The Ghost of Orion

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15/20
Nom du groupe My Dying Bride
Nom de l'album The Ghost of Orion
Type Album
Date de parution 06 Mars 2020
Labels Nuclear Blast
Style MusicalDoom Death
Membres possèdant cet album58

Tracklist

1.
 Your Broken Shore
 07:41
2.
 To Outlive the Gods
 07:55
3.
 Tired of Tears
 08:35
4.
 The Solace
 05:51
5.
 The Long Black Land
 09:59
6.
 The Ghost of Orion
 03:30
7.
 The Old Earth
 10:31
8.
 Your Woven Shore
 02:09

Durée totale : 56:11

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My Dying Bride


Chronique @ Icare

18 Mars 2020

Ce nouvel opus se fait visiblement plus apaisé et lumineux mais perd un peu en intensité et en émotion

Cinq ans, ça commençait à faire beaucoup. C’est même la plus longue période entre deux albums de My Dying Bride en trente ans de carrière. Les dépressifs de tous poils devaient donc commencer à sérieusement s’inquiéter depuis la sortie de Feel the Misery en 2015 car mis, à part la parution du troisième volet des Meisterwerk l’année suivante, aucun signe de notre mariée agonisante.
C’est qu’entre temps, le combo britannique a connu bien des déboires : entre le cancer qui frappe la fille d’Aaron Stainthorpe et le force à s’isoler pour la soutenir au maximum et les départs inopinés de Calvin Robertshaw, guitariste et membre originel du groupe, et du batteur Shaun Taylor-Steels qui s’éclipse juste avant l’entrée en studio, avouez qu’il y avait de quoi jeter l’éponge.
C’était sans compter la ténacité d’Andrew Craighan qui, une fois de plus, va composer l’intégralité de The Ghost of Orion, treizième album longue durée (quatorzième si on considère Evinta comme un album à part entière, mais c’est moins drôle, car il n’y a pas toute la symbolique du nombre qui sied si bien au groupe !) et premier qui sort sur la grosse écurie Nuclear Blast. Finalement, la fille du chanteur guérit, ce dernier reprend la plume, le groupe peut rentrer au Mynett’s Studio et, après des sessions laborieuses durant lesquelles Stanthorpe peine à retrouver la flamme, tout finit par rentrer dans l’ordre.

Your Broken Shore est un bon premier titre, parfaitement dans la lignée de ce que nous propose le groupe, proposant une collection de riffs à la fois puissants, mélancoliques et majestueux estampillés du sceau maudit de My Dying Bride, des lignes de chant claires justes et touchantes, et une alternance entre passages assez dépouillés, froids et aériens et lourdeur doom plombée par les guitares et renforcée par un growl féroce.
Comme on pouvait s’en douter, la musique de My Dying Bride ne s’est pas transformée en un seul album et les Britanniques ne font toujours pas dans le happy metal : on retrouve ici ce sentiment de résignation et d’amertume, ce mélange d’impuissance et de fatigue mentale que retranscrivent bien les guitares, moins lourdes et terrassantes que sur l’album précédent, ressassant leurs motifs monocordes jusqu’à créer cet effet de répétition qui étourdit en douceur, nous affectant d’un tournis langoureux plus que d’une plaie béante (Tired of Tears).

En revanche, cette fois ci, The Ghost of Orion est bien plus mélancolique que proprement dépressif, d’ailleurs, aux dires de Stainthorpe lui-même, cette nouvelle œuvre est volontairement plus accessible que par le passé (le refrain de To Outlive the Gods, l’intro sensible et de toute beauté au violoncelle de The Long Black Land). Le growl n’est plus majoritaire, loin s’en faut, le violon est largement présent, venant apaiser de ses pleurs les passages les plus épurés (Your Broken Shore, To Outlive the Gods, Tired of Tears, The Long Black Land) et on retrouve même le chant de Lindy-Fay Hella (Wardruna) qui vient illuminer The Solace, titre guitare/voix aux faux airs de Dead Can Dance. Sur ce morceau, un frisson léger nous parcourt l’échine, on sentirait presque la caresse du vent et d’un pâle soleil sur notre peau blanche, et les notes vocales et électriques se mêlent pour chanter une certaine solennité figée, un peu comme un hymne à la nature, à l’éternité et à la mort, triste et beau à la fois, un rituel de passage vers un au-delà plein de promesses.
Car oui, d’une manière générale, on a l’impression d’entendre un groupe plus apaisé et, même si certains accès de colère surviennent encore (les passages growlés de Your Broken Shore, la deuxième partie de The Old Earth aux passages plus rêches et agressifs, avec ce growl étranglé et râpeux et une double tenace), on sent percer quelques rayons d’espoir, finalement assez compréhensibles lorsque l’on sait la douloureuse épreuve par laquelle Stainthorpe est passée et dont il s’est finalement relevé plus fort. Un morceau comme To Outlive the Gods par exemple est presque agréable, hérésie lexicale dans le champ musical des Anglais, gentiment lancinant, exhalant des fragrances de terre humide et de feuilles en décomposition plus propices à une rêverie nostalgique qu’à la douloureuse prostration du deuil.

