Il est difficile de passer à côté du véritable phénomène
Bullet for My Valentine, tant son ascension a été fulgurante. Et tout a commencé avec cet opus
The Poison, fort de ses 1 millions de copies écoulées, exploit que seuls quelques rares groupes comme
Metallica ou
System Of A Down avaient pu réaliser. Mais alors qu’ont fait ces petits gallois fougueux, à la gueule d’ange, au metalcore mélodique, revêtant fièrement des tee-shirts à l’effigie de leurs idoles, pour s’acquérir une telle renomée?
Au départ, nommé
Jeff Killed John, comment ce groupe d’abord totalement ignoré, a su devenir un des leaders du style metalcore au côté des autres
Killswitch Engage et
Trivium ? Effervescence passagère ou réel potentiel ?
Projetons-nous pendant quelques minutes dans l’univers d’un groupe qui semble avoir laissé son empreinte dans le paysage du metal…
The Poison a fait parler de lui et vous est forcément parvenu aux oreilles, et ceux même si vous ne vous êtes pas penchés sur l’album entier. Entrons en matière avec le titre «Tears Don’t
Fall ». Force est de constater, au delà de l’ultra popularité de ce titre, qu’il est franchement bien conçu avec un couplet alternant une voix solennelle et une voix hurlée. Même remarque sur le refrain avec un Matt Tuck qui assure sur sa voix mélodique. Et c’est la première observation que l’on peut faire sur cet album, c’est l’alternance voix claire et hurlée, qui bien que trop récurrente dans le courant metalcore et qui semblait bel et bien voué à tomber dans une dégradante banalité, est néanmoins bien gérée par les Gallois. Notamment par le fait que ce soient le guitariste et le bassiste qui prennent part au chant, ce qui permet un mélange des deux voix qui peut être en symbiose totale comme par exemple sur «
The Poison » ou « Cries
In Vain », échappant ainsi au plan trop basique couplet hurlé et refrain au chant clair.
Mais avec une voix mélodique présente sur les treize titres de l’album n’y a-t-il pas un risque de tourner en rond autour de la formule magique (qui au passage n’a plus rien de vraiment magique) ? Il est vrai que parfois des réminiscences de
Soilwork dans l’utilisation de la mélodie peuvent se faire sentir. D'où le point faible de cet album,qui réside dans quelques doublons, par exemple entre les titres «
Suffocation Under The Words Of
Sorrow » et «
Hand of Blood » où la mélodie fait des apparitions parfois dispensables et où l’on aurait souhaité une approche plus brutale ; mais d’une façon plus globale,
Bullet for My Valentine ne tombe jamais dans le ridicule et parvient même à faire des chansons où brutalité et mélodie ne forment qu’un à l’image de l’excellente « Four Words (To Choke Upon) » qui aurait pu être un titre de
Trivium.
Tiens, je viens de parler pour la seconde fois de
Trivium...Effectivement il y a bien un point où les Américains et les Gallois sont similaires : la maîtrise de la gratte. Et oui, Matt Tuck et Jay James frappent très fort en nous envahissant d’envolées « guitaristiques » surprenantes, tout comme on est surpris à la première écoute d’un
Kill ‘Em All, même si, bien sûr, le chemin est encore long pour les gallois afin d’égaler leur idole… Pour leur âge les gars nous impressionnent, notamment sur « Tears Don’t
Fall » ou « Her
Voice Resides » pour ne citer qu’eux. Et là encore, c’est vrai que les
Bullet boys ont tendance à nous ressortir ces solos de façon un peu trop anticipés. Mais l’objectivité montre de façon assez claire que la technique c’est leur dada.
Voyons maintenant ce qu’il reste à dire sur cet album. Parlons du titre « All These Things I
Hate » qui, il est vrai, est vraiment bien foutu mais d’un autre côté un peu surjoué. Ce qui est positif, c’est la voix mélodique qui s’avère vraiment sympa et le chant hurlé qui permet au titre de ne pas plonger dans la ballade purement formatée ; mais d’un autre côté, cette chanson reste dans les normes se reposant sur un schéma déjà vu, le registre de la power ballad, au final peu original. Un titre sympathique mais qui ne saurait s’affranchir de l’étiquette «pour la radio ».
Le titre «
Ten Years Today » joue sur le même terrain que le précédent, c'est-à-dire le sans surprise, mais c’est surtout un titre hommage à un ami de Matt, décédé pendant que celui-ci composait l’album, et qui n’a probablement aucune velléité réelle à convaincre. « Room 409 » et « Cries
In Vain » se détachent visiblement car ils distillent une ambiance vraiment particulière, où la musique se veut beaucoup moins tranchante mais plus ambiante avec des changements de rythmes plus fréquents, ainsi que la batterie et la basse qui se mettent beaucoup plus en avant.
L’album se conclut sur «
The End », qui se préfigure au départ comme une ballade mais qui se révèle ensuite beaucoup plus violente et où chant hurlé, chœurs et rythmes acharnés se confondent de façon efficace, imposant une ambiance plus noire, plus recherchée, qui donne une bouffée d’air à l’album.
Alors, que penser de cet opus de
Bullet for My Valentine ? Et bien, ce premier essai est bel et bien concluant. Malgré quelques imperfections et maladresses que l’on peut observer, il n’en demeure pas moins un constat : ces gars font du metalcore et le font bien. A coups de solos percutants, de mélodies justes, d’un chant ambivalent et d’une panoplie de titres variés, les Gallois donnent une bouffée d’air au style metalcore. Un groupe qui malheureusement est trop souvent critiqué mais qui saura sans problèmes balayer ces critiques,des critiques régulièrement aveuglées par la subjectivité. Au final,
The Poison est un album très bon et très prometteur qui se détache des standards trop banals de metalcore, montrant bien que
Bullet for My Valentine n’en est pas arrivé là par hasard. Oh, ils vont devenir grands ces gars là, très grands…
tout simplement magnifique
Mais bon je prétends en aucun cas faire une liste exhaustive.
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