The Perfect Element Part I

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18/20
Nom du groupe Pain Of Salvation
Nom de l'album The Perfect Element Part I
Type Album
Date de parution 2000
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album146

Tracklist

I - AS THESE TWO DESOLATE WORLDS COLLIDE
1. Used
2. In the Flesh
3. Ashes
4. Morning on Earth
II - IT ALL CATCHES UP ON YOU WHEN YOU SLOW DOWN
5. Idioglossia
6. Her Voices
7. Dedication
8. King of Loss
III - FAR BEYOND THE POINT OF NO RETURN
9. Reconciliation
10. Song for the Innocent
11. Falling
12. The Perfect Element

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Pain Of Salvation


Chronique @ RavenDark666

11 Mai 2012

« Une descente aux enfers mise en musique de la manière la plus admirable qui soit ».

« Une descente aux enfers mise en musique de la manière la plus admirable qui soit ».

Après un « One Hour by the Concrete Lake », paru en 1998, qui nous délivrait une prestation d’une qualité rare (comme il est « monnaie courante » pour PoS toutefois), le groupe suédois nous revient en 2000 avec son troisième méfait studio : « The Perfect Element », qui représente de mon point de vue, comme son nom peut l’indiquer, l’apogée stylistique du groupe (ce qui ne voudra pas dire que le groupe n’arrive pas à faire aussi bien avec des pépites comme « BE » ou encore « Scarsick » !).

Le groupe, toujours dirigé par le virtuose à la fois guitariste et chanteur, Daniel Gildenlöw, nous concocte cette fois-ci un cd bien plus ambitieux et abouti que les précédents. Avec cet album, le groupe réalise un véritable chef-d’œuvre, ambitieux, émotionnel, puissant, nostalgique, mélancolique. Autant les deux premiers albums du groupe étaient excellents et d’une qualité certaine, autant celui-ci semble les dépasser en repoussant toutes les limites que le groupe avait instaurées. Alors que les deux premiers cd pouvaient être, d’un certain point de vue, plus barré et donc plus dur d’accès, sur ce troisième opus, le groupe semble avoir décidé d’alléger légèrement son propos en tentant de le rendre plus « digeste » tout en gardant un souci constant de la mise en musique des thèmes et une complexité qui peut, par certains points du vue, atteindre son apogée.

Avant tout, comment parler de ce disque sans aborder son thème ? En effet, cet album fait partie de ceux qui nécessitent une certaine compréhension du thème pour prendre conscience de toute l’étendue du talent du groupe et du travail mis en œuvre quant à sa réalisation. « The Perfect Element » retrace donc l’histoire de deux vies, ceux de deux êtres, un personnage masculin « He » (dont on pourra s’identifier aisément par son absence de nom) et un féminin « She » (même topo que pour « He »). Ces deux personnages étant, chacun, une victime d’une société névrotique qui les pousse à une certaine forme de folie et de névrose. En effet, « He » est totalement dévoré par la violence qui l’entoure depuis toujours (comme en témoigne la redoutable introduction de « Used » qui nous agresse métaphoriquement dès ses premières notes pour nous faire entrer dans l’album de la manière la plus directe possible (et la plus astucieuse également au vu du thème abordé) alors que « She », elle, est victime de relations incestueuses qui génèrent un véritable traumatisme chez elle. L’album nous compte donc la rencontre de ces deux êtres, véritables victimes de leurs univers, et des relations qu’ils vont nouer ensemble, relations amoureuses à la fois salvatrices mais également et surtout destructrices pour l’un comme pour l’autre. Un concept ambition, profondément touchant puisque métaphoriquement tout le monde pourrait s’identifier aux personnages (à des degrés différents cela va sans dire). L’album compte donc une descente aux enfers des deux personnages à travers trois grandes parties structurant cet album (« AS THESE TWO DESOLATE WORLDS COLLIDE », « IT ALL CATCHES UP ON YOU WHEN YOU SLOW DOWN » et « FAR BEYOND THE POINT OF NO RETURN ») qui, au final, ne pourrait être considéré comme un seul et unique morceau fleuve dans la mesure où chaque musique se relie entre elle sans interruption, ce qui renforce à la fois la cohérence et l’homogénéité des compositions (ce qui est paradoxal car les morceaux sont d’une certaine hétérogénéité malgré tout).

