Selected Resurrection
 05:10

Durée totale : 33:44

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Mercyless


Chronique @ Fabien

27 Juillet 2007
Merciless se forme en 1987 à Mulhouse autour de Max Otero, Stéphane Viard & Gérald Guenzi, et fait partie des pionniers de la scène deathmetal hexagonale. Le groupe sort trois démos entre 88 et 90, ainsi que le fameux titre Without Christ figurant aux côtés des morceaux de Loudblast et de ses voisins de Mestema & Frayeurs (Crusher) sur la compilation Total Virulence, la première compilation deathrash française. Durant cette période, le groupe change son nom en Mercyless faute au Merciless suédois.

Le quatuor enregistre dans la foulée Abject Offerings en 1991 tout en s'apprêtant à sortir le disque avec l'écurie Jungle Hop, ayant notamment édité le premier album de Loudblast. Hélas la banqueroute du label fait perdre une longue année précieuse à la bande, qui atterrit finalement sur une branche de Vinyl Solution, déjà connu pour ses albums de Cancer, Bolt Thrower et Cerebral Fix. Le full-album arrive ainsi tardivement dans les bacs, en juin de l’année suivante, avec une illustration admirable de Salvatore Dali à la clé (Christ Of St.John On The Cross - Glasgow Museum), en remplacement de celle prévue une année auparavant.

Mercyless y lâche un deathmetal très pur, à dominante middle tempo, collant parfaitement au style de l’époque et rappelant relativement des réalisations aussi cultes que Leprosy (Death) ou Eternal Fall (Morgoth. Par ailleurs, la voix de Max Otero au guttural très profond, se situe entre les timbres de Chuck Schuldiner et Mark Grewe, growlers respectifs des deux formations précitées.

Abject Offerings montre un Mercyless sacrément en place, en commençant par Gérald Guenzi, l’un des batteurs metal les plus remarquables à cette époque, possédant une frappe d’une précision et d’une puissance désarmantes. Ses rythmes solides et complexes permettent au couple de guitaristes Otero / Viard d’asséner des riffs parfaitement calés, à l’image des salves de l’excellent Substance Of Purity. Par ailleurs, notre groupe réussit pleinement le contraste entre passages intenses à d'autres plus apaisants, pour citer le précieux Selected Resurrection et son break acoustique suivi d’un passage lourd et d’un solo magnifique. Enfin, pour ne rien gâcher, la production de Colin Richardson est une fois encore d’une clarté et d’une profondeur remarquables, apportant toute l’intensité demandée.

Avec Abject Offerings, Mercyless offre l’une des plus belles réalisations deathmetal françaises des débuts, lui permettant rapidement de signer avec le label Century Media. Malheureusement, le groupe ne connaît pas le succès de ses confrères Loudblast et Massacra, faute au disque sorti un poil trop tard, alors que le deathmetal s'est déjà démocratisé et que les productions se multiplient. Pourtant, la qualité intrinsèque des morceaux est indéniable, à commencer par le mémorable Message for All Those Who Died, comblant à coup sûr tous les deathsters fans de ces formations deathmetal des 80/90's.

Fabien.

12 Commentaires

21 J'aime

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dissident0 - 01 Janvier 2017: super chronique, et découverte fameuse, ce groupe est une tuerie !
swit35 - 20 Fevrier 2024:

Je me replonge dans ce disque avec un grand intéret en relisant ta chro, un détail de celle ci m'interpelle, lorsque tu évoques la pochette à la sortie tardive du disque : "Le full-album arrive ainsi tardivement dans les bacs, en juin de l’année suivante, avec une illustration admirable de Salvatore Dali à la clé (Christ Of St.John On The Cross - Glasgow Museum), en remplacement de celle parue une année auparavant. "

C'est cette pochette parue une année avant que je n'arrive pas à visualiser, ce n'était pas le Christ de Dali ? Etait-ce déjà l'image de la ré-édition de 2014 ? Merci de vos éclairages.

Fabien - 21 Fevrier 2024:

 

La toute première illustration prévue circulait dans les flyers et fanzines / magazines de l'époque. Aussi loin que je me souvienne (ça date quand même de 33 ans !). On voyait la tête du christ en gros plan et en plongée, et les couleurs étaient dans la palette bleu / mauve / violet. Je doute qu'on en trouve une trace sur le net. ++ FABIEN.

ShubNiggurath - 21 Fevrier 2024:

La pochette de 2014 est inédite et n'a rien à voir avec le projet initial, c'est juste que le label Great Dane n'a pas eu l'autorisation de reprendre la peinture de Dali.

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Chronique @ TasteofEternity

09 Fevrier 2020

La bombe du death français

Nous sommes en 2020, Mercyless, fort d’un second souffle rédempteur, mené de main de maître par un Max Otero possédé, suivi de lieutenants confirmés, Gauthier Merklen à la lead et Laurent Michalak à la batterie, atomise tout sur son passage. Mercyless, c’est le gardien français des valeurs d'un autre temps : la guerre c’est d’abord sur scène, ensuite sur album. C’est également le respect des aînés, de son public et de ses compagnons de route. Nous sommes à la veille de la sortie du septième album du groupe, et tout semble enfin sourire à l’un des fleurons de la scène extrême française.

