Ambiance sombre, devant cette chapelle pour le moins intrigante, entourée de ces corbeaux rodant autour de l'édifice. Le ciel ne semble rien présagé de bon avec ces éclairs fendant le ciel au milieu de ces nuages étouffants...Mais c'est pourtant l'ambiance à laquelle nous convie les Gallois de
Bullet for My Valentine avec cette pochette qui orne leur nouvelle offrande, j'ai nommé
Scream Aim Fire.
On ouvre le boîtier, on s'empare du disque, constatant toujours la présence de ces maudits corbeaux sur ce dernier, on l'introduit dans la chaîne hi-fi et c'est parti pour plus de cinquante minutes de metal.
Je ne ferais pas l'affront de présenter
Bullet for My Valentine une nouvelle fois, l'album
The Poison ayant propulsé le groupe sur les devants de la scène metalcore et même de la scène métal en général, taper le nom du groupe sur votre moteur de recherche préféré, vous en aurez bien vite une présentation.
Parlons de "
Scream Aim Fire". Après la première écoute, un constat s'impose: on est bien loin du style de
The Poison. Le tout semble moins «métallique», la mélodie a pris de nouvelles tournures et la musique d'ensemble sonne clairement rétro, on se sent voyagé dix ou quinze ans en arrière. Voici ce qu'il en est pour la toile de fond de cet album.
Moins métallique ce second opus. Pourquoi? Ce constat rejoint en réalité étroitement l'inspiration rétro de l'album.
Pas besoin d'aller chercher bien loin pour remarquer ce changement, le premier titre éponyme illustre assez bien la tendance; on entre en matière avec un riff heavy de la guitare rythmique, suivi des petites interludes ultra rapides de la lead guitare, résolument plus aiguës (des réminiscences de la Vierge de Fer se font ressentir ici) le tout secondé par une batterie assez monotone. Les métalleux de la première heure auront des souvenirs à l'écoute de ce titre. On a ainsi perdu le côté plus fulgurant, plus core des titres de
The Poison.
Changement radical également du côté des vocaux. Pourquoi? Faute à un Matt Tuck qui s'est fait opérer des cordes vocales peu avant l'enregistrement de cet opus. On est alors confronté à une voix plus basique, quelque peu plus stridente et au final, pour ma part, bien qu'agréable, une voix beaucoup moins efficace que sur
The Poison, à l'image du titre «
Deliver Us From
Evil». Mais il y a un sauveur, une sorte de Superman dans la team des Gallois, j'ai nommé Mister James, assurant les screams sur la quasi-totalité de l'album. Et là on ne peut dire que merci face à une telle maîtrise, qui regonfle clairement les parties chantées, conférant un aspect plus lourd, plus déjanté, au chant d'un Matt qui se fait un peu monotone sur le long terme.
The Poison, oublié mais pas disparu. Pourquoi? Si la dynamique globale de "
Scream Aim Fire" s'éloigne du chemin originel tracé par son aîné, on retrouve avec joie des titres qui auraient pu trouver leur place sur ce dernier. Pour témoin la magnifique «
Waking the Demon», à la rythmique totalement injouable et à l'alternance chant hurlé (merci Super James) et mélodique la plus aboutie sur cet album. Même constat pour «Say Goodnight», plus mélancolique pour démarrer avant l'explosion sur la fin du titre pourvue de cette même alternance chant hurlé chant clair, encore une fois réussie.
Des interrogations. Pourquoi? Tout simplement par la présence de «
Hearts Burst into Fire» et «Forever
And Always». Deux ballades, une redondante à souhait «Forever
And Always» (six minutes à tourner en rond, la grosse déception de l'album); pour ce qui est de «
Hearts Burst into Fire» elle est médiocre, c'est à dire ni plus ni moins, ça s'écoute mais on ne saurai s'y attarder. Deux titres sur lesquelles on peut s'interroger: où en est la nécessite (si nécessite il y a lieu d'être)?
Hommage aux années folles, au service de la musicalité. Pourquoi? Tout simplement parce que parmi ces diverses influences empruntées aux années 80, la plupart se glissent aisément sur une ambiance metalcore, «
End Of Days» en tête de liste. Au final, on ne se répète pas énormément au fil de l'album, chaque titre arrivant à sortir ce quelque chose le différenciant des autres. Mais ce petit quelque chose on aurait aimé le retrouver à plus grande échelle, on aurait aimé que les
Bullet guys nous sortent ce petit grain de folie, celui qui avait fait mouche sur
The Poison. On oubliera pas cependant de saluer la performance technique de la guitare avec ces solos toujours autant impressionnants, qui demeurent un des atouts phare du groupe. Clin d'œil également à la production de l'album qui est absolument énorme.
Le bilan. Pourquoi? Et bien déjà parce qu'il faut faire un bilan après une chronique! Derrière cette chronique j'évite de laisser paraître mon avis personnel mais je peux dire que cet album reste un bon album de
Bullet for My Valentine, clairement différent de
The Poison, mais qui n'a pas à rougir de son contenu. Pour les inconditionnés de comparaison, cet opus est tout de même un cran au dessous de son prédécesseur, surtout à cause d''un manque de prises de risques et d'un registre musical qui se veut plus étroit et donc la musicalité s'en ressent. Un album qui amène plus de questions qu'il n'en apporte, de par son orientation quelque peu surprenante, nous brouillant sur la future direction musicale du groupe: un
Bullet plus metalcore, plus heavy, plus mélodique, plus libéral? Advienne que pourra, seul le prochain album pourra nous donner ces réponses... D'ici là je vous souhaite une bonne écoute.
Avec en plus ces paroles archi-naïves, cette musique hypra-commerciale et cette voix d'ado attardé insupportable...
Waking The Demon, est on est d'accord la tuerie de l'album, et même du groupe ? Eh bien le riff est copieusement pompé sur Spirit In Black de Slayer !
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