A tous ceux qui ne connaissent pas encore
Pain of
Salvation, j'aurais tendance à dire qu'ils ont raté leur vie. En étant plus gentil, je leur dirais que ce groupe suédois mené par le génie Daniel Gildenlöw est peut-être une des plus belles choses qui soit arrivée sur Terre depuis le chocolat. Alors qu'est-ce que vraiment ce
Pain of
Salvation? C'est une musique sincère, une complexité dans la composition, des prouesses techniques discrètes et une émotion tellement forte que les frissons pourraient se présenter à chaque morceau, le tout variant de styles différents, toujours surprenant au fil de chaque album et c'est aujourd'hui que je vais vous parler de leur quatrième album sorti en 2002, "
Remedy Lane".
Je ne vais pas tellement m'attarder sur l'Artwork car, pour être honnête, je ne saurais vraiment quoi écrire à son propos sinon que les deux personnages nus, décomposé d'une certaine manière et que les lignes de textes et les mots qui y figurent annoncent le concept. Et c'est de ce concept qu'il sera à présent question.
Pain of
Salvation a toujours travaillé sur des concepts assez sérieux et très humains. Soit d'un point de vue général avec, par exemple, "
One Hour by the Concrete Lake", soit en abordant les sujets d'un point de vue personnel, j'entends par là que l'on s'identifie aux textes et aux problématiques soulevées, comme c'est le cas avec ce "
Remedy Lane".
Le sujet de cet album sera donc un sujet énormément traité dans le monde artistique, j'ai nommé... l'évolution subversive des ornithorynques dans un milieu urbain...mais non, il s'agit bel et bien de l'amour. Contrairement à la chanson « Curiosity » de l'album «
Road Salt One » qui cherchait à dissocier l'amour du sexe, cet album va plutôt traiter de ce que l'on pourrait qualifier d'amour ultime. Il va désacraliser l'amour courtois pour atteindre la véritable communion de deux êtres dans l'esprit et la chair. Loin du mièvre ou de l'obscène, Daniel Gildenlöw nous parle d'amour (et des sentiments liés) comme jamais personne ne l'a fait auparavant. Depuis les amours d'enfants (Of
Two Beginnings), jusqu'aux relations plus sérieuses (This
Heart of Mine), en passant par les ruptures (
Undertow), la plume de ce génie suédois exprime, liée à la musique, de la meilleure manière la complexité de ce sentiment d'amour.
Contrairement aux «
Road Salt » qui relevaient de la fiction teintée d'éléments autobiographiques (puisqu'on peut s'identifier à un moment ou à un autre à chaque élément soulevé par le sujet), ce "
Remedy Lane" semble plus être de l'autobiographique fictionalisé puisqu'on pourra trouver dans le booklet quelques éléments donnant un contexte aux chansons, notamment des petits textes et des dates (pas les fruits puisqu'ils s'écrivent « dattes »). Cela ne vous empêchera pas d'adapter les textes à votre vécu, ce qui pourra peut-être vous donner une approche plus personnelle de certaines chansons et les ressentir avec peut-être plus d'intensité.
Passons maintenant à la musique qui, comme d'habitude, est de très haut niveau. Autant la dualité des guitares et de leurs riffs à la fois mélodieux et complexes, sans jamais tomber dans la facilité (relative) de la démonstration gratuite, que dans le jeu tordu de Johan Langell (batterie) qui, bien qu'il n'ait pas le niveau du Français Margarit, plaçait déjà la barre très haut. Les claviers savent se faire présents sans empiéter sur les grattes et apportent toujours plus de richesse aux morceaux alors que la basse, elle, a plutôt tendance à se noyer dans le mix comme c'est trop souvent le cas (seul petit défaut de l'album).
A nouveau, comme on pouvait s'y attendre avec
Pain of
Salvation, nous avons droit à de nombreuses harmonies vocales. Ici, les back vocals ne se contentent pas de doubler le chant de base à l'unisson.
De plus, le chant principal de Daniel est, comme toujours, une pure merveille. Non seulement capable d'atteindre des extrêmes soit dans les graves, soit dans les aiguës, il génère toujours une émotion qui ne laisse pas indifférent. La tristesse, la colère, la douceur, chaque mot sorti de la bouche de ce génie nous transporte au plus profond de notre être.
Allant de morceaux plus accessibles (Ending Theme, Waking Every
God) aux plus complexes (A Trace of
Blood, Rope Ends),
Pain of
Salvation sait varier les sonorités tout en gardant une grande homogénéité, soutenue par la reprise de certains thèmes musicaux qui se retrouvent dans plusieurs chansons (ainsi, le refrain de « Ending Theme », à l'aide de quelques fioritures, se retrouvera dans « This
Heart of Mine » et
Undertow alors qu'un passage de «
Chain Sling » fera une nouvelle apparition dans «
Beyond the
Pale », sans parler du titre éponyme, medley instrumental d'une série de thèmes des chansons précédentes).
Comme à leur habitude,
Pain of
Salvation nous délivrent une oeuvre de très haute qualité à tous points de vue. Autant dans les textes que dans la musique (compétences techniques et composition) sans oublier la force émotionnelle. Pour un total de 68 minutes, on ne voit définitivement pas le temps passer et une fois la galette terminée, la première idée qui nous vient à l'esprit est de relancer cette pièce réalisée par des maîtres de la musique en général. Un nouveau chef-d'oeuvre, donc, à ajouter à la discographie de ces géants dont la reconnaissance n'est définitivement pas à la hauteur de leur talent. Voilà.
du bonheur a lire toutes les chroniques de ce groupe !! je crois que je vais me faire la collection complete !!
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