Par rapport à la mise en musique du thème, et donc, des compositions en tant que telles, c’est là que réside le véritable coup de génie des Suédois. En effet, là où la nostalgie se fait sentir dans les thèmes abordées par l’album (qui peut se ressentir par la deuxième partie de l’album), le groupe trouve le génie de la restituer dans la production même ! Une production véritablement atypique. Profondément mélancolique et remplie de nostalgie. Un tour de force de réalisation qui donne encore plus de pertinences aux chansons de ce disque. Sur le plan des compositions en elles-même, on est en présence d’une qualité indéniable, caractéristique récurrente qui traverse cet album de la première à la dernière seconde ! Chaque composition est, à elle seule, une petite perle dans son genre. Car, s’il y a bien quelque chose qui frappe à l’oreille lors de l’écoute (attentive) de ce disque c’est la diversité des thèmes. On passe du violent et incisif sur « Used » ainsi que les magistrales « Idioglossia » ainsi que « King of Loss » au calme et plus mélancolique « Ashes » (quelle tuBE !) ou encore « In The Flesh ». Chaque composition dispose de sa petite caractéristique qui la rend unique et qui lui donne sa personnalité au sein de l’ « Elément parfait », et cela, même si certains mouvements réapparaissent a plusieurs reprises a travers le disque afin de renforcer la cohérence vis-à-vis du concept (et de redoubler l’intensité des compositions) comme on peut le voir sur « Idioglossia » qui reprend magistralement le thème d’ « Ashes » ou encore « Reconciliation » qui reprend l’introduction de « Morning on Earth ».

Encore une fois, la véritable force de l’album, c’est l’émotion qu’il véhicule et distille. Plus encore que sur ces deux prédécesseurs, toute la musique est mise au service de l’émotion et on assiste à une véritable descente aux enfers émotionnelle. Il n’y a qu’a écouter le final de « Used », le refrain d’ « Ashes » ou encore le sublime triptyque final « Song For The Innoncent, « Falling » et « The Perfect Element » pour s’en convaincre. La voix de Daniel jouant, encore plus qu’auparavant, son rôle à la perfection. En effet, tout au long de ce disque, il est magistral. Tout en réalisant la quasi-totalité des chants, il réussit à nous montrer toute l’étendue de son talent, allant d’un chant scandé sur certaines pistes jusqu’à des envolées lyriques d’une intensité rare et jamais égalée auparavant, en jouant sur son côté grandiloquent pour accentuer le côté tragique des musiques, pour leur donner une force rare. Les guitares ne sont pas en reste, puisque elles aussi assurent une base solide et distillent des thèmes d’une BEauté divine comme sur le solo de « Song For The Innocent » ou encore sur « In The Flesh ». La base rythmique n’est pas en reste et assure une rythmique de fer redoublant l’intensité des compositions tout en demeurant subtile et technique quand il le faut (sur « Idioglossia » notamment). Le groupe se paye même le luxe de finir sur une piste fleuve justifiant à elle seule l’écoute de ce disque dans son intégralité tant elle représente la quintessence de la musique du groupe : « The Perfect Element », piste à tiroirs, d’une intensité ultime et d’une puissance subtile mais bien présente représente l’aboutissement du concept de l’album et représente l’apogée stylistique d’un groupe qui, décidément, semble avoir dépassé toutes les espérances que l’on pouvait placer en lui. Bref, une véritable pépite, peut-être le meilleur morceau de metal progressif jamais composé à mon humble avis !

Sur ce disque, PoS met la barre très très haute, il nous montre, une fois encore, que, dans le monde de la musique progressive dominée par un Dream Theater irréprochable techniquement, il existe une autre voie : une voie, profondément hégélienne, influencée par les compères Marillion et autres Faith No More, où le concept prédomine et qui vient de trouver son œuvre la plus aboutie, son porte étendard en somme.

Chef-d’œuvre indispensable que chaque amateur de progressif se doit d’écouter au moins une fois afin de voir l’aboutissement d’une voie marginale par rapport aux mouvements récents de la musique et du metal mais ô combien intéressante et touchante. Une musique où l’émotion prédomine et où la musique n’est jamais l’esclave de la technique et du concret. Une musique réconciliée avec la vision hégélienne, une musique qui retrouve sa caractéristique principale caractéristique de l’œuvre d’art : la musique au service de l’Idée au sens platonicien du terme.

