Avec
Napalm Death et
Bolt Thrower entre autres, la scène britannique connait son premier tournant extrême à la fin des années 80, et des albums tels que From Enslavement to
Obliteration ou
Realm of Chaos marquent considérablement les esprits. Ces groupes décident rapidement de prendre un chemin musical plus structuré au début des années 90, avec des Harmony
Corruption et
War Master tout aussi agressifs, mais plus matures et plus organisés.
Certains groupes décident alors de reprendre les bases de ce genre extrême, le Death
Metal, pour le faire fusionner avec un Heavy
Metal plus lent et plus mélodique, dont les bases furent initiées par
Black Sabbath et
Led Zeppelin avec leurs premiers jets respectifs, et repris brillamment par les suédois de
Candlemass ou les ricains de
Saint Vitus qui ont aidé à définir les contours de ce genre nouveau.
My Dying Bride est un de ces groupes qui vint mélanger les caractéristiques de ces deux genres, notamment sur ses premières démos
Towards the Sinister ou Symphonaire
Infernus, enfonçant le clou en 1992 avec l'excellent
As the Flower Withers, premier jet de très bonne facture, mais manquant tout de même de maturité.
C'est à peine un an plus tard que le groupe revient avec son deuxième album,
Turn Loose the Swans, fidèle à Peaceville Records et arborant une pochette des plus mystérieuses. L'album est bien différent de son prédécesseur, on ressent tout de suite la volonté d'aller vers des sphères plus mélodiques et plus posées, notamment avec l'arrivée des vocaux clairs et la diminution considérable des vocaux hurlés.
Le premier titre vient tout de suite marquer cette différence, titre qui se veut très calme et où la voix claire d'Aaron est appuyée par un simple violon et quelques nappes de claviers. Tout de suite, le ton est donné : il en émane une aura romantique et noire toute particulière, aura qui constituera plus tard la véritable marque de fabrique du groupe.
De manière générale, l'album se veut plus inspiré et abouti que leur précédent effort. D'une richesse incroyable, dévoilant beaucoup de variations et des structures musicales complexes, à l'image de l'impeccable Your River aux changements de tempos foisonnants. Le riffing est accrocheur, les ambiances sobres et le violon lyrique se mêlent adroitement aux parties plus agressives.
Sans oublier un Stainthorpe envoûtant qui passe aisément d'une voix claire torturée et emphatique, à l'image du culte
Crown of
Sympathy, à un growl profond, peut-être moins singulier que sa voix claire. L'album se termine sur un Black
God qui vient boucler la boucle à la manière calme et feutrée du titre d'ouverture.
Tout en gardant un pied dans la scène extrême (qu'il ne quittera jamais vraiment, bien que certains de ses efforts s'en distancieront davantage),
My Dying Bride se moque des étiquettes et se concentre sur la recherche d'un son qui lui est propre, mêlant habilement sensibilité, agressivité et atmosphère avec ce
Turn Loose the Swans qui est d'un équilibre parfait et d'une maturité impressionnante.
Merci pour le com'
En tout cas, je garde bien en tête ce que j'ai lu ailleurs sur le net concernant l'influence de My Dying Bride sur la scène gothic metal norvégienne ('paraîtrait que c'est assez perceptible chez les premiers disques de Tristania et de The Sins of Thy Beloved)
A plus cher ami québécois ;)
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