Les gallois de
Bullet for My Valentine auront fait attendre ce 3ème opus.
Les fans de la première heure qui avaient autant apprécié
The Poison que
Scream Aim Fire attendaient donc le retour d'un des groupes fétiches de la scène métalcore actuel. Scène qui commence à vraiment se faire passer pour un effet de mode plus qu'un genre à part entière. Tandis que les autres, las d'une habitude et d'un deuxième album plus incisif et massif mais trop formaté, se contenteront à la rigueur de jeter une oreille pour refermer de suite leur archive WinRaR. Qu'importe,
Bullet, leurs gueules d'ange et leurs métalcore agressif sont toujours là.
Mais après deux opus qui se voulaient radicalement dans le même style, que peut-on attendre de ce troisième album? D'habitude, pour la majorité des groupes, le troisième album est un tournant dans la discographie. L'occasion de changer de style ou de continuer dans la meme voie, voir carrément de se planter. Personnellement, j'attendais beaucoup de ce «
Fever » et je crois ne pas être le seul en précisant que deux albums de metalcore, c'est bon mais maintenant, montrez nous autre chose les mecs! Ou alors continuer mais sachez placer de l'originalité.
Alors quel chemin va prendre le groupe?
Je tiens directement à préciser à ceux qui attendaient du changement qu'ils peuvent tout de suite remballer leurs affaired et repartir écouter le premier album. Eh oui! Force est de constater que dès les premières notes de
Your Betrayal nous sommes en présence de riffs que l'on connait depuis que
Machine Head ou
Chimaira a bien voulu les mettre en place, entre autres. Les chœurs sont toujours bien présents, les riffs bougrement efficaces (mais pompés au possible), une voix mielleuse et/ou hurlé bien maitrisé, des solos bien fignolés et une batterie souvent rapide...ah mais tiens? N'a-ton pas déjà vu ce schéma sur les deux premiers albums?
Ne soyons pas simples d'esprit et allons voir plus loin car un long paragraphe et des conclusions hatives (ou pas) sur une chanson d'ouverture ne peut etre un avis objectif.
Voir plus loin, c'est surement ce qu'on aurait voulu faire car passons les titres, les choeurs et la même façon de composer depuis « 4 words (to choke upon) », on est face à un groupe qui est campé sur son style et qui n'a pas l'intention d'en changer.
Les titres défilent, on tape du pied mais ça ne va pas plus loin. Ce n'est pas possible d'aller au delà de la musique, de chercher une inspiration profonde. Sauf peut etre pour les ballades qui parlent d'amour, surement tiré d'une histoire personelle et très triste...les titres parlent d'eux-mêmes.
Bittersweet Memories atteins des sommets de poésie fiévreuse (c'est le cas de le dire) et les chœurs et voix ultra formatés nous rappellent ce bon vieux groupe de dance qu'est
Attack Attack et son cultissime Stickly Stickly.
Le groupe nous ressert une sauce que tout bon amateur de métal connait et qui plus est, une sauce déjà vu dans deux albums.
Et ce ne seront pas les quelques phases de voix chuchotés, la présence de grattes sèches et la version piano acoustique de Last
Fight (soyons fous, remplaçons la gratte acoustique par du piano et ajoutons des vents pour VRAIMENT marquer un changement) qui fait passer la chanson d'un titre violent et qui se veut « Bats toi jusqu'à la fin, ne relâche jamais, tu es fort » à un « C'était ton dernier combat je sais, je t'écoute toujours et je t'aime toujours» qui feront trouver à l'auditeur du changement radical.
Au delà de toutes les critiques que j'ai à faire à ce troisième album, gardons à l'oreille que le groupe s'en tire toujours très bien pour ce qui est de faire du métalcore pur et dur. On retrouve toujours les mêmes bonnes influences, toute la vague death mélodique nordique entre autres.
Matt a toujours une voix très bien maitrisé, pour ses deux chants. Un gros clin d'œil à Michael Padget pour ses solos toujours bien placés mémé si les solos sont toujours autant devinés à l'avance. Il reste à être un tant soit peu objectif pour se dire que la technique est là (coup de cœur à Alone pour sa composition).
Evidemment, un bon album de
Bullet se fait avec de belles balades. All these things I
Hate et Forever & Always jadis, ici ce sont « A place where you belong », «
Bittersweet Memories » et «
Dignity » qui remplissent parfaitement leurs rôles.
Les autres titres se contentent de tout péter sur leur passage, il n'y a qu'à écouter les massifs Begging For mercy,
The Last Fight,
Your Betrayal ou mon coup de cœur de l'album, Pleasure and
Pain avec son depart rentre dedans gueulé au possible. Ah! Du riff rapide en veux tu en voilà!
La répétition est évidente mais il faudra s'en accommoder et savoir passer outre car une fois ceci fais, c'est l'explosion. On headbangue comme il faut, on bouge, on ne peut s'empêcher de bouger du pied, c'est la grande force de ce groupe. On a beau avoir du refait, on prend quand même son pied car c'est efficace et on se dit quand même qu'on a hâte de voir tout ça sur scène pour se défoncer un bon coup.
Que reste-il après avoir donc écouté comme il se doit cet album, c'est à dire bouger ses cheveux et pleurer sur la version piano de
The Last Fight?
Il reste un groupe qui a au moins le courage, pour la troisième fois, de proposer quelque chose qu'ils aiment totalement. Un groupe qui n'a pas voulu se détourner, qui propose une musique honnête, ravageuse et belle. Il faut quand même le reconnaître, qui n'a jamais écouté les ballades de
Bullet pendant un soir de déprime, un chat sur les genoux? Celles présentent sur cet opus nous conforteront encore une fois.
On pourra toujours crier au scandale, au copier/coller, au ras le bol général de voir toujours les mêmes riffs et ceux qui voyaient cet album comme un
Scream Aim Fire refait se tromperont puisqu'ils se rapproche plus du premier album, ils râleront et iront ailleurs...il en résulte que les
Bullet Boys nous envoie la galette en pleine tronche avec une volonté assumée de vouloir rester dans la même lignée, sans rien changer et toujours se faire plaisir.
Il ne reste qu'à concrétiser ça sur scène à partir du 30 juin à Strasbourg.
Dommage ^^
17/20
Bon, j'ai lu cette chronique, et franchement il y a un truc que je ne comprends pas. L'auteur parle comme si les trois premiers albums de BFMV sont pareils, alors que pas du tout ! RIen que Scream Aim Fire, je trouve qu'il n'a déjà plus grand chose à voir avec The Poison, et avec Fever c'est encore pire. Ce n'est carrément plus du metalcore (sauf 2-3 chansons grand max), c'est devenu une sorte de metal alternatif moderne au son bien gros. Sur cet album ils ont clairement voulus tenter quelque chose de différent, c'est globalement plus mélodique et plus posé, la manière de composer est différente (pas de breakdowns, pas d'influence hardcore, omniprésence du chant,...) du coup quand je lis comme quoi c'est la même chose que les deux premiers, je ne comprends pas du tout. Fever est à des siècles de l'agressivité et la fougue d'un The Poison.
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