Bonne écoute.

12 Commentaires

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TechnicalDeath - 15 Mai 2012: C'est vrai que c'est pas mal à la mode, enfin, Opeth, ça a toujours eu plus ou moins cette patte seventie's, bien que Heritage l'est encore plus, quant à Storm Corrosion, c'est encore pire, trop même haha

Sinon, ouais, c'est clair que PoS restera pas sur ce délire là, aucun album ne se ressemble (hormis les deux derniers, mais c'est une autre histoire là), donc peut être un TPE partie 3 en espérant personnellement que ce ne soit pas un Scarsick bis, perso, je l'ai pas franchement aimé cet album :(

En tout cas, j'dois dire que c'est une bonne chose que Daniel garde principalement PoS pour lui, c'est toujours dangereux de faire jouer les nouveaux.

d'ailleurs, en parlant des nouveaux, t'en pense quoi de Ragnar Zolberg? Franchement, j'ai été très agréablement surpris en les voyant en concert à Paris en Février 2012, et il s'en est sortie admirablement bien tout le long, incroyable j'ai trouvé!
RavenDark666 - 15 Mai 2012: Ah moi j'avais bien aimé ce côté outrageusement ironique présent sur "Scarsick" par rapport au thème qu'il traite et de la manière dont il le traite (Dégoût de la société en tant que telle, rejet du conformisme qui va jusqu'au refus pur et simple de la vie). J'aime beaucoup sa sonorité aussi. Très urbain, brut et terriblement mélancolique. Enfin, c'est sûr qu'il est spécial ce cd.

Bah concernant Ragnar, je dois avouer que j'ai pas eu l'occasion d'écouter, ni de voir sa manière d'interpréter les titres de PoS (tout comme sa carrière solo et auprès de "Sign" d'ailleurs, faudrait que je m'y penche dessus ^^"). J'ai pas pu les voir lors de leurs tournées française de cette année à cause de mes études (à mon grand désespoir d'ailleurs...) . Mais, j'imagine que si Daniel l'a engagé, c'est qu'il doit assurer (ce qui apparemment semble être confirmé vu que toi tu y étais :D).

La prochaine fois qu'ils passent en France, j'irais les voir. J'ai loupé les deux occasions de les voir cette année, je dois vite me rattraper mdr!
TheReverend13 - 03 Juin 2012: Je les ai vu à Montpellier en novembre en première partie d'Opeth, et je dois dire que ça envoyait vraiment pas mal, bien que les 2 RS soient selon moi en dessous du reste de leur discographie.

Sinon, excellente chronique pour un album que je viens de me procurer et qui va tourner dans ma platine un bon bout de temps je sens.
Mozabi649 - 15 Avril 2014: Bon ben le fan de DT que je suis reste déconcerté quand je vous vois dire que leur musique ne vous a pas touché, émotionnellement parlant. Certes c'est avant tout un groupe technique mais s'ils étaient nuls, niveau émotion, il y a longtemps que je les aurais laissés tomber parce que l'émotion c'est un critère important pour moi dans la musique d'un groupe. Je pense notamment à des pistes comme Through her Eyes ou Goodnight Kiss qui sont tout simplement sublimes et qui me hérissent les poils à chaque écoute.
Après, je ne me permettrais pas de dire qu'ils sont meilleurs que Pain of Salvation puisque j'ai pas encore écouté mais ça va pas tarder vu que ta chro m'as bien donné envie, il faut le reconnaître.
Excusez-moi si vous avez trouvé ces propos un peu... brutaux mais je n'aime pas qu'on touche à DT, je crois que ça se comprend aisément quand on voit mon avatar ^^
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Commentaire @ asgard25

13 Août 2007
Cet album est magistral et se doit d'être possédé !!! phrase courte mais qui résume parfaitement mon engouement pour cet album. Les mélodies sont fabuleuses, quoique parfois noyées dans un semblant de magma sonore mais surtout, ici, la notion de concept album n'est nullement galvaudée et l'émotion, en grande partie procurée par la voix de Daniel Gildenlow est constamment présente .
Grand album metal, progressif, voire de fusion ... L'album métal des 90's ???

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