Néanmoins, l’ensemble manque de corps et de profondeur pour réellement emporter l’auditeur (To Outlive the Gods est un peu monotone, Tired of Tears tire en longueur, traînant ses notes flegmatiques sur 8,37 minutes sans réelle montée en puissance ou pic d’intensité), et trop souvent les morceaux ne se contentent que d’effleurer la surface de nos sentiments plutôt que de plonger froidement dans notre cœur pour en extirper et écorcher à vif les émotions contenues. L’ensemble se fait plus froid, linéaire et je ne retrouve pas la richesse musicale, les subtilités et les arrangements qui faisaient la profondeur de Feel the Misery. A mon sens donc, ce nouvel opus qui se fait visiblement plus apaisé et lumineux perd en intensité et en émotion, et ce sont finalement les morceaux les plus minimalistes et les moins metal qui me transportent le plus, dans la simplicité dépouillée d’un lyrisme assumé parfois presque folk (The Solace, The Ghost of Orion, instrumental tout en sensibilité acoustique hanté par les chuchotements vaporeux du chanteur).

Pour conclure, My Dying Bride nous offre encore une fois un bon album. Malgré la tourmente, le groupe britannique a su garder le cap et nous offrir une fois de plus une œuvre à la musique atypique et reconnaissable entre mille, qui continue encore et toujours à chanter la misère, les ombres et le silence. Si l’on peut déplorer une petite baisse de régime et d’inspiration, la musique du quintette reste toujours aussi sensible, et contentera sans problème les amateurs d’un art sonore noir, délicat, mélancolique et romantique. Voilà donc à n’en pas douter un fantôme qui n’a pas fini de vous hanter…


5 Commentaires

12 J'aime

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kroky666 - 18 Mars 2020:

Merci pour la chronique ,

j'ai toujour aimé ce groupe mais depuis "For Lies I Sire" je trouve qu'il tourne un peu en rond , c'est un peu la meme recette (plus ou moins de growl  ou de violon  ...) les differences sont très minimes d'un album à un autre et je trouve "The Ghost of Orion" dans la meme lignée.

Les morceaux sont bons, voire meme très bons ; la qualité de composition n'est pas remis en cause mais ça manque de surprises et de nouveautés pour réellement accrocher. J'ai meme la désagréable impression que le groupe stagne.

heavyjos84 - 19 Mars 2020:

tres bonne chronique bien expliquer, la nouveauté, un peu de deception, l'impression de tourner en rond, quelque titre accroche, moi personnellement quand un titre a la belle voix clair et le growl dans un doom pesant moi j'adore, manque un peu d'inspiration, j'ai écouter une fois, au début de l'album j'etais dedans, je décroche un peu a moitié et final les dernier titre réaccroche un peu mais pas l'envi de réécouter, pour ma part dernier album a avoir vraiment du sens et mon meilleur ''a line of deathless kings'' (2006) apres ca ils tourne en rond, mais étant fan depuis longtemps de ce band j'achete toujours leur album pour ne pas laisser de trou dans leur discographie. 

Peter.K - 14 Avril 2020:

Merci pour ta chronique ! Fan assidu de My dying Bride depuis moult années, j'avais mis du temps à apprécier le "For Lies I Sire" et je trouve toujours que le "Map of all our Failures" reste assez dispensable..le "Feel the Misery" m'avait en revanche bien enchanté et je le considère comme un des meilleurs albums du groupe...mais la chronique et vos commentaires du coup me refroidissent quant à ouvrir le porte monnaie pour ce nouvel opus....

heavyjos84 - 14 Juillet 2022:

merci belle chronique, pour ma part je l'écoute moin souvent, il est plus dure d'acces comparé au autre, au moin le growl est plus présent comme dans feel the misery et ce qui me plait et qui était presque perdu depuis song of darkness mais depuis la pépite A Line of Deathless Kings (2006) my dying bride ne donne plus le meme frisson, plusieurs titre oujours accrocheur malgré tout. j'ai donné une bonne note quand meme car leu musique reste toujours dans l'esprit du my dyng bride et la belle voix d'Aaron.

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