Toutefois, c’est une autre époque qui va nous occuper, un temps où le groupe confirmait tout le bien qu’on pensait de lui en déclenchant une bombe dont l'onde de choc n'a pas fini de retentir aujourd’hui, Abject Offerings. Nous sommes alors en 1991, après 3 démos qui ont permis d’affiner un son, une attitude et finalement un style, cette première ogive allait clouer sur place l’ensemble de l’assistance, pardon devait. En effet, la scène française demeure très largement éloignée des épicentres américains, suédois, voire anglais, qui ont fait trembler la planète extrême en produisant les plus grands noms du death metal. En France, on a du mal à s’exporter, on a du mal à se produire, et on a du mal à éclore, en dépit des efforts répétés et conjugués de Massacra, Loudblast, No Return, Agressor et consorts. Le système D fonctionne à plein régime, et ceux qui ne filoutent pas, ou n’ont pas de réseau, resteront tanqués dans les startings blocks. Et ils sont nombreux les groupes au potentiel immense qui ne sortiront jamais ce putain de premier album : SHUD, Mestema, Mutilated, Lamentations, Abyssals… Mercyless a su tenir bon pour franchir ce cap, et quel cap !

Depuis le départ, Mercyless (ou plutôt Merciless), c’est un duo de guitaristes compositeurs, Max Otero et Stéphane Viard, des amis d'enfance devenus la clé de voûte d’un projet alors en plein explosion. Imaginaient-ils qu’ils joueraient encore les titres de cet album près de 30 ans après ? Pour l’heure, l’objectif est de ne pas rater le coche. Pour cela, le choix du producteur est d’une importance capitale. En obtenant Colin Richardson, le groupe s’assure les services d’un homme qui monte, ayant déjà collaboré avec Carcass, Re-Animator, etc.

Le Death Metal proposé, d'inspiration américaine, est à la fois bestial et brutal, forgé à partir de riffs tranchants et sournois, appuyé par une section rythmique implacable. Mais ce qui permet à Mercyless d’asseoir sa puissance autant que son identité, ce sont ces soli où vitesse et virtuosité ne cessent de se sublimer, dynamisant une machine alors lancée à plein régime. Le dernier élément qui confère son unicité à Mercyless, c’est évidemment le growl démoniaque de Max Otero. Quant aux paroles, elles sont largement inspirées dans les thématiques par les pionniers du genre, avec en ligne de mire Possessed et Sadistic Intent, demeurant volontairement blasphématoires, prônant la destruction de l'ordre décadent établi.

Chaque titre sent la poudre et balance son cortège de riffs assassins. Parmi eux, "Abject Offerings" demeure le titre emblématique qui a donné son nom à l'album, et qui sonne la charge dévastatrice qui résonnera sur l'ensemble de l'opus. S'ouvre alors un temps de persécutions, comparable à celle des chrétiens dans l'Empire romain. A grands coups de riffs déchirants et d'accélérations foudroyantes, les exactions se multiplient et confinent au massacre de masse. Comment ne pas avoir les yeux révulsés et le cou en miettes sur l'intro de "A Message for All Those Who Died" ?! Rien n'est sacrifié chez Mercyless, que ce soit la vitesse, la technique ou le feeling, chaque élément se positionne pour donner naissance à des brûlots toujours efficaces aujourd'hui comme Without Christ ou Burned At The Stake. Le groupe, par le biais de son leader, jette ses tripes sur la table.

Mais l’avenir n’est jamais écrit d’avance. Alors que l’enregistrement est bouclé, et que le missile vient de verrouiller sa cible, c’est au niveau de l’intendance que les choses se compliquent. Le label français alors en charge du projet, Jungle Hop, est en train de couler, mais par devoir de loyauté, se décide de réorienter le groupe vers les Anglais de Vinyl Solution (Bolt Thrower, Cancer...), plutôt que Roadrunner, ou bien d’autres. Le résultat s'en fait d'autant ressentir : un album sorti avec un an de retard, une distribution minimaliste, des chiffres de vente toujours attendus, un rendez-vous raté avec un public versatile et un style qui connaît depuis quelques mois une désaffection palpable. C’est aussi à ce moment-là qu’un péquenaud de Norvégien commence à la ramener et balance du fax en série au label par rapport à un de ses poulains, le groupe suédois qui porte le même nom, Merciless. En effet, un certain Øystein Aarseth, alors à la tête d’un label undergound, Deathlike Silence Productions (pour encore quelques mois), harcèle Vynil Solution pour faire interdire la sortie de l’album. Max Otero va trancher, ce sera Merc-Y-less avec une fourche centrale que je te plante dans le bide amigo. L’incident prit fin immédiatement. La plus grande contribution du label a porté sur la jaquette de l’album, ce sont eux qui ont proposé d’exploiter cette toile emblématique de Dali et qui ont négocié les droits avec le musée de Glasgow. Ce n’était que le début des galères du groupe avec toute une ribambelle de labels, plus incompétents et malhonnêtes les uns que les autres. En dépit d'un véritable parcours du combattant, chaque obstacle n'aura de cesse d'affermir la volonté du groupe, qui allait poursuivre l'aventure coûte que coûte, le couteau entre les dents.

Pour vous montrer à quel point cet album est maudit, jetez un oeil sur la réédition sortie en cd par le label français Great Dane Records en 2014 : pochette ignoble, digipack cheap, un foirage complet qui alimente encore un peu plus la légende d'un album qui ne souhaitait pas rencontrer son public, ou qui simplement devait rester dans l'ombre.

Fuck Posers !!!

Question qui tue : Max Otero a lancé son propre fanzine, quel patronyme portait-il ?

1 Commentaire

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samolice - 20 Fevrier 2024:

Mickey Parade?

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